Yang-Yang est un célèbre village niché au cœur du Djoloff. Les années passent sans que cela ne change le destin de ce bourg au passé glorieux. Il faut s'accrocher aux flancs de « Wopouyas » ou se percher sur les porte-bagages pour se rendre à Yang-Yang ou quitter pour rallier Linguère et les autres localités. La localité est confrontée à plusieurs problèmes dont le manque d’infrastructures sanitaires, éducatives et sportives.
La gloire renvoie au passé historique. Tout impression y compris l’environnement. Le village semble perché au sommet d’une montagne au contrebas sableux. Sa position géographique découle de la volonté d’être en état d’alerte et de percevoir au loin des ennemis. La capitale du Bourba était surveillée contre les envahisseurs.
Si l’on se réfère aux sources relevant de la tradition orale, les Bourbas devaient ce sable aux tributs payés par aussi bien les citoyens de l’entité politique propre du Djoloff que par ceux des royaumes vassaux. Aux alentours immédiats inaugurant les premières concessions, que de décombres de vieilles bâtisses pouvant être identifiées à des détritus de parois de puits! Ou tout simplement de bâtiments à usage d’habitation. Plus à l’intérieur de Yang-Yang, l’immeuble à un étage (R+1) encore en ruines impressionne et émerveille davantage.
Là résidait majestueusement le Bourba. Entièrement fondé et élevé en banco, ce reste du palais royal curieusement couvert en un matériau assimilable à du ciment impose le regard de l’étranger. Les ruines des bâtiments historiques sont visibles çà et là.
Un bon site pour les fouilles archéologiques
Le Président Senghor avait érigé ce village historique en chef-lieu d’arrondissement du même nom. Etait- ce pour redonner au fief des Bourba son lustre d’antan? La posture intellectuelle du premier Président de la République peut le laisser croire. Quoique Mbeuleukhé soit démographiquement et économiquement plus important, la primeur de la sous-préfecture devait revenir à Yang-Yang. Mais le village faisait partie de la Communauté Rurale (CR) de Mbeuleukhé jusqu’en 2010. A partir de cette date, le village fait partie de la CR de Yang-Yang.
Dès lors, Yang-Yang englobe à nouveau la nouvelle commune de Mbeuleukhé. A vol d'oiseaux, les localités les plus proches de Yang-Yang sont Tiaboguel, Ndiane Sabo, Kalossi, Belel Beloki, Ngaraf, Mboynane et Tiavali.
La localité offre un cadre et un musée historique dénommé «Musée d'histoire du Djolof et de l'amitié France- Sénégal à Yang-Yang».
Ce Musée histoire France-Sénégal du Djolof a été fondé par feu Mansour Bouna Ndiaye dans l'enceinte de la résidence de son père le dernier Bourba du Djolof Bouna Alboury Ndiaye.
D’ores et déjà, chercheurs et touristes, ou tout simplement le citoyen imbu d’une curiosité intellectuelle peuvent visiter ce labyrinthe.
A l’intérieur du musée, les armes à feu d’un autre âge et les amulettes du Bourba Alboury Ndiaye sont conservées dans une mallette couverte de vitrine cassée; des correspondances et la natte de prière de Bouna Ndiaye sont accrochées au mur.
A l’étage, se trouvent le lit, le lavabo, un balcon aéré, et des baignoires pour les bains rituels de Bouna Ndiaye. « Ce musée est laissé à la merci des voleurs ».
Le Tata d’Alboury
Le “Tata“ d'Alboury Ndiaye, la Résidence royale et la stèle représentant la mosquée du “Tata“ figurent sur la liste des Monuments historiques de Yang-Yang. Jadis, ce mur fait de pierres blanches, haut de 6m et largeur de 2,5m, était un lieu où l’on trouvait la case du Bourba, celles des femmes et celle de la reine-mère.
Ce lieu de sécurité, en temps de guerre, nous raconte-t-on, servait de refuge pour les enfants et les vieillards. Aujourd’hui, ce mur est en état de délabrement trop avancé, il ne reste qu’une hauteur de moins de 50 cm.
A côté, se dresse la mosquée d’Alboury Ndiaye, sur la façade est affichée un poster où l’on a mentionné les noms des marabouts ayant foulé le sol de Yang-Yang tels Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Amadou Cheikhou…
Tout près se reposent sa mère, Seynabou Diop, sœur de Lat Dior Diop, son demi-frère, Alboury Birame Penda Mboya Ndiaye. A cinquante mètres de le “Tata“, est construite la poste coloniale, qui était un lieu de dépôt pour les missives du Gouverneur de Saint Louis.
