La sortie du F CFA est-elle une nécessité pour les pays de la Zone Franc ? De l’avis de l’économiste Ndongo Samba Sylla, le défi est plutôt d’émerger du FCFA. Car les avantages qu’offre cette monnaie sont de loin inférieurs aux inconvénients.
Le 11 août 2015, dans le cadre du 55e anniversaire de l’indépendance de son pays, le Président tchadien Idriss Déby avait donné le ton. Selon lui, il y a dans le cadre de la coopération monétaire avec la France, des «clauses qui tuent les économies africaines» et qui «ne permettront jamais à l’Afrique de se développer». «Il faut avoir le courage de dire qu’il y a un cordon qui empêche l’Afrique de se développer et qu’il faut couper», lançait-il du haut de la tribune. En effet, c’est en décembre 2015 que le système F CFA a soufflé sa soixante-dixième bougie. Ce qui en fait la zone monétaire la plus ancienne encore en existence. Malgré cette longévité exceptionnelle, le F CFA est loin de faire l’unanimité auprès de la majorité des économistes et intellectuels africains.
L’économiste Sénégalais, Ndongo Samba Sylla explique que les supporters du CFA se contentent souvent de dire que les bénéfices économiques du F CFA sont supérieurs à ses coûts. De leur point de vue, le système F CFA repose avant tout sur une logique de coopération monétaire, et non de néocolonialisme. Le F CFA aurait la vertu d’être une monnaie crédible et stable, un avantage non négligeable au regard de l’expérience de la plupart des pays africains battant leur propre monnaie. Il ne suffirait que de constater l’instabilité macroéconomique de pays formellement «souverains» sur le plan monétaire comme le Nigéria, l’Angola, le Ghana, etc. L’autre avantage évoqué par les défenseurs de la tutelle française est que le CFA a permis de maintenir l’inflation à un niveau largement en dessous de la moyenne africaine. Autant d’éléments censés favoriser l’investissement et le commerce. «Les supporters du F CFA attribuent ainsi le sous-développement des pays de la Zone Franc à des facteurs indépendants de la politique monétaire et de la politique de change. Ils indexent en particulier les mauvaises politiques économiques des Chefs d’Etat de la Zone Franc et l’instabilité politique de leur pays», informe le chercheur.
Dans l’univers des adversaires du CFA
Cependant, les adversaires du système FCFA fondent leurs critiques sur trois types d’arguments. Le premier consiste d’abord à dénoncer l’absence de souveraineté monétaire. La France a un droit de véto de fait dans les Conseils d’administration des trois banques centrales de la Zone Franc. Depuis 2010, avec la réforme de la BCEAO, la conduite de la politique monétaire est confiée à un Comité de politique monétaire (CPM). Alors que le représentant de la France a voix délibérative au sein du CPM, le président de la Commission de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) lui n’a qu’une voix consultative. Par ailleurs, la politique monétaire et la politique de change des pays de la Zone Franc s’alignent sur celles de la Banque Centrale européenne dont l’orthodoxie monétaire implique un biais anti-inflation qui s’avère coûteux en termes de croissance.
Le deuxième argument part de l’idée que l’appartenance à la Zone Franc ne favorise pas le progrès démocratique. En ce sens que pour maintenir le système F CFA, la France n’a jamais hésité à se débarrasser des leaders qui ont essayé d’en sortir. «On se rappelle par exemple de l’assassinat de Sylvanus Olympio en 1963 au moment où il avait pris la décision de sortir le Togo de la zone F CFA. La plupart d’entre eux ont été écartés du pouvoir ou tués au profit de dirigeants plus dociles qui s’accrochent au pouvoir contre vents et marées, comme l’illustrent les pays de la CEMAC et le Togo », analyse-t-il. A l’en croire, l’émergence économique ne serait pas possible dans de telles conditions pas plus que l’érection d’un système politique répondant aux préoccupations de la majorité des citoyens.
