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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

MACKY SALL SUR LA PROCHAINE PRÉSIDENTIELLE : « Benno peut partir avec trois à quatre candidats»

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MACKY SALL SUR LA PROCHAINE PRÉSIDENTIELLE : « Benno peut partir avec trois à quatre candidats»
Macky Sall vient de boucler une tournée de 26 jours dans les régions de Saint-Louis et de Matam. Le leader de l’Alliance pour la République (Apr), de fait en pré-campagne au même titre que le président Wade, a sillonné beaucoup de villages du Fouta. Occasion saisie pour l’interpeller sur cette tournée bien longue, mais aussi sur la situation politique présente.  

Vous venez de boucler une longue tournée dans la région naturelle du Fleuve. D’abord, pourquoi un tel périple au Fouta ?

Je vous remercie. En tant que leader politique qui aspire à gouverner ce pays, c’est un devoir de descendre sur le terrain rencontrer les populations. Comme vous le savez, notre parti est bien récent, mais les populations du Fouta n’ont pas attendu pour l’adopter. Les résultats des dernières élections locales le prouvent avec ces nombreuses victoires obtenues à travers la coalition Dékkal Ngor. Donc nous avons pensé venir communier, partager et par la même occasion remercier nos militants. Et comme vous l’avez constaté, l’Alliance pour la République a fini d’être la première formation politique du Fouta. Je crois que cela nos adversaires qui ont tous fui le terrain l’ont bien compris.

Sur quelle base soutenez-vous que vos adversaires ont déserté le terrain ?

C’est au-delà de nos attentes. Du Toro au Lao, du Ngenar au Bosséa dans le Lowré jusqu’au Damga, j’ai été accueilli par des populations très engagées. C’est d’ailleurs ce qui m’a donné le courage de résister aux dures conditions de déplacement dans cette partie nord du pays. J’ai fait 283 localités de Matam et de Podor. Ce qu’aucun leader politique n’a jamais fait. Partout où je suis passé, ce sont des jeunes, des femmes des personnes du troisième âge qui tentent, chacun à sa manière, de me manifester leur engagement. Mais ce n’est pas surprenant pour qui connaît la zone. Le Fouta est une zone où résident des hommes et des femmes fiers, très enracinés dans les valeurs culturelles et religieuses. Je suis certes né à Fatick, mais n’oubliez pas que j’ai mes origines ici à Nguidjilone et à Ndouloumadji. Mais je crois que cela n’est pas la seule raison pour expliquer cet engagement. La réalité c’est que les fils du Fouta attendaient tous ce moment-là. Se considérant comme oubliés, ils ont alors vu en moi l’homme qu’ils attendaient.


On a constaté chez vous un discours d’un homme déjà au pouvoir. On va vous accuser d’être pressé…

Écoutez, il ne faut pas oublier que j’ai été chef du gouvernement. Je n’ai pas honte de le rappeler pour la bonne et simple raison que mon passage à la primature a été salué par tous les Sénégalais et même par le chef de l’Etat. Donc c’est tout à fait normal que les populations du Fouta qui vivent des conditions difficiles profitent de ma présence pour étaler leurs doléances. Je demeure convaincu qu’on ne peut plus continuer à gérer le pays à partir de la capitale. Les rapports des techniciens seulement ne suffisent plus pour un gouvernement. Je vous donne un exemple. Partout où je suis passé, le problème de l’eau est posé. On voit les pouvoirs publics annoncer de nombreux et divers programmes d’adduction en eau. Mais on se rend compte qu’au Fouta, la situation est grave. C’est la même chose pour les infrastructures routières. L’enclavement a fini d’hypothéquer le développement de grandes localités et des zones de production agricole. C’est vrai que des efforts ont été faits, mais on a l’impression qu’on a tourné le dos au monde rural au profit des centres urbains où l’on continue d’engloutir des milliards. Voilà pourquoi j’ai axé mes interventions sur les questions de développement.

Vous estimez que le monde rural est aujourd’hui laissé pour compte ?