Pour éviter que ce haut lieu historique ne tombe dans les oubliettes, les descendantes d'Alboury regroupées autour des gardiennes du Tata s’investissent à la protection de ce TaTa qui reçoit quotidiennement des touristes.
Yang- Yang des temps modernes
Ce village qui se modernise peu à peu avec une brigade de la Gendarmerie nationale fonctionnelle depuis 2015, une sous-préfecture, un Collège d’Enseignement Moyen (Cem), une école élémentaire et un poste de santé en état de délabrement trop avancé et les carrières de Yang- Yang. Que l’Etat, les fils du Djolof à l’image de Mansour Bouna Ndiaye, toutes les âmes de Yang-Yang conjuguent leurs efforts pour l’émergence de la dernière capitale du Djolof encore existante! Khatite, Thieng et autres capitales n’existent plus que de nom.
Retenons que Bouna Ndiaye, après le départ de son père en exil au Niger, a été déporté en France où il a fait ses premières humanités. De retour au Sénégal, en tant qu’administrateur de renom, il avait fait construire le chemin de fer Louga-Linguère avec les moyens de bord. Mieux, il a creusé des puits pour les populations qui couraient derrière le liquide précieux qu’est l’eau. Bouna Alboury Ndiaye gît dans un mausolée soigneusement édifié dans une mosquée de Thielly-Nord à Linguère.
A l’instar des autres communes du pays, celle de Yang -Yang est préoccupée par son émergence. L’actuel maire de cette terre des Bourba Mohamed Sene s’investit jour et nuit pour changer le visage de cette ancienne capitale du Djoloff qui peine à se départir des signes de son long passé historique. Même si la localité est dotée d’électricité d’eau d’un réseau téléphonique, il n’en demeure pas moins que Yang Yang éprouve d’énormes difficultés pour asseoir son développement économique.
Pas d’industrie encore moins de marchés pouvant permettre à la jeune commune rurale d’avoir des recettes. L’économie de Yang- Yang repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage. La jeunesse est laissée en rade. Leur aire de jeux n’est pas clôturée, ni gazonnée. L’école est composée de vieilles bâtisses et d’abris provisoires. Les maux ne sont pas exhaustifs.
10 Commentaires
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En Avril, 2024 (11:32 AM)Reply_author
En Avril, 2024 (13:12 PM)Dure Fut L'expansion...
En Avril, 2024 (18:09 PM)Une autre chose egalement, il y a de moins et moins de personnes qui donnent les prenoms de nos illustres aieux à leurs enfants.....pour des questions religieuses, on leur donne des prénons arabiques ou des prenoms d'origine biblique ce qui est une bonne chose, mais ça ne contribue pas à conserver notre patrimoine culturelle, avoir un prenom à 100% senegalais ou africain n'est aucunement en contradiction avec aucune pratique religieuse. La conservation de notre histoire et de notre identité et leur travail de tout un chacun, connaître son histoire permet de comprendre le présent et prédire son avenir......Laisonns pas les autres nons raconter notre histoire, conservons la, diffusons la et valorisons là à travers le monde
Ng Top
En Avril, 2024 (11:57 AM)Sanaaar
En Avril, 2024 (13:42 PM)Alboury tout comme lat Dior sont les petits fils de sakhewer Fatma le premier de leur lignée a avoir quitter volontairement le pouvoir pour se consacrer uniquement à la religion. Il est le grand père de alboury. Lat Dior comme alboury ont fréquenté le daara de longhor mbaye ( qui existe tjrs) de Serigne Babacar mbaye.
Toubab biii diaxassséna s'en boop yiii ba douguen guisse deug.
La maman de alboury seynabou Diop soeur de Lat Dior, a ramené alboury a la mort de son père ( a la bataille de gueneunén) dans la cour royale de son grand-père meissa tend Dior ds le cayor . Et de la on leurs remis au Marabout Babacar mbaye pour leur instruction coranique. C'est là qu'il fit la connaissance de maba diakhou ba , d'où l'exil de Lat Dior ds le rip quand il persiste le pouvoir.
Je ne veux pas être long mais si veux laisse ton mail ou numéro, je t'appelle et te donne même des archives des français ou il parle de Alboury en ces Termes : un fou de dieu , un roi tidiane qui est prêt a tout pour la guerre sainte d'où sont alliance avec Amadou cheikhou de l'almamy elhaaj Oumar
Nous aussi avions "notre" voie vers le Celeste que nous avons délaissée pour adopter celle du toubab ou du naar.
Kou wacc sa indé nak....
Moi
En Avril, 2024 (16:28 PM)Domi Senegal
En Avril, 2024 (20:18 PM)Participer à la Discussion