Toujours dans la même lancée, l’expert évoque un troisième argument qui porte sur l’impact économique du système F CFA, un dispositif néocolonial qui continuerait d’anéantir toute perspective de développement économique dans les pays qui l’ont en partage. Le F CFA, selon cette perspective, est un frein à l’industrialisation et à la transformation structurelle. «Il n’a pas stimulé l’intégration commerciale des pays qui l’utilisent pas plus qu’il n’a favorisé un meilleur financement bancaire des économies. Il encourage les sorties massives de capitaux. En somme, l’appartenance à la Zone Franc serait synonyme de pauvreté et de sous-emploi», relève l’ancien champion du monde de scrabble francophone.
En témoigne le fait que sur les 15 pays de la Zone Franc, 11 pays sont classés parmi les PMA – les Pays les moins avancés - alors que les quatre pays non-PMA (Côte d’Ivoire, Cameroun, Congo, Gabon) ont reculé en termes absolus sur le plan économique (en termes de revenu par habitant).
Sortir du CFA pour émerger
Rejoignant la catégorie des adversaires du CFA, M. Sylla indique que la sortie du F CFA est une nécessité pour les pays de la Zone Franc dont la plupart ont d’ailleurs concocté des plans d’émergence économique. «Quelle que soit la définition donnée à l’émergence, il est clair que l’émergence est impossible avec le FCFA. Le défi est plutôt d’émerger du FCFA. De mon point de vue, les coûts du FCFA – faiblesse de la croissance de long terme, désindustrialisation, faible financement des économies, fuites massives des capitaux, etc. – l’emportent largement sur ses bénéfices (faible inflation et stabilité monétaire) », soutient-il. Mieux l’économiste chercheur considère que même si les bénéfices l’emportaient sur les coûts, la sortie serait tout de même désirable. «D’une certaine manière, le système FCFA c’est l’histoire des esclaves à qui l’on promet la faim, la maladie, l’insécurité, etc. s’ils se libèrent de la domination de leurs maîtres», suppose-t-il, signalant que sortir du FCFA serait ainsi une étape importante dans la lutte pour parachever la décolonisation du continent et pour engranger des acquis démocratiques significatifs.
D’ailleurs il a annoncé que le débat est loin d’être clos et que sous peu, il pourrait cependant changer de nature. De son avis, avec le projet de mise en place en 2020 d’une monnaie unique dans l’espace Cedeo (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), la question des avantages et des inconvénients du F CFA pourrait bientôt ne plus être d’actualité. «Auquel cas, les enjeux tourneront davantage sur l’opportunité de cette initiative (au regard des différences de spécialisation économique des quinze pays de ce bloc), sa faisabilité (le projet était prévu initialement en 2015) et, notamment, le choix du régime de change le plus approprié », anticipe-t-il. Et le chercheur de conclure : «il faudra également voir comment le projet de monnaie unique au sein de la Cedeo s’insère dans le cadre du projet de monnaie unique continentale ».
34 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (08:45 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (08:56 AM)Diez
En Avril, 2016 (09:03 AM)Peu importe ce que l’on avancera comme preuves tangibles,nous les Chercheurs et Diseurs de Vérités seront définis devant l’opinion publique qu’ils manipulent,comme étant des « Ennemis de l’État,de dangereux terroristes et des Utopistes ayant perdus contact avec la réalité ».
Pensons donc positivement en ayant à l’esprit cette magnifique petite phrase de Louis Pauwels,l’un des précurseurs du réalisme fantastique:« Contre la peur, un seul remède : le courage. ». Les Médias et l’Intelligence…(Le point majeur et le talon d’Achille du Nouvel Ordre Mondial)
L’information ,le renseignement et le savoir, c’est le pouvoir – c’est là que tout commence. Éteignez le téléviseur, arrêtez passivement de recevoir des informations qui vous abrutissent.Devenez un homme (ou une femme )actif et créatif plutôt qu’un « idiot passif » assis devant sa » boîte à image ».
