Le chef de file du parti Rewmi estime que la formation politique qu’il dirige est désormais le premier parti politique du Sénégal. Dans les colonnes du journal bamakois l’Indépendant, il s’est amusé à procéder à une classification des partis politiques, selon leur poids électoral. Et à la question de savoir quelle place il donne à Rewmi dans l’échiquier politique actuel, il déclare sans hésiter : "la première".
"Je pense que nous occupons aujourd’hui la première place". C’est la conviction exprimée par Idrissa Seck dans les colonnes du journal de Bamako. Avançant les raisons qui lui font penser que la formation politique qu’il dirige est la première de toutes, il confie à l’Indépendant que "c’est un long investissement puisque tout est parti d’une étude très large, avec un échantillon de plus de 7000 sénégalais, menée par un cabinet réputé qui a conclu que l’essentiel des Sénégalais pense que les hommes politiques ne s’occupent pas assez du pays mais s’occupent d’eux-mêmes". Et de poursuivre : "donc nous, en voulant recentrer le débat sur le pays, nous avons recruté un autre cabinet spécialisé dans le choix des noms. Ce dernier nous a fait observer que toutes les grandes firmes au monde ont des noms en cinq lettres bi syllabiques comme Total, Mobil, Yahoo, etc. Nous avons ensuite combiné ces deux recommandations pour créer Rewmi qui signifie "le pays" en ouolof".
Mais si Idrissa Seck se classe premier, il estime que son ancien parti, le Parti démocratique sénégalais (Pds) se classe en deuxième position, le Parti socialiste (Ps) à la troisième place. Ce sont ces trois forces politiques "qui sont au-dessus de 300.000 suffrages". L’Alliance des forces de progrès (Afp) constitue selon Idrissa Seck "la quatrième force mais qui est en perte de vitesse". A côté de ces formations politiques majeures, il y en a d’autres "qui ont une identité politique remarquable et forte". Il s’agit à en croire Idrissa Seck, "de figures emblématiques de la vie politique sénégalaise comme Amath Dansoko, Abdoulaye Bathily, Landing Savane qui, indépendamment du poids électoral, sont des identités remarquables dans le champ politique sénégalais". Ces formations politiques pour la plupart communistes, "ont une très grande influence, parfois sur les syndicats, parfois sur les étudiants, parfois sur les jeunes". Ainsi arrêtée la classification des formations politiques qui comptent, Idrissa Seck ajoute sans les hiérachiser les autres formations politiques en ces termes : "Et il y a aussi le reste".
Idrissa Seck s’est ailleurs intéressé à l’âge de Me Wade. En effet à la question de savoir si Abdoulaye Wade âgé aujourd’hui de 80 ans pouvait postuler à la magistrature suprême, le leader de Rewmi répond avec un brin d’ironie : "Enfin. 80 ans officiellement, mais... bon ! Certains disent qu’il faut y ajouter 7 ans ! (...) J’entends beaucoup d’histoires. C’est moi-même qui ai établi son dossier de candidature en 1988 et en 2000 et j’étais frappé par la mention "né à Saint Louis"". Idrissa Seck révèle lui avoir posé la question puisque croyant "qu’il était né à Kébémer". Mais l’opposant d’alors lui aurait expliqué qu’à l’époque, "les parents faisaient naître leurs enfants à Saint-Louis pour leur faire bénéficier du statut de Français dans les quatre communes (Ndlr : Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque) et pour leur permettre d’avoir une meilleure éducation. Et il semblerait que ce soit Wade lui-même qui serait allé retirer son bulletin. Donc, il devait, sans doute, avoir cinq ou six ans". Idrissa Seck évoque aussi "une autre anecdote qui a été rapportée par un écrivain, c’est qu’il a dit lui-même qu’il courait derrière le cheval de Sérigne Touba (qu’Allah augmente sa lumière) quand celui-ci venait à Kébémer. Or Serigne Touba a quitté ce monde en 1927. En 1927, quand on est né en mai 1926, on ne peut courir derrière un cheval".
Comment envisage-t-il l’après-Wade ? Idrissa Seck confie au journal L’Indépendant que "l’après Wade que je souhaitais, c’était une sorte d’après-Mandela. Je continue de souhaiter pour lui une sortie honorable". Pour lui, le Président Wade "le mérite" car ayant "dépensé plus de 30 ans de sa vie à combattre pour promouvoir la démocratie, la liberté, même si lui-même, arrivé au pouvoir, leur tord le cou par des mesures pas très intelligentes, qui contredisent tout son combat d’une vie".
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