GESTION DES FLUX MIGRATOIRES : Le Sénégal prêt à accueillir les refoulés des autres pays

Le Sénégal est prêt à recevoir les migrants en situation irrégulière dans n'importe quel pays. Toutefois qu'ils soient traités avec dignité. La révélation est de Me Ousmane Ngom, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités Locales. Et pour la gestion concertée des flux migratoires entre le Sénégal et la France , les deux pays se sont entendu sur la création d'un observatoire général, instrument paritaire chargé de régler les difficultés constatées de part et d'autres des deux pays. Notre pays est également prêt à accueillir les refoulés des autres pays.

Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Me Ousmane Ngom, a fait hier face à la presse dans les locaux de son département. Pour le ministre, entre le Sénégal et la France , il est entendu la création d'un observatoire général des flux migratoires. Cette conférence de presse du ministre de l'Intérieur et des Collectivités Locales fait suite à la visite du ministre français de l'Intérieur ce samedi, Nicolas Sarkozy, défenseur du concept de l'émigration choisie. La visite de M. Sarkozy avait donné lieu à la signature d'un accord de gestion concertée des flux migratoires entre les deux pays. Contrairement à M. Sarkozy, notre pays a toujours prôné le concept d'une émigration concertée. Pour le Sénégal, ce concept est beaucoup plus adapté, d'autant qu'il mettait à l'abri les pays africains contre la fuite des cerveaux. Pour le ministre sénégalais de l'intérieur, il est prévu entre le Sénégal et la France « la création d'un observatoire général de gestion des flux migratoires. » Cet accord sur la création d'un observatoire général sur les flux migratoires intervenu ce samedi, marque la fin de la seconde phase des négociations sur l'émigration entamées depuis juin dernier entre les deux pays. Pourquoi un observatoire sur l'émigration ? La réponse est simple selon Me Ousmane Ngom, c'est un instrument qui va permettre aux deux pays de pouvoir débloquer toutes les situations difficiles notées dans chaque pays en terme matière d'émigration. Il faut aussi rappeler toujours à en croire le ministre sénégalais de l'Intérieur, que cet observatoire est composé des experts sénégalais et français. Cet instrument est d'autant plus important, souligne Me Ousmane Ngom, « il n'y aura plus de décision unilatérale, les décisions seront prises conjointement entre le Sénégal et la France. Si bien qu'en cas de difficultés quant au retour dans leur pays de migrants en situation irrégulière, cet observatoire pourra être saisi pour trancher ».

Toutefois, précise le ministre Ousmane Ngom, il est exclu que des ressortissants de pays tiers intègrent les rapatriements. Cela n'est pas prévu dans cet accord a-t-il poursuivi. Autre révélation de taille, précise Me Ousmane Ngom, « chaque semaine, le Sénégal effectue des reconductions à la frontière de Français et de personnes d'autres nationalités, sans que cela ne soit fait de façon spectaculaire, pour attirer l'attention. Ces opérations vont se poursuivre. Et sur les 15 000 à 20 000 Français qui sont au Sénégal, tous ne sont pas réguliers ». Enfin, précise le ministre Ousmane Ngom, notre pays a une claire vision de ce que doivent être ces reconductions à la frontière. Pour lui, le Président de la République , Me Abdoulaye Wade, est clair sur la question. Notre pays, le Sénégal, est prêt à recevoir les migrants en situation irrégulière dans n'importe quel pays. A la seule condition toutefois qu'ils soient traités avec dignité. Il sera également mis en circulation un visa de circulation pour les professionnels. L'objectif visé à travers ce visa est de permettre à ces personnes de pouvoir, « tous les six mois, séjourner pendant au moins trois mois, en France ; et elles pourront disposer plus facilement et plus rapidement de visa».