Chaque minute que vous passer écrasé devant la télé,est une minute de perdue dans votre précieuse vie.À la fin de votre vie quand vous serez sur votre lit de mort,cela vous reviendra à l’esprit (toutes ces heures perdues). Commencez un blog ou un site web, distribuez un bulletin d’information de quartier, faites des émissions de radio ou d’un accès Web-TV publique ou une chaîne YouTube. Écrivez au peuple du monde,branché sur le web pour l’encourager dans la lutte contre la destruction de l’environnement,la malbouffe et la perte de nos droits sociaux.Faites des lettres aux entreprises que vous appréciez et exprimer vos préoccupations à celles que vous choisissez de boycotter.Faites quelque chose, quoi que ce soit pour accroître la sensibilisation et la compassion des gens autour de vous,car le temps compte et passe trop vite. Faire l’école à vos enfants à la maison,est une autre excellente façon d’aider à court-circuiter les influences négatives de la programmation systématique. Fermer la télé et enseignez la Vérité à vos enfants.Donnez leur du temps de Vie,plutôt que de le perdre inutilement,surtout si vous ne savez pas quoi faire.Même si vous n’êtes pas d’accord avec l’idée d’enseigner à la maison, ou n’êtes pas capable, il ya des concepts que vous pouvez aider à introduire dans votre école publique pour améliorer l’éducation.Allez de l’avant,préparez un dossier et proposez-le directement aux enseignants que vous jugez « évolués d’esprit ».
Le renseignement (ou l’intelligence de l’état)- il existe des technologies pour déjouer la surveillance constante, ainsi que des solutions » low-tech » à la tyrannie « high-tech ». L’Internet est utilisé pour la surveillance du public, mais il fournit également une occasion pour le public de surveiller et rapporter les vrais criminels. Utiliser le système contre lui-même ,en détournant les circuits d’informations pour dénoncer la corruption et les complots.
Anonyme
En Avril, 2016 (09:09 AM)Fcfa
En Avril, 2016 (09:10 AM)L'Émotion Et La Raison
En Avril, 2016 (09:28 AM)Ceux qui s'en prennent au CFA, le font le plus souvent dans un français châtié, non sans force citations latines. On en est pas à une contradiction près.
Je ne vois pas de preuves scientifiques, réelles, concrètes, que les pays qui nous entourent et qui frappent monnaie, ont un niveau de développement supérieur. J'aurais aimé que l'on prouvât, si possible, toutes choses égales par ailleurs, quels sont les pays africains émergents, dont la monnaie est l'élément moteur de cette émergence: Le Nigéria vient de solliciter un prêt de 2 milliards de dollar à la Chine, L'Angola devenu premier exportateur de brut vient de solliciter l'aide du FMI. En quoi, le Naïra et le Kwanza mettent-ils ces 2 pays à l'abri des cours du brut et des fluctuations de ceux des matières premières? Au contraire, le renversement de conjoncture met à rude épreuve les réserves de change de ces pays, on y note jusqu'à des ruptures de médicaments basiques dans les hôpitaux. Les pays africains exportateurs de pétrole, quoique touchés, sont à l'abri de ces revers de fortune.
Personnellement, je suis pour le maintien du F CFA pour 2 raisons principales et quelques autres subsidiaires:
1- Dans un pays comme le Sénégal, le CFA est une protection du pouvoir d'achat des plus faibles.
2- Une rapide analyse de notre position monétaire, au regard du déficit structurel de notre balance, démontre que s'il existait une monnaie sénégalaise, celle-ci irait de dévaluation en dévaluation, renchérissant le prix des produits de première nécessité. La mise en commun des réserves de change fait que les excédents de pays comme la Côte d'Ivoire bénéficient aux économies comme la nôtre.
Ensuite, le CFA est le seul élément ayant résisté à la balkanisation; il offre dès lors l'embryon d'un futur Etat Fédéral africain. Ceux qui nous le décrivent comme néfaste ne nous disent pas quoi mettre à la place et surtout comment son remplaçant résoudrait nos problèmes. Tant que nos pays sont structurellement déficitaires et qu'une action d'envergure n'est pas prise pour relancer les investissement à l'échelle de ce que fut le plan Marshall, toucher au CFA c'est accroitre les inégalités, avec la dollarisation des couches aisées et la précarité de couches défavorisées condamnées à une économie de subsistance en monnaie locale.
Cela dit, revoir le poids et la prépondérance de la France dans la gestion du CFA ou même appeler à ce que les africains gèrent totalement cette monnaie, sans aucun lien avec La France, oui cela est possible voire même souhaitable. Des évolutions à l'image des liens entre le Yuan et le Dollar pouvant être imaginer entre le CFA et l'Euro voire entre le CFA et le Dollar.
Depuis l'arnaque du dollar "as good as gold" et la suspension de la conversion par Nixon, aucune monnaie, pas même ou plue même le dollar, ne peut évoluer sans une interdépendance accrue avec les autres monnaies. N'est-ce pas les USA qui supplient la Chine de faire évoluer son taux de change par rapport au Dollar?
Il faut se départir de ce prisme ou syndrome d'Orphée Noir et voulor tout voir à l'aune d'une histoire colonial. C'est ce syndrome qui faisait que jusqu'à une date récente, les africains n'habitaient pas sur le rivage, mis à part les population de pêcheurs: tous les dangers et les traumatismes sont venus de la mer.
De nouveau, on se dispute le rivage. La coopération, sur un pied d'égalité ou le choix d'un maintien du CFA sans la France est possible. Il faut en avoir le caractère mais aussi la civilité et les précautions scientifiques, techniques, politiques, économiques. En mesurer le coût social et le conduire dans un cadre panafricain. Sans refaire à la France, le procès de tous les passés compliqués.
Babs
En Avril, 2016 (09:51 AM)Autrement dit tant qu'on a pas une économie en bonne santé (solde de la balance commerciale largement déficitaire entre autre), il faudra se contenter du fcfa.
La monnaie est le reflet d'une économie. Avec une économie mauvaise santé,avoir notre monnaie serait suicidaire.
Anonyme
En Avril, 2016 (10:04 AM)L'economiste
En Avril, 2016 (10:24 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (10:46 AM)Adjibou Camara
En Avril, 2016 (10:54 AM)La Mauritanie , la Gambie , le Liberia, la Sierra Leone, Le Nigeria et j 'en passe ont leur monnaie et pourtant les pays envient les pays de la zone franc. C 'est un faux débat d 'économistes qui cherchent a se faire un nom. Ouattara est un Économiste comme eux et pourtant il sait les nombreux avantages qu 'il y a de garder la zone franc.
Les pays européens viennent de créer une monnaie unique l 'euro et ont perdu l 'instrument de leur politique monétaire nationale. IL faut arrêter cette fausse théorie.
Les africains cherchent toujours de faux prétextes pour expliquer leur retard , leur tares, leur défauts ... . Toujours c 'est les autres mais pas nous.
Anonyme
En Avril, 2016 (11:05 AM)Fcfa=esclavage Monetaire
En Avril, 2016 (11:06 AM)QUI A DIT QUE L’ESCLAVAGE A ETE ABOLI? Le CFA est un esclavage pernicieux avec la complicité des chefs d’état africains fantoches !!! Tout simplement parce que le franc CFA est d’origine nazie. Il s’agit d’un mécanisme mis sur pied pour permettre à la France de tirer profit non seulement des richesses naturelles, mais aussi du travail des Africains.
Le franc CFA a été créé le 25 décembre 1945, conformément à l’article 3 du décret 45/0136 par le général De Gaulle. Et le franc CFA qui veut dire le franc des Colonies françaises d’Afrique est une monnaie purement coloniale inventée par et pour les intérêts des colons pour dévaster l’Afrique. La survivance du franc CFA n’est que la perpétuation de cet appauvrissement.
Conformément aux accords monétaires entre la France et l’Afrique, le principe de la centralité des réserves des changes fonctionne de la manière suivante les Africains doivent déposer, et ils le déposent effectivement, l’intégralité de leurs recettes d’exportation dans des comptes ouverts à la banque centrale de France. .
De 1945 à 1973, quand les Africains exportaient par exemple les matières premières pour 100 milliards de dollars, ils déposaient tous les 100 milliards de dollars dans le Trésor français. De 1973 jusqu’en 2005, s’ils exportaient pour 100 milliards de dollars, les Africains étaient obligés de déposer 65 milliards au Trésor français dans le fameux compte d’opérations.
Depuis le 20 septembre 2005 jusqu’à la seconde où nous parlons (2016), on est passé à 50%. Ce qui veut dire que si les Africains exportent à hauteur de 100 milliards de dollars ou d’Euros, de Yuans, etc. ils sont tenus de déposer 50 milliards en France. S’en suivent plusieurs conséquences majeures :
1. Première conséquence majeure. Puisque le compte d’opérations est d’origine nazie, la France s’en est servie et s’en sert encore pour s’approvisionner gratuitement en matières premières africaines. Lorsque les Africains ont exporté, au lieu de les payer, la France prend son stylo et écrit un signe PLUS dans le compte. Elle ne débourse aucune devise. Or si ce sont les Nigérians ou les Ghanéens qui exportent, la France est obligée de sortir 100 millions d’euros des coffres forts pour les payer. Ce qui revient à dire que le jour où les Africains vont se débarrasser du franc CFA, la France sera obligée de débourser de l’argent pour payer directement et immédiatement l’intégralité de la facture des exportations.
2. Deuxième conséquence majeure. Puisque les Africains déposent des devises en France, celle-ci s’en sert pour combler son déficit budgétaire ou pour amortir, c’est-à-dire payer sa dette.
3. Troisième conséquence majeure. En contrôlant leurs devises, la France met les dirigeants africains au pas. Si un dirigeant de la zone CFA n’obéit plus aux ordres de la France, Paris bloque ses réserves de devises et mieux, il ferme les banques dans ce pays devenu « rebelle ». C’est ce que nous avons vu tout récemment en Côte-d’Ivoire avec Laurent Gbagbo. Et quand les banques sont fermées, aucun ménage, aucun chef d’entreprise ne peut sortir de l’argent pour nourrir sa famille ou payer les employés. En un mot, en fermant les banques, la France organise le chaos socio-économique. Et toute la population se rebelle contre le dirigeant. C’est ce qui s’est passé avec Gbagbo. Ne pouvant plus prendre des devises à la France, il a décidé de créer la monnaie ivoirienne et à partir de là la décision a été prise pour le bombarder. Gbagbo n’est pas le premier et ne sera malheureusement pas le dernier. Avant lui, il y a eu Sylvanus Olympio du Togo avait fait adopter la loi n° 62-20 du 12 décembre 1962, portant création d’une banque centrale du Togo et approuvant ses statuts, la monnaie togolaise devrait être mise en circulation le 15 janvier 1963. Deux jours avant, exactement le 13 janvier 1963, il a été froidement assassiné.
Cedeao
En Avril, 2016 (11:28 AM)Il y a plus de 10 ans , maintenant que des spécialistes de questions monétaires se penchent sur la création d'une monnaie commune dans l'espace Cedeao: et l'année 2020 a été retenue, pour la création de cette monnaie!
Ce n'est pas étonnant que plus cette date approche, plus de "bruit" se fait autour du Cfa; tantot avec des "experts" "des économistes" "des spécialistes" "des politiques", chacun y va de sa thèse!
Or il y a bien longtemps que la question du Cfa est réglée: il n'est plus question d'en sortir ou d'y rester, il est tout simplement de s'en débarrasser, de créer une monnaie commune!
Seulement, la création d'une monnaie, commune, est une affaire sérieuse : pour ceux que ces choses là intéressent et qui ne parlent pas, que pour occuper l'espace, l'exemple de l'euro est là, il a fallu aux Européens plusieurs années pour la mettre en place!
Très brièvement ou très schématiquement, il faut savoir que si une monnaie reflète l'économie d'un pays, tous les pays de l'Union Européenne n'était pas à un meme niveau économique, il fallait créer et mettre en place des critéres de convergence économique et financiére, pour que tous les futurs pays qui devaient intégrer l'euro, aient plus ou moins les memes caractéristiques ,macro économiques et financières et cela devait se vérifier , se controler par des organes de l'Union.
C'est au terme d'un long processus , économique, comptable et financier que l'euro a été crée; ce sera la meme chose pour la monnaie Cedeao, car une monnaie doit etre crédible pour etre apprécie, accepté, adopté par les places financières, les bourses éventuellement, en tout cas le opérateurs économiques.
Demandons nous simplement si la création d'une monnaie, commune, était si facile pourquoi tous les pays hors Cfa et qui sont dans notre région et qui ont chacun une monnaie nationale, Gambie, Guinée, Libéria, Sierra Léone, Ghana, Nigéria, n'ont pas eux memes une monnaie commune ? C'est pour les memes raisons que j'évoquais tantot.
