L’Urd/Fal est morte. Le «Nouveau parti» arrive. Les camarades de Mahmout Saleh l’ont adopté hier, et déclaré Me Wade comme leur candidat à la présidentielle de 2007. La résolution, adoptée au vote, est passée dans la douleur, certains militants, hostiles aux décisions, ayant préféré bouder la salle.
«Je ne minimise personne, mais qui de nous peut être candidat à la présidentielle ?», s’interroge une dame. Son suivant au micro de répliquer : «En tout cas, il faut que l’on ait notre propre candidat.» Le débat n’est pas encore clos, car les discussions continuent. «Me Wade sera le candidat de notre parti lors de la prochaine élection présidentielle et le parti s’appelle désormais le «Nouveau parti» à la place de l’Union pour le renouveau démocratique/Front pour l’Alternance. La couleur du parti sera remplacée par le jaune sur le bleu et l’emblème sera une motte de riz», lit le rapporteur. Une proposition qui fait sortir des militants de leurs gonds. «Nous ne soutenons pas Wade, car cela n’a jamais été décidé en secrétariat national», se défend un jeune. Un de ses camarades de rétorquer : «Acceptons le soutien à Me Wade et après, nous allons discuter des termes de l’accord. Car, ce sera un marchandage politique.» «Mais pas de jaune et bleu car, ils ressemblent aux couleurs du Pds», objecte une dame.
Ces arguments et contre-arguments ont été enregistrés, hier, lors de la réunion de la Délégation nationale à l’orientation (Dno) du désormais ex-Urd/Fal. Des discussions qui en disent long sur la passion qui a entouré le débat relatif à la nouvelle appellation du parti et de sa position par rapport à l’élection présidentielle de 2007. Le tour de table est caractérisé par des échanges de piques et d’invectives. Et soudain, la voix de Mahmout Sameh résonne. Les mots accompagnés d’un gestuel engagé, il décrète : «L’Urd/Fal est historiquement dépassé. On ne doit pas vouloir une chose et son contraire. Nous étions les premiers à soutenir Me Wade en 2000 et je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas encore aujourd’hui.» Ainsi dit, le tout nouveau ministre conseiller à la Présidence de la République soumet la résolution de neuf points au vote. La majorité mécanique l’emporte sur les idées avancées par les militants opposés à Saleh. «C’est un putsch», peste Malick Ndoye, membre du secrétariat national. Ce dernier, pour ne pas être témoin de «ce geste historique», a préféré quitter la salle avant le vote. Il est suivi par Fodé Cissokho et d’autres militants. Ils expliquent cette attitude par le fait que la réunion a été détournée de son objectif. «C’est la direction exécutive qui était convoquée et les gens se sont arrangés pour tenir une réunion de la Délégation nationale à l’orientation (Dno) afin de faire passer les décisions de changer le nom du parti et de soutenir Me Wade en 2007», s’étranglent les contestataires.
Malgré cette bouderie et le désaccord manifesté par certains camarades de Mahmout Saleh, les rapporteurs du jour minimisent. «La résolution a été votée à l’unanimité. Il n’y a pas eu de coups de poings encore moins de bagarre. C’est très normal qu’une question aussi importante suscite autant de passion», sourit Mame Ousmane Diop. Son camarade, Pape Amath Ndao, ajuste : «Nous soutenons le peuple sénégalais par les actions de Me Wade. Si on lui donne le temps de finir ce qu’il a entrepris, le pays ne s’en portera que mieux. On décide d’appeler toute la Nation à s’unifier autour de cette candidature pour la poursuite de son combat pour son émancipation nationale et sociale.» Seulement, la résolution portant dénomination du parti et décrétant le soutien à Wade précise son projet «d’étudier les possibilités offertes pour aller aux élections législatives de février 2007 dans le cadre de la coalition présidentielle, à défaut d’y aller sous sa propre bannière en s’ouvrant aux segments de la société sénégalaise partageant sa vision». Les décisions sont entérinées et la séance est levée.
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