Les avocats de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, sont sortis de leur réserve pour s’attaquer à ce qu’ils appellent les contempteurs de leur client. En effet, bile en tête, Me El Hadji Diouf et compagnie se sont insurgés contre les organisations des droits de l’homme, l’Union européenne, qu’ils accusent de financer ce procès.
Très en verve, Me Diouf reviendra à la charge pour dire tout le mal qu’il pense des organisations non gouvernementales (ONG) s’activant dans le dossier de son client. «L’ONDH, la RADDHO, etc. ne vivent que de procès de ce genre. Parce que c’est leur fond de commerce», regrette Me Diouf, qui est d’avis que les citoyens européens ne doivent aucunement financer ce procès. Toute personne a le droit d'être jugée par un juge indépendant et impartial, dans le cadre d'un procès équitable. Me El Hadji Diouf et Cie ne croient pas que le procès se fondera sur ce principe juridique.
Ainsi, l’avocat, qui était entouré de ses confrères, n’a pas mis de gants pour dire tout haut que le procès qu’on envisage d’intenter contre le Président Hissène Habré sera tout sauf «indépendant et impartial». Me Diouf fonde sa conviction sur le fait que le financement dudit procès a été fait par les ennemis de l’accusé. «Comment peut-on financer un procès en étant vous-même partie civile ?», s’interroge Me Diouf, qui ne croit pas que le juge prendra sa décision en application du droit. Partant des principes généraux du droit et du respect des règles de la procédure, son confrère, Me François Serrès, est d’avis que ce jugement ne sera pas attaché aux principes du «contradictoire et du respect des droits de la défense». Parce que le jeu a été déjà faussé. «Nous assistons à une formulation insidieuse et grave, que rien ni personne ne peut justifier», peste-t-il. Et d’ajouter qu’on n’a jamais vu un procès financé, sauf celui des vaincus de la deuxième guerre mondiale.
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