Meeting sans incident : La ville de Thiès n'est pas malsaine

C'est à un moment donné de l'histoire politique du Sénégal, émaillée de violences qu'Abdou Diouf parlait de jeunesse malsaine. Se référant sur celle de la capitale du rail, le premier des Sénégalais d'alors, n'avait pas supporté que des cailloux soient jetés lors du passage de son cortège présidentiel dans la ville, qui aujourd'hui fait l'objet d'une convoitise purement politicienne. En organisant ce meeting, le Parti Démocratique Sénégalais s'attendait-il à ce que cette rencontre se passe sans heurts ? Aucun incident n'étant noté, pousse certains à dire haut et fort que la ville de Thiès est loin d'être malsaine. La capitale du rail ayant joué la carte de l'apaisement.

Au vu de déroulement du processus qui mène vers les élections de février de 2007, les situations sont presque similaires. En effet, le terrain politique était émaillé de vives tensions à la veille et au lendemain des joutes électorales pré-alternance. Me Wade, opposant, jouissait d'une grande aura autour de sa personne. Suivi par une jeunesse en quête de changement, le dialogue cédait la place à la violence. Il ne se passait un jour sans que des casses, accrochages ne soient notés. Il paraît évident, que la situation qui prévaut actuellement dans le landerneau politique, pourrait mener à des dérives en tout genre. Mais en recevant Me Wade, Thiès, a joué la carte de l'apaisement. Idrissa Seck, ancien fils putatif de Wade, ancien numéro 2 du Pds, ancien Premier ministre, actuel Maire de Thiès et adversaire déclaré du premier des Sénégalais, a très vite lancé un appel au calme à ses nombreux partisans. La capitale du rail qui se veut bastion incontesté de l'ex-Pm, n'a pas donc été le théâtre d'accrochages entre anciens frères de même formation politique. C'est dire que ce samedi 11 novembre, le calme et la sérénité ont été la chose la mieux partagée par la jeunesse thiessoise. Le meeting du Pds, s'étant normalement déroulé, Me Wade et ses partisans sont entrés et ressortis du fief d'Idrissa Seck sans incident. Occasion pour le pape du Sopi, de revenir sur ses ambitions pour la ville tout en insistant sur la "liberté" de la justice qui devrait clarifier le dossier des chantiers qui ont valu sept mois d'emprisonnement à son "ancien fils". Même son de cloche pour le Premier ministre, qui en passant a lancé quelques « cailloux » au président de « Rewmi ». Dans un autre registre, le marabout Bétio Thioune a gratifié la ville de Thiès de quelques pas de danse, en chœur avec ses nombreux talibés. Le fair-play, dans la bonne humeur, reste et demeure un mot-clé dans le jeu politique. La démocratie et les libertés individuelles doivent être la préoccupation de tout un chacun, dans ce Sénégal post-alternance où les tensions et les invectives dans le discours politique prévalent à un pas des élections. Au-delà du pouvoir, l'opposition a également son mot à dire dans la gestion du pays, en étalant son programme. Cela passant par des meetings sous surveillance policière, et sans provocation. Le jeu n'étant pas un rapport de forces. Thiès a déjà donné l'exemple…