Le Blogs de : Souleymane Thiam

L’un des débats qui agitent le plus le paysage politique sénégalais semble attaché par l’une des instances de l’Alliance Pour la République (Apr), le parti du président Macky Sall. Il s’agit des jeunesses apéristes regroupées dans la Convergence des Jeunes Républicains (Cojer) qui lance la grande mobilisation pour 2017 afin de réélire leur candidat. Une banderole, fort bien visible à la devanture du siège de l’Apr, sis sur la VDN, renseigne à ce sujet. On y lit la mention : « La Cojer Nationale s’investit pour la réélection du président Macky Sall au premier tour en 2017 ». Renseignement pris, on nous apprend que le message est en place depuis de longues semaines maintenant. Qu’en déduire ? Considérer juste qu’il s’agit d’un désir des jeunes de la formation marron-beige de voir leur leader régler le problème à ses adverses le plus tôt possible, s’assurer un second mandat et continuer à dérouler. Ou, se dire qu’il s’agit de la trahison d’un secret encore bien gardé dans la formation… Ce sont là autant de pistes de réflexion dont la pertinence se trouve dans le fait que, à l’Apr comme bien des partis politiques au Sénégal, les jeunes constituent les fers de lance. S’y ajoute, et fait de première importance, la patronne des jeunes, Mme Thérèse Faye Diouf est une fidèle parmi les fidèles au président du parti, lequel le lui rend bien. La preuve par le choix porté sur elle pour diriger la Cojer, au détriment de candidats bien fringants comme Bara Ndiaye et Cheikh Bakhoum, respectivement Administrateur de la Maison de la Presse et Directeur Général de l’Agence de l’Informatique de l’Etat (Adie). Faut-il dès lors voir en cette banderole une traduction de la dialectique bien connue du petit maure et de la tente ? En tout cas, on comprendrait mal que les jeunes de l’Apr s’engagent sur un chemin dont l’adhésion par une bonne partie de leurs camarades pose problème ou soit prohibée. Qui plus est, cautionnée par leur Coordonnatrice, sans un minimum d’assurance, pour ne pas dire garantie. L’impression aujourd’hui, est que le débat tant agité dans le landerneau politique sénégalais autour du respect ou non par le président Macky Sall de sa promesse de réduction de son mandat a fini d’être tranché. Sans bruit, ni murmure…Et surtout sans en aviser qui que ce soit, surtout les adversaires et autres candidats potentiels, de même que des alliés pouvant suivre leur propre voie au moment opportun. Tout un beau monde qui, à l’heure dite, sera alors surpris et se retrouvera avec peu de temps pour s’aligner et espérer pouvoir barrer la route à un Macky Sall obtenant facilement un second mandat. On sera dans une sorte de réédition de sa démarche d’avant 2012, en sillonnant le Sénégal profond, alors que les autres membres de la classe politique écumaient les média et la Place de l’Obélisque. La suite on la connaît…