Une monnaie est une affaire sérieuse, laissons les spécialistes la traiter et eux seuls: ce n'est pas une affaire de politiciens, de juristes, de journalistes, qui , au Sénégal, traitent de tout!
Anonyme
En Avril, 2016 (11:36 AM)youtu.be/XAR9m_FB9ys
Ahmadou Baaba Ba
En Avril, 2016 (11:38 AM)Fre
En Avril, 2016 (11:43 AM)Ahmadou Baaba Ba
En Avril, 2016 (11:45 AM)Diez
En Avril, 2016 (11:46 AM)C’est un système social qui a légalisé le pillage des ressources naturelles et humaines,l’esclavage des travailleurs et le meurtre de nombreuses collectivités et d’individus.
Ce système est l’héritage des anciens rois d’Europe qui donnèrent des mandats à des explorateurs pour revendiquer les terres ancestrales des Premières Nations d’Afrique,d’Amérique,d’Océanie et d’Asie en leurs noms.
Le vol et le pillage des terres ancestrales des Premières Nations ,une fois légalisé,a permis l’augmentation de la puissance actuelle du Nouvel Ordre Mondial.
En abolissant les frontières ,le pouvoir de l’argent et la compétition entre les humains pour dominer les uns et les autres ,nous ferons entrer toutes les Nations dans l’ÈRE NOUVELLE qui a débuté!
Anonyme Alerte
En Avril, 2016 (12:10 PM)Pis
En Avril, 2016 (12:19 PM)Il est temps que la jeunesse africaine s'engage pour la décolonisation de notre monnaie.
C'est beau de voir nos jeunes qui s'active sur tous les plans mais si on ne résout pas le problème (CFA), on aura toujours des problèmes à résoudre.
J'appelle les journalistes les parties civiles, les étudiants, les élevés, et toute la population à porter ce combat pour libérer notre monnaie.
Beaucoup de dirigeants sont tombés khadafy etc... avoir osé s'engager sur la création de la monnaie africaine.
A bas la France, le seul pays parasite qui vit sur le dos des africains.
A bas la France, le seul pays parasite qui vit sur le dos des africains.
A bas la France, le seul pays parasite qui vit sur le dos des africains.
A bas la France, le seul pays parasite qui vit sur le dos des africains.
Pis
En Avril, 2016 (12:32 PM)Comparons les ex colonies anglo et les colonies françaises.
Cas : Ghana, Afrique du sud, Kenya, Nigeria, et même la Gambie les britanniques s'en foute de leurs après indépendance.
Anonyme
En Avril, 2016 (13:03 PM)Tous les pays de la zone franc cfa sont sous contrôle exclusif de la france. Comment peut-on admettre que la France siège au conseil d'administration, et décide du sort du franc cfa. Les Africains n'ont aucun pouvoir sur le franc cfa.
La france dévalue le franc cfa et le réévalue le franc cfa comme elle veut. L'évaluation et la dévaluation monétaire sont des techniques de défenses utilisées par tout les pays pour favoriser leurs économies. En fait la monnaie est le centre de l'économie, avoir la main sur la monnaie c'est avoir la main sur tout.
D'ailleurs même pas le franc cfa, la france à une domination totale sur l'Afrique, c'est son terrain de jeu, elle chie et pisse partout comme elle veut. Il faut mettre fin à tout cela.
Pour libérer l'Afrique ne comptons pas sur nos dirigeants, seule une révolution nous libérera.
Macky
En Avril, 2016 (13:23 PM)S 'ils quittent le Franc CFA , les africains regretteront d 'avoir quitté le franc CFA. On aura une monnaie de singe . Faites attention. La monnaie est très sérieuse. Les Africains ne sont pas sérieux.
Anonymemmm
En Avril, 2016 (14:22 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (14:43 PM)youtu.be/XAR9m_FB9ys
Expert_monetiste
En Avril, 2016 (15:03 PM)Pour masquer ses défaillances,la Banque Centrales utilise les données du monde "Paysan",qui selon eux est la majorité de la population ,pour arriver a cette inflation de 2,3%.
Le couac est que les paysans n'ont pas de facture Electricité,il ne paye pas le transport,le loyer,etc...
