Emboitant le pas à son directeur exécutif, Abdoulaye Baldé, l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique (Anoci) a décidé de se constituer partie civile dans l'affaire dite des chantiers de la corniche. L'Etat du Sénégal fait, donc, officiellement, son entrée dans ce dossier qui a fait traverser une secousse tellurgique à la République. En effet, l'Anoci n'est qu'une structure externalisée de l'Etat chargée de l'organisation du 11e sommet de l'Oci prévue à Dakar en 2008. Pour tout dire, c'est un démembrement de l'Etat du Sénégal. Un lien ombilical qui fait que si l'Anoci pique une grippe, l'Etat éternue. Et, par la force des choses, elle a été invitée dans le dossier dit des chantiers de la corniche avec les accusations de Pape Malick Ndiaye, ‘le corbeau’, à l'encontre du directeur exécutif de l'Anoci, qui aurait touché des pots-de-vin dans le cadre de l'octroi des marchés relatifs à ces travaux. En effet, les responsables de l'agence considèrent qu'en proférant de telles accusations, Pape Malick Ndiaye a, dans le même temps, écorné l'image de celle-ci. Et qu'il urge de redorer le blason de la structure, maculé par cette affaire, en rétablissant la vérité.
Désormais, Pape Malick Ndiaye n'aura plus, seulement, maille à partir avec Abdoulaye Baldé, mais il devra aussi en découdre avec l'Etat du Sénégal à travers son agent judiciaire. Ce dernier, selon des informations concordantes, va, incessamment, traduire en acte la décision de l'Anoci.
Le dossier prend ainsi une nouvelle tournure qui n'est pas pour faciliter les choses à Pape Malick Ndiaye. ‘Le corbeau’ qui, depuis le début de cette affaire, n'a donné aucune preuve pour étayer ses accusations. Lors de son premier passage devant la Commission nationale de lutte contre la corruption et la concussion, il avait fait la promesse de revenir avec des preuves. Mais, en lieu et place, les membres de ladite commission ont eu droit à une volte-face inouïe. Selon des informations relayées par la presse, Pape Malick Ndiaye aurait retiré ses accusations contre Abdoulaye Baldé pour enfoncer de hauts gradés de la police et de la douane.
Quoi qu'il en soit, Pape Malick Ndiaye est, depuis mercredi, à Rebeuss. La chambre d'accusation de la Cour d'appel ayant tranché en faveur du procureur de la République qui avait requis le mandat de dépôt. Le juge s'était montré rétif en plaçant l'inculpé sous contrôle judiciaire. Le recours introduit par les avocats de Pape Malick Ndiaye contre l'arrêt de la chambre d'accusation n'y fit rien.
En attendant, l'instruction suit son cours et le juge attend le résultat des travaux des commissions rogatoires qui vont mener une enquête à Monaco (en France) et en Hollande. Ces deux pays, avec la Suisse, sont considérés par Pape Malick Ndiaye comme ayant abrité les comptes bancaires qu'aurait ouverts, à l'étranger, Abdoulaye Baldé. Mais, pour le pays helvétique, se pose un problème juridique puisque le Sénégal n'a pas signé de convention judiciaire avec la Suisse. Ce qui fait que la commission rogatoire ne pourra pas être opérationnelle dans ce pays.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion