Le Blogs de : Souleymane Thiam

Depuis plus d’une saison qu’il tape sans désemparer aux portes des arènes sénégalaises, notre compatriote Amadou Koné surnommé Rocky Balbao peine à trouver un adversaire digne de « son rang ». A ce rythme, ce Sénégalais basé en Suisse va laisser l’impression d’avoir foutu la frousse à tous nos champions et que « le sport de chez nous » refuse le développement. Par conséquent, il faut vite régler le « cas » Balboa.

Rocky Balboa tape avec insistance, les champions de l’arène sénégalaise se taisent et se terrent…C’aurait pu être le titre d’un feuilleton ou le refrain d’une chanson à succès par les temps actuels. Et pour cause, depuis son apparition dans l’actualité de la lutte sénégalaise le « spécialiste de la lutte suisse » brille par des défiances de toutes sortes à l’endroit des champions du « sport de chez nous » qu’il cite d’ailleurs nommément. On croit souvent que, plus ces derniers font dans le silence, plus Rocky persiste. Et cette semaine, il en a rajouté une couche en déclarant dans le journal Sunu Lamb : « je suis le numéro 1, je me dois d’affronter le numéro 1. Il peut s’agir du Roi des arènes, de Yékini ou d’un autre. Je veux juste dire que si l’on se fie à la masse et au poids, je dois affronter ceux qui sont au sommet ».

Plusieurs fois la saison dernière, les spéculations ont fusé concernant un potentiel combat pour lui, avec comme protagoniste Balla Gaye 2 ou Bombardier. Cette fois, il n’y a vraisemblablement que Baboye sur la liste et Rocky lui-même a révélé que « les discussions sont avancées ». Le leader de l’écurie hal pulaar s’est donc proposé pour laver l’affront. Alias le « Mbarodi », le lion, a gardé son courage légendaire, mais plus la force et les crocs pour faire mal, comme du temps il symbolisait une véritable terreur des arènes sénégalaises pour beaucoup de lutteurs. Il a cependant compris, et c’est important, que le « cas » Rocky Balboa doit être réglé. Le voilà donc ruant là où les autres tergiversent ou ont pris peur.

Par peur d’être les premiers sur sa liste de victimes ou grisés par la « jurisprudence Juan », du nom de cet Espagnol débarqué des Iles Canaries pour en faire voir de toutes les couleurs à des lutteurs de la place. Les prestations du géant espagnol avaient quand même fait croître la cote de la lutte sénégalaise un peu plus en dehors de nos frontières, particulièrement en Espagne. Un pari similaire est jouable avec la Suisse, semble dire, entre autres, Rocky Balbao, pour donc ouvrir d’autres perspectives à cette discipline sénégalo-sénégalaise. Rocky a fait cette autre révélation sur la lutte en Suisse pour montrer ce qu’on peut gagner : « si vous êtes roi, vous pouvez gagner jusqu’à 3 millions de francs suisses, ce qui équivaut à 6 milliards Cfa. Chaque année, on désigne un nouveau Roi…En trois ou quatre jours tu devras battre huit champions pour devenir Roi. Vous attirez alors des sponsors et la publicité coûte cher là-bas ».

Bien évidemment, les règles ne sont pas les mêmes çà et là, et certainement qu’il faudra faire en sorte que Rocky se retrouve dans la pratique de nos arènes, s’il ne s’y connaît déjà. Mais déjà, le natif de Colobane rassure sur un élément fondamental dans les arènes, la popularité : « je suis allé à Petersen mais c’est la Police qui est intervenue pour me tirer d’affaires. Tellement il y avait du monde autour de moi. Partout où je vais à Dakar comme dans les régions, les gens me sollicitent. Je ne lutte pas au Sénégal mais je suis connu ».

C’est dire que sont impératifs la nécessité et de l’intérêt de régler son « cas ». A défaut, la lutte sénégalaise peut se fermer un débouché potentiel et les lutteurs apparaître comme de vulgaires froussards.