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Politique

ABDOURAHIM AGNE SECRETAIRE GENERAL DU PR: «Je n’ai pas mis de l’eau dans mon bissap»

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ABDOURAHIM AGNE SECRETAIRE GENERAL DU PR: «Je n’ai pas mis de l’eau dans mon bissap»

Dans cet entretien le secrétaire général du parti de la réforme(Pr) Abdourahim Agne, par ailleurs président en exercice du G10 commente l’actualité politique. Notamment l’appel au dialogue du chef de l’Etat à l’opposition. D’une éventuelle entrée dans un gouvernement. Il revient également sur le courant d’air que le parti socialiste, son ancienne formation politique a pris la semaine dernière.

Beaucoup de gens pensent que depuis votre sortie prison, vous avez mis de l’eau dans votre …bissap ?

(Rires). Ecoutez. Les journalistes notamment passent leur temps à faire des commentaires. Moi je me prononce sur la situation du pays quand on me demande de le faire. Quand j’estime que c’est utile de le faire. Là vous m’avez demandé de le faire, je le fais. Je n’ai pas mis du tout de l’eau dans mon bissap. Maintenant, je ne suis pas obligé de m’aligner derrière qui que se soit ; que cela aussi soit bien clair. Nous sommes un parti totalement indépendant. Nous sommes un regroupement de partis totalement indépendants. Nous ne nous alignons derrière personne. Nous disons ce que nous avons à dire. Et nous le disons avec des mots qui sont les nôtres.

Le chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade a lancé récemment un appel au dialogue à l’opposition. Vous au niveau du G10 comment est-ce que vous accueillez cet appel ?

A la suite de l’appel du chef de l’Etat le 31 décembre, le G10 s’est réuni et nous avons décidé d’une part de répondre favorablement à cet appel. D’autre part nous estimons que c’est le chef de l’Etat qui a pris la décision d’appeler au dialogue politique l’opposition. Il appartient au chef de l’Etat de nous dire quel est son agenda. Et en ce moment là nous-mêmes, nous formulerons le nôtre. Puisqu’il y a certainement des questions sur lesquelles nous aimerions voir ce dialogue se déroulait. Nous confondrons les deux agendas. Et puis nous dresserons la feuille de route du dialogue politique dont le pays a besoin. Je me réjouis de voir d’ailleurs que certaines autorités religieuses déjà ont commencé à intervenir sur cette question. J’avais suggéré lors d’une interview précédente que la question du dialogue politique et la politique de manière générale est une chose tellement sérieuse qu’il ne faut pas la laisser entre les mains des seuls hommes politiques. Il faut que la société civile intervienne. Que tous les segments de la société interviennent. Parce que nous avons tous besoin que les tensions qui sont au-dessus de nos têtes, dans le pays. Que tout le monde connaît, qu’elles soient dissipées. Que le pays retrouve la paix, l’apaisement et le calme.

Au niveau de l’opposition, on a l’impression qu’on ne parle pas le même langage. Le Cpc qui pose des préalables et le G10 qui dit oui sans nuance, est-ce que vous ne pensez pas que vous allez en rangs dispersés à ce dialogue ?

Moi je n’ai pas le sentiment que le Cpc pose des préalables. En ce qui concerne le G10 nous avons donné notre position. Ce n’est pas une position d’accords sans nuances. Puisque je vous ai dit que le président de la république qui a demandé ce dialogue va très certainement nous proposer un agenda. Nous allons nous prononcer sur cet agenda. Peut-être cela nous conviendra ou ne nous conviendra pas. Peut-être que nous avons des éléments à y ajouter ou à y retrancher. Le moment venu nous nous prononcerons. Mais nous ne pouvons pas d’entrée de jeu alors que le dialogue politique est une nécessité par rapport à la situation que tout le monde connaît que l’on a pas besoin de décrire tellement elle est préoccupante. Nous ne pensons pas qu’il faille dans ces conditions là poser des préalables. Attendons de voir ce que le président nous propose. Si le président nous propose quelque chose qui ne nous convient pas, nous aurons suffisamment de libertés de ton le moment venu pour le dire.

Si dans son agenda, il vous proposait d’entrer dans son gouvernement, est-ce que vous êtes prêts à travailler avec lui?

