(SOCIÉTÉ) Café du Ramadan, le business du Ndogu

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(SOCIÉTÉ) Café du Ramadan, le business du Ndogu

Le Ramadan 2015 n’a pas dérogé à la règle qui voit, ces dernières années au Sénégal, des centaines de jeunes s’affairer autour de la préparation de café à distribuer aux passants à l’heure de la coupure. Tout commence par une recherche de fonds, dès les premières heures de l’après midi, à l’aide de calebasses, un peu à la manière des baye fall, pour le financement de l’activité. Laquelle traduit l’esprit de solidarité fortement recommandée pendant ce mois de jeun. Certains y soupçonnent pourtant un véritable business, au-delà de la bienfaisance.

 

« Café gui », « Grand diapal thi café gui », « Père soukaru ndogu li »…Voilà quelques unes des interpellations auxquelles nous  le Ramadan nous nous voyons lancer dans la rue. Que l’on soit en banlieue ou en ville, il est quasiment impossible de tomber sur un quartier sans la présence de ces jeunes occupés à préparer le café ou en train de le distribuer.

 

Pour une bonne partie, ils sont bien connus de leurs quartiers et sont des jeunes sans grande occupation, s’ils ne sont pas simplement en chômage. Ils ont donc là l’occasion d’échapper à l’oisiveté. Leur joie est facilement perceptible d’ailleurs pendant ces instants-là, ce qui les amène à y aller avec fougue au point de gêner souvent les passants.

 

Et parmi ces derniers, on en trouve qui sont découragés. Outre la manière de les aborder mais aussi, par les interrogations autour de l’usage potentiel fait de l’argent récolté. Pour eux, il n’y a qu’une partie qui va au café. Le reste servant aux jeunes à régler d’autres problèmes. Derrière le café, estiment donc ces gens-là, il y aurait un véritable business.

 

Le café est visible, bien bouillant sur le feu, ou servi au moment de la coupure. Souvent, les jeunes y adjoignent même du pain, des dattes, des sachets d’eau et ont tout l’arsenal nécessaire pour sa préparation, à savoir les marmites, tasses, etc. Face au débat sur l’utilisation totale ou partielle de l’argent récolté, évidemment optimistes et pessimistes trouveront difficilement un accord. C’est dire…

 

Au finish, l’idéal est certainement de retenir le bon côté de l’action de ces jeunes pendant le Ramadan autour du café. De prier Dieu afin qu’Il les rétribue au centuple. Pour les possibles écarts, mettons-les au registre de l’imperfection de l’action humaine. De même, composons avec cette maxime célèbre de feu Houphouët Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire : « on ne peut charger quelqu’un de la mission de nettoyer du miel et lui empêcher de se rincer les doigts avec la bouche ». On dira en wolof, « kouy diamb dakhar, kène meunou téré mathie baram mame ».


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