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Politique

COMMENTAIRE : Le Président n’a pas écarté Karim Wade

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COMMENTAIRE : Le Président n’a pas écarté Karim Wade

Quand au milieu du mois de janvier de cette année, nous écrivions que Abdoulaye Wade allait, après les élections générales du mois de février, éliminer Macky Sall, Abdou Fall, Pape Diop, Aminata Tall, Modou Diagne Fada et tous ceux qui étaient susceptibles de constituer un obstacle à l’ascension de Karim Wade à la présidence la République, presque tout le monde pensait que c’était de la fiction politique. 

Ce scepticisme était basé sur la logique. Pour ne pas répéter une expression tirée des écrits de Karl Marx, je dirais que la logique ne correspond jamais au réel, car elle s’appuie sur le déjà vécu. Alors que le réel n’est jamais identique au déjà vécu.

La réaction quasi unanime de la période pré-électorale qui voulait que Abdoulaye Wade ne puisse pas, un seul instant, penser à placer son fils à la tête du pays, était motivée par le fait que tout le monde pensait à cette éventualité sous la forme d’une probable répétition du mécanisme de l’article 35 de la Constitution qui a permis à Abdou Diouf de remplacer Senghor sans passer par la vérité des urnes.

Et pourtant une lecture relativement attentive de notre argumentaire aurait fait voir que Wade, le père ne pouvait, un seul instant penser qu’il pourrait utiliser un mécanisme (manipulation) constitutionnel pour installer son fils. L’affirmation selon laquelle le Président préparait son fils à sa succession s’appuyait sur le fait que tout était préparé pour que Wade Junior se mette dans une position de contrôle de l’appareil du Pds qui lui permettrait, le moment venu, d’être le candidat de ce parti, avec le soutien actif de son père, pendant que ce dernier a encore les capacités physiques de mener une campagne électorale. Et tant que ce monstre politique qu’est Abdoulaye disposera de ses moyens physiques et intellectuels, aucun des politiciens sur le terrain ne pourra lui faire face avec succès. Ce n’est pas moi qui le dis. Il y a trois ans, un ancien chef d’Etat africain qui disait à un de ses anciens ministres, que Abdoulaye Wade éliminerait, un à un, tous les politiciens qui lui feront face.

Revenant à ce communiqué signé du porte-parole de la Présidence, il faudra noter qu’il manquait un des quatre mots qualificatifs du concept dauphin que les amis de Karim Wade cherchaient à suggérer à la presse immédiatement après l’élection présidentielle du 25 février : Constitutionnel, Biologique, Politique et Naturel.

Beaucoup de ceux qui pensent que Wade-père préparait Wade-fils à la succession estiment que le scénario qui était prévu, mais perturbé par le taux de participation faible aux législatives et la situation difficile des finances publiques en ce moment, était d’aider Karim Wade à créer une force de frappe politique, lui permettant de prendre le contrôle du Pds, comme piédestal pour se présenter à une éventuelle élection présidentielle anticipée. Avec comme premier soutien de campagne son père, l’aigle politique Abdoulaye Wade.

Si on lit bien le communiqué signé du porte-parole de la Présidence, on se rend compte que Abdoulaye Wade a voulu faire comprendre que c’est lui en personne qui parle directement aux Sénégalais. Sinon pourquoi le ministre porte-parole aurait-il eu besoin de déclarer « Le Chef de l’Etat me fait aussi préciser qu’il profite de l’occasion pour dire qu’il n’a pas de dauphin et ne compte pas en avoir. Le moment venu, des élections ouvertes, libres et démocratiques permettront au peuple sénégalais de choisir son successeur » ?

Cela ne saurait suffire pour apaiser les suspicieux. Bien évidemment, Abdoulaye Wade vient de rassurer qu’il n’a aucune intention d’utiliser un mécanisme (ou manipulation) constitutionnel(le) pour nous imposer un dauphin. Par contre, il ne nous a pas dit que le moment venu, il ne mettrait pas tout son poids et les moyens de l’Etat, comme c’est déjà le cas, au service de son fils « dans le cadre d’ élections ouvertes, libres et démocratiques permettront au peuple sénégalais de choisir son successeur ». Tous comptes faits, le communiqué sur le dauphin aura l’effet de freiner les ardeurs de ceux qui, au Palais, ont choisi comme fonds commerce, leur proximité avec « le futur » président Karim Wade. Pas de l’Anoci, mais plutôt de la République. Il pourrait également avoir l’effet d’endormir ceux qui commencent à se dresser vigoureusement à une ascension politique du jeune Wade.

Pourtant il y a deux manières, toutes très saines et simples, pour régler la question : Wade Junior peut dire comme Macky Sall et Idrissa Seck l’ont déjà fait, qu’il veut être le 4ème président du Sénégal, c’est son droit, ou lui-même (Karim Wade et pas par intermédiaire) nous dira que son seul objectif est d’accompagner son père dans sa mission réaliser le bonheur des Sénégalais. Pas sa succession.



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