Les réalisations des pouvoirs publics en matière d'hygiène et d'assainissement ne sont pas bien perçues par les bénéficiaires que sont les populations. C'est ce qui ressort du «Rapport pays sur l'accès à l'eau potable et à l'assainissement», commandité par le Conseil des organisations non-gouvernementales pour le développement (Congad). «La moitié des ménages enquêtés (51 %) pensent que leur niveau de satisfaction en matière d'assainissement et d'hygiène reste identique par rapport à il y a 10 ans», renseigne le document.
Pis, Concernant toujours «la satisfaction en termes d'hygiène et d'assainissement liquide des ménages», le rapport indique qu'ils sont 64% des ménages qui pensent qu'ils vivent les mêmes conditions d'il y a 5 ans. À ce sujet, «l'appréciation des populations des quartiers pauvres est assez mitigée», à en croire toujours l'étude parce que, «si elles estiment qu'il y a une nette amélioration de l'accès à l'eau potable, elles déplorent cependant la qualité de l'eau (couleur, odeur, débris) et les difficultés d'avoir de l'eau en continu»
L'appréciation «des tarifs de vente de l'eau aux branchements privés» n'est pas occultée par l'analyse de la perception qu'ont les populations sur l'eau et l'assainissement. «Le coût de l'eau est considéré toujours comme élevé par l'ensemble des personnes interrogées. Ce, malgré le tarif fortement subventionné de 60% (par rapport au tarif plein) sur la première tranche de 20m3 consommés par bimestre», précise le rapport. En effet, pour les ménages interrogés, «l'eau est même devenue plus chère, au vu des difficultés de paiement des factures (coupures et résiliations) auxquelles ils sont confrontés. Près de 51 % des ménages enquëtés ont une consommation comprise entre 21 et 40m3, ce qui les classe dans la tranche pleine (ou tranche normale) facturée à 629,88 francs Cfa le m3 contre 191,32 francs Cfa par m3 pour le tarif social».
Sur la perception par les usagers de l'accès à l'assainissement, «il est relevé un faible niveau d'information sur les programmes et opportunités existantes», révèle l'étude qui signale que «les latrines traditionnelles prédominent et les principaux modes d'évacuation des eaux ménagères demeurent la rue et la cour. On relève un usage très faible du réseau d'égout. Les principales difficultés sur le plan de l'assainissement qui ressortent des enquêtes auprès des ménages sont : l'absence de collecte poubelle, la faible couverture du réseau d'évacuation, l'absence de dépôt public».
Bachir Fofana
Source Le Populaire
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