(TERRORISME) Le droit d’avoir peur, le devoir d’être vigilant

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(TERRORISME) Le droit d’avoir peur, le devoir d’être vigilant

Après la France, le Mali a été touché par des attentats terroristes. L’espace d’une semaine, les semeurs de morts ont fait des dizaines de victimes et conforté l’idée que personne n’est à l’abri de leurs menaces. Tout le monde a donc le droit d’avoir peur, mais aussi le devoir d’être vigilant, une attitude de grande utilité en de pareilles circonstances.

 

Nous avons défendu, ici la semaine passée, l’idée d’une nécessaire solidarité mondiale, en actes et paroles, après que Paris a été frappée en plein cœur par des attaques au nombre de morts estimés à 120 et les blessés à plus de 300. La présence d’une Sénégalaise, quoique de situation matrimoniale seulement, servira de solide argument à notre thèse. Les événements survenus au Mali ce vendredi 20 novembre encore plus.

 

Trois terroristes ont pu échapper à tout contrôle et pénétrer dans un hôtel très fréquenté pour y prendre des otages, dont la libération, à l’aide de forces françaises et américaines, a fait plus de vingt morts. Séjournant assidument à Bamako, la capitale de ce voisin oriental du Sénégal, j’avais constaté, lors de mon dernier passage en octobre 2013, une sécurité inhabituelle. Avec des fouilles de véhicules dans la circulation et indentification des passagers au-delà de 22 heures, passage des véhicules au détecteur à l’entrée d’hôtels et autres bâtiments administratifs…La rébellion au Nord avait bien sur imposé cette situation et je me suis toujours fait à l’idée que l’étau ne pouvait pas être desserré. Si un groupe de terroristes a pu le faire, il est à craindre des complicités jusqu’à des niveaux insoupçonnés.

 

On peut craindre la même chose partout ailleurs. Dès lors, les mesures de sécurité renforcées à bien des endroits de Dakar découlent d’une réaction normale des autorités, sans compter l’énorme travail dont de rares personnes peuvent être au courant. « Mieux vaut prévenir que guérir », a fort justement rappelé le célèbre chroniqueur Mandiaye Gaye. Un propos seyant. Car, dans la logique des terroristes, il y a comme un effet domino, les actions des uns encourageant les autres. S’y ajoute, et ce n’est pas pour rassurer, une des éminences grises de Daesh théorise, dans un livre servant à bien des adeptes du mouvement de bréviaire, une orientation vers des actions d’éclat. Seront alors désormais visés les grands rassemblements de personnes, les endroits symboliques, etc., pour faire le maximum de dégâts, en vies humaines notamment. La confidence a été faite par un journaliste français détenu pendant une année par ladite organisation.

 

Aucun pays n’est à l’abri. Tout le monde est cible potentiel. Davantage ceux en croisade, souteneurs ou solidaires à ceux qui le sont, contre le terrorisme au niveau de ses foyers d’expression et/ou de naissance. Le droit d’avoir peur est donc réel, celui d’être vigilant encore plus. Pour ne plus considérer que la gestion de la sécurité est du seul ressort des forces préposées à cet effet. C’est l’affaire de chacun et tous. Se savoir bien soutenues par les populations peut d’ailleurs les rendre plus efficaces. 


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