Le Blogs de : Souleymane Thiam

L’affaire du taximan qui a emprunté une passerelle de l’autoroute à péage pour contourner les eaux de pluies révèle, au fil des jours, des vérités non soupçonnées. Alors que le mis en cause, Ousseynou Diop, est en détention et s’achemine vers un procès initialement prévu ce mardi 18 août, des informations révèlent que son forfait, ainsi que ceux des autres automobilistes, se serait déroulé devant un agent des forces de l’ordre. Lequel, après une tentative de dissuasion, a laissé faire.

Dans un groupe de malfaiteurs, le con est celui qui se fait prendre. Cet adage bien connu pourrait bien s’appliquer au taximan devenu célèbre pour avoir conduit son véhicule sur une des passerelles qui enjambent l’autoroute à péage. Il n’a pas été le seul à commettre cette faute. Beaucoup d’autres chauffeurs, de véhicules particuliers comme de transports en commun, l’ont fait. Mais voilà, lui a eu la malchance de tomber sur la personne qui a eu l’idée de le photographier et de le balancer sur internet, là où le monde se retrouve aujourd’hui. Et vite fait donc, Diop d’être rattrapé.

Pour être puni. A titre personnel. Mais aussi afin que son cas fasse jurisprudence à l’endroit des autres conducteurs du transport en commun dont les véhicules sont aussi importants que leur comportement est sans cesse décrié. On les considère à la limite comme un mal nécessaire.

Mais doit-on les sanctionner seuls et absoudre ceux qui auraient pu empêcher que cela se produise. En l’occurrence cet élément des forces de l’ordre présent sur les lieux, selon des témoignages, lequel, a essayé vainement d’interdire aux automobilistes d’emprunter la passerelle pour éviter les eaux. Pourquoi a-t-il finalement laissé faire ? De quels moyens disposait-il pour peser contre les fautifs ? Quel peut être son sort à côté du taximan Diop ?

Ce sont là autant de questions qui ne peuvent manquer d’être soulevées. Car autant que le taximan pris, cet agent des forces de l’ordre une part de responsabilité. A assumer ? Immanquablement ! L’évidence est faite depuis longtemps que, le déploiement d’agents des forces de l’ordre sur les routes a beaucoup amélioré la circulation routière et refroidit les ardeurs des automobilistes, téméraires ou impolis. Toutefois aussi, il a toujours été admis aussi que la moindre absence de vigilance de ces représentants de la loi peut ramener les comportements naguère dénoncés. C’est un moyen de résumer la situation advenue ce jour-là avec Ousseynou Diop. Lequel doit être certes puni. Mais que faire de celui qui aurait pu faire en sorte que cela ne se produise pas ? Interrogation à 10000 balles…