Abdoulaye Wade dix ans au pouvoir : l’opposition vers une ultime bataille

Le président Wade n’a pas que roulé dans la farine bon nombre de partis avec lesquels il s’opposait contre le président Abdou Diouf. Il a, également, réussi à contrer tous leurs plans pour le faire partir du pouvoir. Il ne leur reste qu’une dernière bataille pour empêcher son parti de régner sur le Sénégal pendant cinquante ans, comme il le souhaite : l’élection présidentielle de 2012.

Durant le premier mandat du président Abdoulaye Wade, entamé en 2000 et épuisé en 2007, l’opposition avait enclenché une initiative pour le faire partir. Mais l’Idewa ne se concrétisera pas. Pour preuve, Abdoulaye Wade exerce son deuxième mandat, qui prendra fin dans dix-sept mois.

Au cours de son second mandat, l’opposition réunie dans la coalition Benno avait agité l’idée de faire constater son incapacité mentale à diriger le pays par la Cour suprême. Elle n’est pas passée aux actes. Pis, elle a enterré l’idée, depuis que le président du Sénat, par lequel elle voulait passer lui a servi une réponse écrite au vitriol. L’opposition avait fait miroiter aux Sénégalais l’idée d’une candidature unique. À présent elle sait qu’un tel projet relève de l’ordre de l’impossible. Ceci, eu égard à la querelle de leadership qui mine ses rangs. Benno n’a réussi à triompher du président Wade qu’une seule et unique fois : le 19 mars 2009 à l’occasion des élections locales, à l’issue desquelles elle avait laminé son parti. Elle n’a réussi à braver le président Wade que le 3 avril dernier, à l’occasion de l’inauguration de sa statue. Elle savait qu’il ne pouvait pas sévir, puisque des présidents du continent étaient à Dakar, autant que des journalistes pour les besoins de la commémoration du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal. À présent l’opposition proteste contre sa volonté de se présenter pour un troisième mandat à l’âge de 86 ans et l’intention qui lui est prêtée de vouloir supprimer le second tour de l’élection présidentielle.

En vérité, Benno ne saura triompher du président Wade que lorsqu’elle cessera d’être une opposition de salon. Elle doit recourir aux méthodes qu’il utilisait contre le président Diouf. Son salut est à cet unique prix, d’autant qu’il ne reste à Benno qu’une dernière bataille à livrer contre Abdoulaye Wade, pour empêcher son parti de régner sur le Sénégal un demi-siècle, comme il le souhaite : l’élection présidentielle de 2012.