Dakar- Le chef de l’Etat Abdoulaye Wade a indiqué, mercredi à Dakar, avoir demandé au président zimbabwéen Robert Mugabe de ’’faire face’’ à ses militants pour les amener à accepter une solution de partage du pouvoir avec son principal opposant Morgan Tsvangirai.
"Je lui (à Mugabe) ai dit : vous devez faire face à vos militants, le monde entier est contre vous’’, a rapporté le chef d’Etat, de retour du 11-ème sommet de l’Union africaine à Sharm-El-Sheikh.
’’Dites à vos militants que lors des dernières élections Tsvangirai a eu 47% des suffrages (…) On n’ignore pas un parti qui a 47% des voix’’, a encore indiqué le chef de l’Etat, selon qui Mugabe a justifié son rejet des solutions de gouvernement d’union qui lui avaient été proposées avant, par la désapprobation de ses militants.
La constitution du Zimbabwe prévoit que le vice-président succède au président de la République en cas de vacance du pouvoir, a relevé le chef de l’Etat Abdoulaye Wade.
’’J’avais proposé Mugabe comme président et Tsvangirai comme vice-président’’, avant les élections, s’est souvenu le président Wade, ajoutant que la proposition du président sud-africain Thabo Mbeki consistait en ce qu’il garde son fauteuil pendant deux ans, avec son rival comme vice-président exécutif. ’’Mugabe n’a pas accepté mais Tsvangirai a accepté’’, a-t-il dit
Il a ajouté avoir dit aux deux protagonistes avant les élections : ’’Si vous gagnez les élections vous ne pouvez pas gouverner seuls’’, tout en soulignant qu’il savait que ’’Mugabe ne pouvait pas perdre’’.
Evoquant son expérience personnelle, il a fait remarquer au président zimbabwéen qu’il ne pouvait pas gouverner en ayant la moitié des électeurs ‘’de l’autre côté’’ et que le fait de gouverner avec les autres composantes de la classe politique figure dans les statuts de son parti, le PDS (au pouvoir), a-t-il encore rapporté.
APS
Certains militants qui se sont sentis laissés en rade au profit d’autres qui viennent d’arriver dirons certes : ’’je suis dans le parti depuis 1974’’, mais ’’c’est là où le président doit faire face à ses militants’’, selon le chef de l’Etat.
En outre, il a indiqué avoir demandé à Robert Mugabe de ‘’veiller à la sécurité de Tsvangirai’’. ’’A votre place, je doublerais sa sécurité pour éviter que quelque chose se passe’’, lui a-t-il dit. ’’Les partis sont les partis’’, a-t-il souligné, en allusion à l’impossibilité de contrôler certains militants.
Il a ajouté qu’il n’avait pas encore de nouvelles du Zimbabwe et qu’il devait en avoir ‘’cette nuit (mercredi)’’, car Tsvangirai devrait l’appeler, tout en relevant qu’au sommet de Sharm-El-Sheikh, Mugabe a été reçu et a siégé comme tous les autres chefs d’Etat, contrairement au traitement que veulent lui réserver certains pays développés.
’’Il n’a pas été condamné’’, à part deux chefs d’Etat qui ont ’’été durs’’ mais ’’il le leur a bien rendu’’, a poursuivi le président avant d’ajouter : ’’pour qui connaît ce milieu, on ne pouvait pas s’attendre à davantage’’.
0 Commentaires
Participer à la Discussion