Les enfants africains ne sont pas l’abri de la grippe aviaire et les médecins et autres spécialistes de la santé ne veulent pas, non plus, prendre de risques. La proximité de cette frange névralgique de la société d’avec les poulaillers constitue une réelle exposition à cette épidémie qui a, déjà, contaminé le continent. Geneviève Bekgoyian, responsable du département Survie de l’enfant au bureau régional de l’Unicef rappelle qu’en «Afrique, on sait tous que ce sont les enfants qui s’occupent des poulaillers». Et, dans le contexte actuel de la grippe aviaire, le Dr Bekgoyian interpelle tous sur le «défi de sauver les enfants de la pneumonie». D’où la nécessité et l’urgence, par rapport à cette préoccupation, de mettre sur pied un système d’alerte. «Il faut implanter un système d’alerte», a-t-elle martelé. D’ailleurs, le responsable du programme de la survie de l’enfant au bureau de l’Unicef regrette que «c’est ce qui a manqué au Nigeria et qui (l’) a perdu», déclare celle qui dit l’avoir constaté sur place. Ce d’autant plus que ce pays n’était pas préparé à ce fléau, a poursuivi le représentant du Cameroun. C’est pourquoi les organisateurs de la conférence sous-régionale sur la prise en charge des Infections respiratoires aiguës communautaires ont profité de l’atelier de Dakar pour inviter les participants à prendre cette menace au sérieux. Aboubacry Thiam, chef d’équipe-pays de Basics/ Sénégal a lancé un «appel à tous les Médecins chefs de région (Mcr) à vulgariser les messages préventifs».
Le Dr Degbé de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), qui présentait une communication sur le contexte africain de la grippe aviaire, a toutefois précisé qu’un Agent de santé communautaire (Asc) n’est pas capable de reconnaître les symptômes de la grippe aviaire. «L’Asc ne peut pas faire la différence entre une grippe simple et une grippe aviaire.» Non plus, il ne peut pas le prendre en charge, car «la prise en charge de la grippe aviaire se fait en milieu hospitalier», se veut-il plus clair.
A la date du 1er mars 2006, Dr Degbé révèle qu’il y avait 174 personnes atteintes de grippe aviaire dont 94 décès. Sur cette liste funèbre, c’est le Nigeria qui compte le plus de morts. En plus, il rappelle qu’il n’existe pas encore de vaccins contre cette grippe aviaire et les deux médicaments existants «sont très peu efficaces et de faibles capacités par rapport à la virulence du H5N1 (le virus responsable de la grippe aviaire)».
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