Le Blogs de : Souleymane Thiam

Après les débats houleux à l’Assemblée Nationale et les innombrables interventions médiatiques, l’opposition a voulu déplacer son combat au niveau de l’opinion publique. Le rassemblement organisé à cet effet, vendredi dernier au siège du Pds, n’a pas fait foule. Ce groupe de partis, majoritairement issus des flancs de cette formation, était incapable de remplir le parking de la permanence Omar Lamine Badji. De quoi rassurer le président de la République. Avec cette opposition, c’est inquiétude zéro...

Même si par moment on a craint l’éclatement de la coalition Benno Bokk Yakaar qui l’accompagne depuis son élection en 2012, le patron de l’Alliance Pour la République (Apr) n’a pas trop de souci à se faire. En face, d’opposition digne de ce nom, il n’en existe pas. Bien qu’elle fut renforcée par Rewmi le parti d’Idrissa Seck, après le départ de Benno.

Ce n’est pas sur ça compter pour espérer ébranler le pouvoir. On est loin de ces années pendant lesquelles, le Pds en tête, l’opposition pouvait donner du fil à retordre au pouvoir. Du Parti Démocratique Sénégalais, il ne semble rester qu’un Parti Démystifié par les Sénégalais. Un Pds à la place d’un autre en somme…

Les Sénégalais sont nombreux acquis à cette certitude et sont depuis passés à autre chose. Et pour dire vrai, l’opposition leur donne de solides arguments à ce sujet, si on en juge par l’absence des principaux leaders des partis rassemblés autour du Pds, idem pour le sien.

Abdoulaye Wade en l’occurrence est sur les bords de la Seine et bien des Sénégalais considèrent que son seul dessein est la libération de son fils, en prison pour enrichissement illicite. Idrissa Seck se morfond dans sa retraite. Pape Diop fait de l’intermittence. Tous, comme s’ils s’étaient passé le mot, envoient des lieutenants aux manifestations de l’opposition finalement conduite par Mamadou Diop Decroix, qui gère une portion de parti, et lequel ! L’impression est ainsi une minimisation de la portée de l’engagement potentiel de l’opinion qui finalement, le leur rend bien.

Résultat des courses : zéro inquiétude pour le pouvoir de Macky Sall. C’est tellement vrai que, même les opportunités de frapper un grand coup contre le pouvoir sont ratées ou mal exploitées. La dernière illustration étant cette polémique sur de la place du Sénégal, 25e, dans la liste des pays les plus pauvres du monde, selon le Fmi. Dans un environnement du tout Plan Sénégal Emergent, il y avait une carte à jouer, à fond. Rien…

Sur ce coup, comme les autres avant, pas de quoi inquiéter le président et son pouvoir. Il faut en convenir peut-être pour de bon, il n’y a plus d’opposition politique au Sénégal, en tout cas pas capable de perturber le sommeil du pouvoir.

On est tenté de dire heureusement face à cette situation. Car, elle confirme et conforte la prééminence de la seule véritable force à craindre, par le pouvoir et l’opposition : le peuple. Le seul détenteur du pouvoir. L’opposition a déjà subi ses capacités de sanction. Au pouvoir de composer avec, pour le convaincre, afin de ne pas être surpris.  A bon entendeur…