La démission du président Mbaye-Jacques Diop, vendredi dernier, n’avait rien de fortuit, selon des sources concordantes. Cela relevait plutôt de la stratégie, tout comme son long mutisme et sa retraite des affaires publiques depuis l’examen et l’adoption, jeudi 11 octobre 2007, du « projet de loi constitutionnelle portant dissolution du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) » et du projet de loi constitutionnelle « portant création du Conseil économique et social ».
Dans l’entourage de Me Mbaye-Jacques Diop, certains anciens du Parti pour le progrès et la citoyenneté (Ppc), qui se targuent de recueillir les confidences du désormais quatrième personnage de la République, soulignent que « tant que le président de la République n’avait pas posé un acte matérialisant sa volonté de dissoudre le Craes, le président Mbaye-Jacques Diop allait rester dans cette posture de réserve ». C’est donc quand il a su que le projet de loi allait être déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale, samedi dernier, que Mbaye-Jacques Diop a anticipé en matérialisant lui aussi sa retraite par une démission pure et simple. Nos sources rapportent que le président Mbaye-Jacques Diop justifie son acte en invoquant la sagesse du général De Gaulle pour qui « il vaut mieux partir cinq (05) minutes plus tôt que cinq (05) heures plus tard ». Ce qu’il entrevoit dans la formule accompagné de l’acte du premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor : « il faut savoir partir à temps ».
En attendant, ces proches de Mbaye-Jacques Diop, anciens membres du Ppc, renseignent que leur mentor démissionnaire de la présidence du Craes va s’atteler à « évacuer les affaires courantes » et « liquider les affaires pendantes », en attendant l’équipe qui va prendre le relais. Mais ils soulignent que Me Mbaye-Jacques Diop n’a pas gardé en travers de la gorge l’assaut du président de la République pour le déboulonner de son fauteuil de président du Craes quitte à raser l’institution. « Il est serein, car il a le sentiment d’avoir servi son pays et il continuera à servir son pays ». Pour exemple, nos sources réaffirment que l’ancien leader du Parti pour le progrès et la citoyenneté (Ppc), qui a fusionné avec le Pds le 22 mars 2002, ne compte pas ainsi renier ses convictions politiques, même s’il n’a pas été de la réunion du Comité directeur, vendredi dernier. « Le président Mbaye-Jacques Diop est au Pds, même s’il va laisser passer un peu de temps avant de reprendre pleinement ses activités politiques », disent nos interlocuteurs qui prédisent même « une amplification de sa présence à la base, maintenant qu’il a plus de temps après s’être déchargé de ses charges institutionnelles ». En outre, nos interlocuteurs soulignent également que « les ponts ne sont pas coupés entre les présidents Wade et Mbaye-Jacques Diop et très bientôt ils se verront ».
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