YAKALMA PARRAINS OU PRIMAIRES DE COALITION

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YAKALMA PARRAINS OU PRIMAIRES DE COALITION

Avec la boulimie notée lors du démarrage de la collecte de parrains au sein de certains candidats qui se sont donné des objectifs démesurés et bien au-delà du maximum 66820, peu de candidats vont atteindre le minimum de 0,8 % de l’ensemble des électeurs, inscrits sur le fichier électoral, dont 2000 signatures valides dans 7 des 14  régions du pays.

Cette  boulimie de parrains risque de faire ressortir une principale faiblesse du parrainage. Cette maladie de la gourmandise a été premièrement décelée dans le camp du pouvoir. D’ailleurs, ils ont ouvert la chasse bien avant la date du lundi 27 Aout 2018 de remise des formulaires et fichiers de collecte par le ministère de l'Intérieur. Les partisans de Macky se sont fixé un objectif déclaré de 3 millions de parrains. À Thiès seulement le ministre Tine y élève la barre à 130 962 parrains tandis qu’à Touba, elle est de 26 000.

Chaque autorité ; ministre, maire ou responsable départemental cherche à collecter le maximum possible pour affirmer sa position et du même coup envoyer un clin d’œil au Président.

Bougane et Gakou, moins gourmands, se sont fixés des niveaux de 500 milles. Le PDS avait annoncé le niveau de 300 milles qui devrait être réévalués avec le retrait de leur candidat des listes électorales. L’ouverture en pompe de leur parrainage est prévue le 9 septembre 2018.

Le camp de Khalifa Sall risque de se fixer ces mêmes objectifs après leurs deux mauvaises nouvelles de cette semaine.

Des jeunes partisans d’Idrissa Seck avancent 50 milles. Le camp du candidat Abdoulaye Baldé, bien installé en Casamance, y s’est fixé la barre à 6000.

La collecte du maximum de 1 % de parrains s’est transformée en véritable premier tour d’une élection présidentielle sans urne et sans isoloir.

Une grande partie de candidats, surtout les nouveaux indépendants, risque d’avoir de la difficulté à atteindre le seuil de 0.8 % car l’occasion ne leur a pas été donnée pour se faire connaitre. Le parrainage, ayant été initié sous le prétexte de réparation d’injustice subie par ces indépendants, ne leur donne aucune chance de participation. Seuls les candidats assez bien installés par le biais de partis ou mouvements déjà existants pourraient subsister.  Les grands partis ont actuellement investi leur ancien terrain de reconnaissance.

Dans le cas où ce minimum est atteint, la répartition de 2000 parrains dans  7 des 14  régions du pays risque d’être un autre obstacle. En effet, au moment où ces indépendants auraient atteints une grande partie de régions pour solliciter des parrains, la source se serait déjà tarie.

Ceci ne concerne pas seulement les nouveaux indépendants mais presque tous les candidats qui ne sont pas encore bien installés.

La solution pour éviter les collectes inutiles de parrains est le Yakalma. Les candidats d’une coalition en déficit de parrains peuvent communiquer pour s’assurer que le mieux placé bénéficie des parrains de ceux qui ne possèdent aucune chance d’atteindre les minima bien sûr avec le consentement des parrains. Dans ce cas, le Yakalma se transforme dans ce sens en élection primaire pour la coalition.

Professeur  Gningue  Youssou,

Mathematics and Computer Science Department

Laurentian University, ON, Canada


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