( SKETCHS DU RAMADAN ) Et si on demandait l’interdiction de « Ndogu Li » de Walf TV

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( SKETCHS DU RAMADAN ) Et si on demandait l’interdiction de « Ndogu Li » de Walf TV

C’est encore parti avec les sketchs du Ramadan qui, depuis quelques années, tiennent les téléspectateurs sénégalais en haleine en fin de journée. D’une par télévision, on est passé maintenant à plusieurs dans les différents programmes des chaînes. Mais, le contenu n’a pas changé. Pire, il y en a même un de ces films dont on devrait demander l’interdiction tout simplement, à défaut de changer la trame très peu respectueuse d’une valeur fondamentale de la société sénégalaise.

 

Il s’agit de « Ndogu Li » diffusé sur Walf TV, un film interprété, entre autres, par Tane Bombé, Maya, Rama Thiam, Tony. Ces deux derniers comédiens sont bien connus du public sénégalais et ont tenu, dans les 4e et 7e arts à travers des œuvres cules, de grands rôles. Là cependant, on les retrouve bien…bas, avec un sketch se terminant depuis ses débuts voilà plus de deux ans toujours par la même séquence. Il s’agit de renverser de la nourriture. Vous avez bien lu ! Revisitez vos souvenirs de « Ndogu Li »…

 

La démarche du concepteur, suivie par le réalisateur et exécutée par les acteurs foule aux pieds une valeur haute en estime dans le quotidien sénégalais, le respect de la nourriture. Laquelle d’ailleurs aujourd’hui a davantage gagné de place dans les foyers, à cause de la crise économique notamment, faisant ainsi que les fameux « bolou doff » et « niamou mbame » ne sont plus trop courant. Ces termes désignent respectivement ces restes d’aliments prisés par les jeunes au terme de leurs pérégrinations nocturnes et ceux destinés aux animaux, les porcs à l’époque et maintenant les moutons.

 

Qui plus est, on est en plein Ramadan, période où les journées d’abstinence finissent autour d’un repas, préféré copieux chez certains, histoire sans doute de rattraper le temps perdu et/ou de remplir les poches vides. Dans d’autres familles par contre, on se contente du minimum.

 

Pour les uns et les autres, l’importance de la nourriture est sans conteste. En ce mois béni, comme tout le temps et il est d’ailleurs prôné son partage avec les démunis. Trouver donc des gens pour en verser tout le temps ne peut dès lors être qu’une image révulsive. Arguer la fiction pour excuser, défendre ou minimiser la portée de ce que fait Tane en compagnie de sa bande est bien évidemment léger. Les médias sont le miroir du Sénégal, c’est même le slogan d’une de nos télévisions, et dans ce pays verser sciemment de la nourriture n’a jamais été une bonne image, encore moins une coutume.

 

Laisser « Ndogu Li » continue de la sorte n’est pas la meilleure image à offrir à nos enfants. A défaut d’induire le changement de la trame, les organes de régulation en charge de l’audiovisuel sénégalais devraient tout bonnement interdire ce sketch. Qui nous plonge dans une version de cinéma au unhappy end, fin malheureuse, contraire au célèbre style américain du happy end.


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