Mais absolument ! J’ai rappelé tantôt que des efforts ont été faits. Mais ce qui est bien visible, c’est que les préoccupations premières des populations ne sont pas prises en compte. Imaginez-vous bien que des Sénégalais peinent même à se faire soigner. Les ménagères font des corvées d’eau. En 2010, on croyait que cela n’allait jamais se produire. Un autre exemple : la route Linguère-Matam. Le gouvernement a démarré les travaux pour les abandonner. Cela est injuste et tout le monde sait que le développement de cette zone passe incontestablement par la réalisation de cette route. Le Fouta, dans son ensemble, ne profite pas de sa position géographique. Cette rive du fleuve devait faire du Fouta un pôle agricole. C’est vrai qu’il y a eu des actions, mais l’on est loin d’atteindre les objectifs. Et c’est exactement ce que dénoncent les populations du monde rural. Vous savez, le monde est devenu un village planétaire. Ces paysans pêcheurs qui vivent ici suivent bien ce qui se passe dans les centres urbains. Grâce aux médias, ils suivent bien les réalisations qu’on fait à Dakar, par exemple.

Il y a quelques jours, le pouvoir fêtait les 10 ans de l’alternance. Comment l’avez-vous vécu ?

10 ans c’est quand même une décennie. Mais comme je vous l’ai dit, à la place des festivités, on devait d’abord faire le bilan. Parce que je me rends compte que le problème dans ce pays, c’est que l’on ne donne pas la priorité aux investissements. Maintenant, en termes de bilan, il faut reconnaître que beaucoup de choses ont été faites depuis dix ans. Je suis bien placé pour le dire, en tant qu’ancien Premier ministre, pour avoir sorti beaucoup de chantiers de terre. Je m’en félicite et, malgré mon statut d’opposant, je ne fermerai jamais les yeux sur les actions du gouvernement, si bien sûr elles sont conçues dans l’intérêt du peuple sénégalais. Mais encore une fois, il reste beaucoup plus de choses à faire dans tous les domaines.


Dans une interview récente accordée au journal «Le Quotidien», l’actuel Premier ministre évoquait votre éventuel retour au Pds. Qu’en est-il réellement ?

(Rires). Vous savez, Souleymane Ndéné Ndiaye est plus qu’un ami pour moi. C’est un frère, mais je crois qu’il se trompe de cible. Moi et le Pds, c’est du passé. D’ailleurs, je n’accepte plus d’en parler. Pour moi, ce débat ne sera pas à l’ordre du jour. Ce que, par contre, je conseille à mon ami Souleymane, c’est bien de se préparer à rejoindre l’Apr, car je suis certain qu’il y a beaucoup qui n’attendent que le bon moment pour venir. Mais lui, comme je vous l’ai dit plus haut, il peut être tranquille. Pour moi, c’est fini avec le Pds. À l’heure actuelle, l’urgence chez nous, c’est de continuer la massification de l’Apr, ce jeune parti que les Sénégalais ont fini de choisir.

On a entendu récemment Moustapha Niasse se prononcer sur la candidature unique de l’opposition, mais vous rarement. Quelle est votre position là-dessus ?
Écoutez, vous me donnez l’occasion de saluer la sortie de Moustapha Niasse. Mais je dois vous dire qu’une candidature unique serait l’occasion rêvée pour le pouvoir de supprimer le second tour.

On vous reproche justement, à cause de cette hypothèse des candidatures multiples, de développer de fait une dynamique anti-Benno.


Écoutez, je pense qu’on doit d’abord consolider l’unité de Benno. Mais ce que je dis, c’est que nous pouvons présenter des candidatures soutenues par de fortes coalitions tout en maintenant notre unité dans Benno Siggil Senegaal. Parce qu’à la lecture de la situation actuelle du pays, je ne vois pas comment le candidat du pouvoir pourrait gagner au premier tour. Les raisons sont très simples, d’autant plus que son propre parti est en train de voler en morceaux. Donc la balle est bien dans le camp de Benno. Nous devons être cohérents. Le peuple nous a lancé un message le 22 mars 2009, il ne faudrait pas le décevoir. Qu’on parte avec quelque trois ou quatre candidats, mais qui s’entendront autour d’un soutien au second tour. Ma position s’explique par le fait qu’une candidature à l’élection présidentielle est soutenue par un programme à soumettre au peuple. Sur ce, comment peut-on élaborer ce programme de société ? Deuxièmement, j’ai été directeur de campagne d’un candidat. Imaginez, avec le nombre de leaders qui sont dans Benno, comment cette direction pourrait être gérée. C’est pourquoi on peut constituer des coalitions fortes en maintenant l’unité de Benno. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de dire que notre avenir est dans Benno. Il ne faudrait pas commettre l’erreur de casser cet élan unitaire de l’opposition



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