CONVOCATION - Jean-Paul Dias et la faute fatale : De la banalité familiale à une affaire d’Etat

Jean-Paul Dias a-t-il été perdu par sa propension à parler vite et fort ? Pour une affaire dite familiale dans laquelle une plainte avait été déposée à la Dic, il devait être entendu par la police. A présent, des mots de trop à l’endroit du chef de l’Etat et du Procureur de la République risquent de le renvoyer à Rebeuss.

Lénine disait que les capitalistes lui vendraient un jour la corde avec laquelle il les pendrait. Cela ne s’est jamais réalisé. Jean-Paul Dias, lui, a véritablement offert à la police les arguments de son retour à Rebeuss. S’il savait que les éléments de la Division des investigations criminelles qui étaient venues lui demander de déférer à une convocation n’avaient qu’une «affaire banale» dans leur escarcelle, il n’aurait sans doute pas donné à cette nouvelle affaire, qui le met en scène, l’ampleur inattendue qu’elle a prise. En réalité, selon des sources judiciaires très fiables, les enquêteurs de la Dic voulaient entendre le Premier secrétaire du Bcg à propos d’une «affaire qui le concerne lui et sa famille», suite à une plainte déposée justement à la Division des investigations criminelles. L’objectif des policiers était donc de l’entendre et le laisser partir. Mais les événements tournent au vinaigre, car il était de notoriété publique que Jean-Paul Dias avait publiquement pris l’engagement de ne plus répondre aux convocations jugées intempestives de la Dic, implicitement soutenu par d’autres leaders de l’opposition. Les policiers repartis ou simplement éloignés du domicile lorsque Dias refuse de prendre possession de la convocation, s’enchaînent alors les interventions radiophoniques qui vont donner une tournure inattendue à l’affaire «banale».

L’homme a-t-il été piégé par les limiers ? Toujours est-il que sa propension à parler semble s’être retournée contre lui. Dans une dynamique de soutien à son fils présumé recherché, alors que c’est lui-même qui était dans le viseur de la Dic, Jean-Paul Dias profère, en direct, des menaces de mort à l’endroit du président de la République ainsi que des injures à l’encontre du Procureur de la République. Au premier, il promet de le «tuer» s’il touchait à son fils. Au second, qu’il traite de magistrat véreux et corrompu, il promet un sort identique. Selon nos informations confirmées en haut lieu, c’est finalement pour ces «menaces» proférées contre le chef de l’Etat et contre le Procureur que Jean-Paul est retenu depuis plus de vingt-quatre heures dans les locaux de la Police judiciaire.

En liberté provisoire après son incarcération à la prison centrale de Rebeuss pour les délits de «propos insurrectionnels» et «appel à la rébellion», l’ancien compagnon de Me Wade semble avoir corsé son dossier car, pour cette nouvelle affaire qui paraît de trop, une haute autorité judiciaire nous a indiqué, hier soir, que «l’Etat sera impitoyable». <9>[email protected]