Le Blogs de : Souleymane Thiam

Le débat au Sénégal est dominé depuis quelques jours par ce qu’on a fini d’appeler « l’affaire Lamine Diack », du nom de notre compatriote, président pendant 19 ans, de l’IAAF, l’instance mondiale de l’athlétisme. Les accusations de corruption qui lui valent une mise en examen par la justice française, en même temps que de deux de ses fils, présentent cette éminente personnalité sous un angle hideux. Un véritable côté qui fâche…

En attestent, si besoin, les nombreuses réactions suscitées par cette affaire, dans la presse sénégalaise. Où, des journalistes se sont érigés en défenseurs de Pa Diack, comme on le surnomme affectueusement, en même temps que donner la parole à ceux qui vont dans le sillage de leurs idées. Rien de plus normal ! Que de défendre leurs intérêts en Diack, s’ils en ont, ou de douter que respectable vieux dirigeant puisse être coupable de ce qui se dit.

Nous aurions tous évidemment souhaité que les choses s’arrêtent au stade de simples soupçons, qu’in fine, l’icône Diack ne voit son image souffrir davantage. Mais, mettons de côté toute émotion, pour poser quelques axes de réflexion.

Si tant est, comme soutenu par certains, que Lamine Diack est victime de racisme, comment expliquer que d’autres dirigeants sportifs visés par des procédures judiciaires soient des Européens bon teint, le Suisse Sepp Blatter et le Français Michel Platini, en l’occurrence ? Il est où le Noir dans tout ça ? Pourquoi le président Diack, certain que son ascension au faîte de l’athlétisme mondial ne plaît à tous, n’a-t-il bien surveillé ses arrières ? Enfin, comment lui qui fut un moment cité en exemple lors de la cabale contre le projet supposé de dévolution monarchique du pouvoir par Wade au profit de son fils Karim a-t-il accepté que ses enfants soient au cœur ou à la périphérie, c’est selon, de sa gestion ? Il est certain que Wade et des gens de son camp doivent bien rire…

Que retenir ? Même si les soupçons se dégonflent au bout de la procédure, ils auront suffi à laisser voir le vieux Diack sous un angle qu’on n’aurait jamais souhaité. Ce sera, l’effondrement d’une icône, si les preuves sont apportées. Un cas de figure fort probablement, selon les connaisseurs du milieu sportif international, lesquels assurent que ça peut aller très loin. C’est presque dire que le côté qui fâche ne fait que commencer à se révéler, après le côté pile adoré des décennies durant de cet ancien secrétaire d’Etat aux Sports, ancien président du Cnoss, Dtn, footballeur, etc.