Le Blogs de : Souleymane Thiam

La tradition vérifiée bien installée à travers les différents régimes passés à la tête du Sénégal et voulant que le président de la République s’adosse sur un parti fort semble se démentir avec Macky Sall. On est d’autant plus fondé à le croire que ce dernier a multiplié les occasions de critiques souvent teintées de menaces à l’endroit de ses camarades de parti. La dernière en date traduit même une situation…APRe à l’APR. Mais à qui la faute ? Successivement ces derniers jours, le chef de l’Etat et patron de l’Alliance Pour la République a posé des actes qui renseignent fortement sur ses attentes en ses camarades de parti. S’il continue à cheminer avec eux, leurs capacités à lui assurer des lendemains enchanteurs le laissent sceptique. On peut tirer cette conclusion, sans risque de se tromper. Du coup, le président sort le bâton et la carotte. Cette dernière pour ses alliés, l’Urd dont le leader Djibo Kâ arrivé à ses côtés dernièrement, et Landing Savané de Aj, ont ainsi vu certains responsables de leur formation nommés à des postes de Président de Conseil de Surveillance. Et dans le premier cas, le démis du poste de Pcs de l’Adie, également son conseiller en Tic, est un fidèle. De très longue date. Le symbole est donc suffisamment fort pour Macky, dans le but de donner idée de la direction à prendre. Le bâton est sorti à cet effet pour taper fort. Des membres de son parti en encore à l’esprit son propos, dur, lors de la dernière réunion de leur Secrétariat Exécutif National. « Vous m’indisposez et vous indisposez les Sénégalais. Au lieu de défendre mon bilan, vous vous planquez », leur a-t-il balancé. Il dira aux jeunes : « je veux un second mandat ». C’est presque tirer la sonnette d’alarme, confortant les avis, forts partagés, qu’une réélection ne sera pas évidente. Parce que ces gars ne travaillent pas suffisamment. Le peuvent-ils cependant ? Ils sont nombreux, les responsables de l’Apr, grisés, disons apeurés, par les slogans comme « gouvernance vertueuse », « l’Ofnac est là pour faire le bilan de notre gestion ». Du coup, personne ne veut se hasarder dans les pratiques habituelles des responsables politiques qui disposaient de moyens, de l’Etat y compris voire en grande partie, pour entretenir la clientèle politique. Autres éléments à considérer : le leader de l’Apr a pris le pouvoir alors que son parti cherchait encore son chemin et bien des militants soutiennent l’avoir rejoint Macky mus seulement par le refus de l’injustice que voulait lui faire subir les libéraux. Argument fort mais apparemment la conversion en véritable engagement militant et combatif tarde, s’il n’est pas simplement raté. Tout compte fait, on en arrive à ce genre de situations déplorées par Macky Sall. Le leader est finalement comme une locomotive, indispensable pour faire bouger les wagons. La plus belle femme au monde ne peut offrir que ce qu’elle a dit un adage. Heureusement que les alliés sont là. Reste à savoir comment bien les gérer afin d’en faire de solides palliatifs aux carences de ses militants. Avec ou contre qui, c’est selon, c’est…APRe.