Le Blogs de : Seynabou Sy

 

Cette modeste contribution inaugurant mon blog est une réaction au récent article de Mammeediarra, qui avec une pertinence notoire pose le débat tant étouffé du racisme "anti-noir" dans les sociétés arabes. Et ce racisme, comme je l'ai rappelé dans mon commentaire est loin d'être latent, il est loin d'être superficiel.

1. Un racisme manifeste:

Les actes et propos dégradants  contre les noires dans les pays arabes sont loin d'être un phénomène déviant des normes et idéaux sociaux. Ils sont loin d'être dissimulés, subtiles, clandestins. Ils sont perceptible dans la vie publique dans la forme la plus grotesque qui soit. 

Point besoin de revenir sur les vécus personnels que j'ai énumérés dans mon commentaire de l'article de Mameediarra qui, du reste, reprend la structure de cette contribution.  Ce qui est important, c'est que l'aréopage de terme dégradant désignant les noirs reflète à lui seul la profondeur du mépris. La spontanéité du comportement des enfants à la vue d'un noir rend compte de ce que ce racisme prends sa source dans l'éducation de base dans ces sociétés. 

2. Un racisme banalisé et pas condamné comme en occident:

La capacité d'indignation des individus face à un acte raciste est à la base de la différenciation entre racisme en Occident et racisme arabe. Le racisme en France n'arrive pas à la cheville le racisme barbare qui existe au Maghreb. Il est subtil, il est latent, il est fugace et subreptice, car justement, il est EFFECTIVEMENT puni par la loi. Certes, il faut continuer à le combattre. Certes il faut continuer à l'identifier dans sa forme la plus subtile et le dénoncer. Mais au moins en France, la société civile dans les associations milite activement et efficacement contre le racisme. Une vrai vigilance règne sur les discours dans le secteur télévisuel dans le monde du travail et dans les autre secteur de la vie socio-économique. Le cas d'Eric Zemmour et révélateur. Tout au contraire, les témoins au Maghreb  ne s'offusquent pas d'un racisme étalé au grand jour. Au pire l'acte est partagé, au mieux il laisse la plèbe indifférente...

3. Quelle conséquence tirer de cette réalité?

 

La réponse à ce racisme n'est pas un contre-racisme, loin de là. Ce constat n'est non plus un amalgame entre monde arabe et religion islamique. C'est une réalité qu'il faut imposer dans le débat social. Il faut que les gens en prennent conscience et le combattent. Mais c'est également l'occasion de parler de nos pertes identitaires et ceci rejoint le texte précédent de mammeediarra sur le voile que est très intéressant , que je n'ai pu commenté, faute de temps. Mais j'y reviendrai plus amplement dans les prochains jours.

4. Recentrons le débat: (XImperator et suivants)

Le problème qui avec certains qui s'offusquent du problème posé par Mameediarra, c'est qu'ils impose de fait un dialogue de sourds. Pour débattre il faut parler dans le même cadre. Or le cadre de leurs arguments est hors sujet (nonobstant la pertinence et l'intelligence que je leur reconnaît d'habitude - à l'exemple d'XImperator). En effet ce qui est posé ici comme problème, c'est là réalité et la profondeur du racisme dans le monde arabe. XImperator parle de la réaction qu'un musulman doit avoir face à des épreuves comme le racisme. On en est pas encore là dans le débat. Il s'agit de la réalité, de l'effectivité ou non du racisme arabe. Avant de parler de la réaction et de l'attitude opportunes et légitimes, il faut que tu reconnaisses d'abord que racisme il y a, et pas des moindres. Et de grâce personne n'a fait de lien avec l'islam. Et personne n'a dit que 100% des arabes étaient raciste. Je fréquente des algériens d'une dignité et d'une tolérance sans égal. Mais entre ces deux extrême, je confirme que le racisme est la règle dans les sociétés arabes et la tolérance l'exception