Escroquerie au mariage Un couple et leur copine grugent un tradi-praticien

Tombé dans le piège qu'un couple lui a tendu, le pauvre homme n'est pas prêt d'oublier ce qui lui est arrivé. Il a perdu beaucoup d'argent dans cette affaire qu’il revient désormais à la justice de trancher.

Agé de 65 ans, Mamadou Touré est un tradi-praticien qui a pignon sur rue à Hamo 3 à Guédiawaye. C'est dans le cadre de ses activités qu'il a fait la connaissance d'une nommée Mariéme Seck. A l'en croire, c'est cette dernière qui lui a présenté Adji Sow comme étant sa meilleure copine. «Un jour, alors qu'elles m'avaient rendu visite, pendant notre conversation, Mariéme Seck m'a demandé si j'aimais sa copine ; car ses parents veulent la marier de force à un gars dont elle ne veut pas pour époux», confie le sieur Mamadou Touré lors de sa déposition. Selon lui, par la suite, Mariéme Seck débarquait chez lui de temps à autre, accompagnée d'un homme ou d'une femme qu'elle disait être un oncle ou une tante de Adji Sow. «Je leur remettais de l'argent destiné aux membres de la famille de cette dernière se trouvant à Saint-Louis», révèle-t-il. D'après ses propos, la date du mariage avait été fixée au 9 mai 2006 à Saint-Louis chez Mohamed Lamine Sow. «Etant donné que je ne pouvais pas y aller, j'ai envoyé des parents et des amis me représenter. Mais à ma grande surprise, ceux-ci m'ont appelé au téléphone pour m'aviser qu'ils avaient cherché le susnommé mais n'ont pu le trouver. J'ai commencé à avoir des doutes», soutient-il. Quelque temps plus tard, le même Mohamed Lamine Sow l’appelle au téléphone pour l'informer que son union avec Adji Sow a été scellée malgré l'absence de ses représentants. Loin de deviner qu'il s'agit d'un manège pour pouvoir lui soutirer des sous, le trio est parvenu à lui faire décaisser environ 500.000 francs avant que le tradi-praticien ne découvre qu'en réalité, le type qui se fait passer pour l'oncle de Adji n'est personne d'autre que le mari de Mariéme Seck et que son vrai nom est Ibrahima Fall Sow. Malgré cela, le couple continue de le duper. Pour preuve, un jour, il lui envoie un coup de fil pour lui dire que Adji Sow vient de rendre l'âme suite à une courte maladie en lui demandant de faire passer un avis de décès dans une radio. Ce qu'il fit, en toute bonne foi. Un mois plus tard, on lui propose de lui donner en mariage une certaine Seynabou Sow, petite sœur de la «défunte» et il tombe à nouveau dans le piége. Résultat : il perd beaucoup d'argent encore au profit du couple. Pour les deux mariages, il a dépensé au total 1.500.000 francs en plus des meubles achetés pour Seynabou Sow. Mais lorsqu'il a su qu'on l'avait arnaqué, il sollicita l'aide de ses proches pour tirer tout cela au clair. A son grand étonnement, le 11 janvier, il apprend que Adji Sow est bel et bien vivante. Localisée et pressée de questions, celle-ci avoue la combine et indexe Mariéme Seck et son mari d'en être les instigateurs. Cueillis par la police de Guédiawaye, chaque membre du trio a servi sa propre version sans toutefois convaincre. Si Mariéme Seck a assumé la responsabilité de toute l'affaire, son mari a, quant à lui, tenté de minimiser son rôle. Il est allé jusqu'à déclarer que le plaignant était un type mauvais. «Il a une fois fait des avances à ma femme, moyennant une forte somme», avance-t-il. Depuis, le 12 janvier, Ibrahima Lamine Sow alias Mouhamadou Lamine Sow, son épouse Mariéme Seck et Adji Sow, ont été placés sous mandat de dépôt pour le délit d'escroquerie au mariage en attendant de savoir le sort que leur réserve la justice.