C’est deux choses distinctes. Je ne sais pas pourquoi aussi dans notre cher pays, on le chic de télescoper toutes les situations. Et de créer ainsi de la confusion. Pour le moment je parle du dialogue politique. Pour moi le dialogue politique est plus important qu’une entrée éventuelle dans un gouvernement. Je ne pose pas la question de rentrer dans le gouvernement. Aujourd’hui poser cette question c’est décrédibiliser le dialogue politique lui-même. Parce que je ne vois pas quelqu’un qui est au gouvernement, comment il peut dialoguer avec le président de la république. Si on est dans un gouvernement c’est pour respecter la cohésion gouvernementale. L’esprit d’équipe et respecter les directives du président de la république. Dans ces conditions là il n’y a pas de dialogue possible. Pour moi il n’est pas question même de parler d’entrer au gouvernement. La seule question qui vaille c’est celle de l’organisation du dialogue politique.

Mais peut-être, il peut en vous invitant à travailler avec lui dans un gouvernement, s’attendre à ce que vous rangez derrière lui pour les prochaines élections comme il semble le faire avec Djibo Kâ ?

Il a le droit de faire toute proposition. En fait vous lui prêtez l’idée, l’intention de faire des propositions. Moi pour le moment je ne suis pas preneur d’une proposition pour entrer au gouvernement. Je suis preneur d’un dialogue politique. Parce que c’est cela qui est important pour le pays. Ce n’est pas parce que le parti de la réforme ou tel autre parti, ou tel ou tel autre individu entre au gouvernement. Cela n’a pas d’importance. Ce qui est important aujourd’hui c’est d’avoir l’intelligence politique et le courage politique de pointer du doigt les vrais problèmes de notre pays et de leur apporter des solutions. Les vrais problèmes de notre pays c’est les tensions qui existent. Et ces tensions qui sont consécutives au conflit qu’il y a autour du processus électoral, au non-respect des libertés individuelles et collectives. Consécutives enfin au piétinement de notre démocratie par rapport aux espérances qu’on avait le 19 Mars 2000. Et l’ouverture extraordinaire que l’alternance offrait dans ce domaine-là. C’est cela qui est important à nos yeux. Et ce sont ces questions qu’il faut traiter. Pas des questions politico-politiciennes, qui n’intéressent pas le pays.

La semaine dernière le parti socialiste, votre ancienne formation politique a connu un séisme avec la création d’un courant par onze responsables dont neuf membres du bureau politique. Quel commentaire faites-vous de cela ?

Je n’ai pas de commentaires à faire là-dessus. Ce que je souhaite au parti socialiste c’est que cette question soit réglée le plus vite possible et au meilleur des intérêts du Ps. Puisque le parti socialiste est un partenaire dans le cadre de clarté Naa Leer. Et également un partenaire dans le cadre de la coalition électorale que nous avons constituée entre le Cpc, le G10 et la Ld. Je ne souhaite pas qu’un de mes partenaires dans ces différents cadres s’affaiblisse. Et je souhaite encore moins que l’opposition d’une manière générale s’affaiblisse à la suite de cette action politique que vous venez d’évoquer. Au-delà de cela, comprenez que c’est une affaire qui concerne le parti socialiste, et qu’il n’est pas de bon ton de ma part de me prononcer là-dessus outre mesure.

Oui mais dans le manifeste des onze « rebelles », ils déplorent le manque de démocratie interne. Est-ce que vous avez le même sentiment quand vous étiez au Ps ?

Ce que j’avais à dire à cette époque je l’ai dit. Je l’ai dit même par écrit . Bon maintenant je ne suis plus membre de ce parti . Je ne vais pas l’accabler d’une manière ou d’une autre. Ce n’est pas courtois de ma part. Donc je ne le ferai pas.

Ils se fixent comme objectives entre autres de faire des retrouvailles de la grande famille socialiste. Etes-vous sensibles à cet appel ?

Tout ce qui unit l’opposition. Oui. Tout ce qui unit la gauche plus particulièrement. Oui. Maintenant attendons de voir les modalités de cela. Parce que la politique c’est aussi une affaire de modalités, de mise en œuvre et d’intendance. C’est des questions aussi importantes que des questions de principes. Cela n’étant pas encore clair, je pense que c’est allé trop vite en besogne que de se prononcer sur des retrouvailles de la grande famille sociale démocrate sénégalaise.

 



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