Si l'inflation était calcule avec le "Panier" d'un habitant de Dakar, on en serait autour de 25 a 35% annuellement.
L'autre tare du CFA dont on ne parle jamais,c'est la taxe que les Economies africaines paye a la Banque de France et qui y enfoui dans les taux d’intérêts du CFA.
Figurez-vous qu'a chaque fois qu'un individu ou une entreprise paye un taux d’intérêt de 10% par exemple,aux moins les 2 a 3% sont paye a la Banque de France qui en réalité est notre Banque centrale,la Beceao ne faisant office que de Succursale (C'est la justification du Droit de veto qu'ils ont sur la politique Monétaire).
Rien que les origines du CFA,justifie de s'en débarrasser.La Première Banque Centrale la BAO, a été crée a Saint Louis dans les années 1860 avec les Titres que l'Etat Français avait octroyé au Propriétaires d'esclaves pour le rachat des captif a libérer.Et, que même a l'epoque ils avaient trouve un moyen de deposede les quelques Saint Louisiens noirs qui détenaient ces titres. L'etat français s’était arrange pour que Maurel et Prom soit l’actionnaire majoritaire de cette banque Emissions, et qui deviendra plus tard la BIAO,maintenant la CBAO-Attijari.
Cependant, il est a craindre que nos systèmes politiques n'auront pas la rigueur de gérer une monnaie: qui peut imaginer un Abdoulaye Wade ou un Macky Sall avec une Planche a Billet???Les
"militants" s'en donnerais a coeur-joie!
Mais,il y'a pas de raison qu'un système monétaire indépendant des états ne pourrait pas être bénéfique,tant que des parlements représentatifs en fixes les modalités et les limites..
Anonyme
En Avril, 2016 (15:59 PM)Teignokhor
En Avril, 2016 (17:44 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (18:01 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (20:01 PM)Suivez les explications du Prof Nicolas Agbohou....
https://www.youtube.com/watch?v=XrGtGFvTwNQ&list=PLVrue8r4A3plYtpLu6aGbPr2xIZZAy-0v
Anonyme
En Avril, 2016 (20:26 PM)Rasta
En Avril, 2016 (21:29 PM)Dans cet article nous allons essayer de résumer les arguments présentés dans l’excellent livre de Nicolas AGBOHOU, livre intitulé « Le franc CFA et l’euro contre l’Afrique ».
Nous éviterons de nous attarder sur les détails techniques, afin de rendre l’article compréhensible par un public large. Nous vous recommandons fortement de lire le livre du professeur AGBOHOU pour approfondir sur le sujet.
1) origine du Franc CFA
La signification du franc CFA a évolué avec le temps, en fonction des contextes politiques, toujours dans le souci d'endormir les africains. Le franc CFA a été créé le 25 Décembre 1945 par un décret signé par trois français : Charles De Gaulle (président du gouvernement provisoire) ; René Pleven (Ministre des Finances) ; et Jacques Soustelle (Ministre des colonies). La signification du franc CFA était alors Franc des Colonies Françaises d'Afrique.
Aujourd'hui franc CFA signifie franc de la Communauté Française d'Afrique. On joue sur les mots pour mieux cacher la réalité qui pourrait choquer. Nous préférons la première dénomination, car c’est celle qui d’après nous reflète le mieux la réalité.
A l'époque où Rome colonisait la Gaule (actuelle France), l’empereur romain Jules César, suite à une bataille qui opposa son armée aux Gaulois portés par Vercingétorix, dit ceci des Gaulois : « c’est une race d’une extrême ingéniosité et ils ont de singulières aptitudes à imiter et à exécuter ce qu’ils voient faire des autres ». Jules César n'avait pas tout à fait tort.
En ce qui concerne le CFA, les français n'ont pas imaginé eux-mêmes ce mécanisme. C'est un procédé qui leur a été appliqué par les allemands lorsque les français étaient sous leur occupation entre 1939 et 1944. Les allemands, dès l'occupation de la France et des pays d'Europe inventèrent des monnaies locales (Deutsch des territoires occupés) qu'ils associèrent au vrai Deutsch mark (monnaie allemande de l'époque). Les allemands ont mis en place ces monnaies, avec un mécanisme qui permettait à l'Allemagne nazi le pillage en règle des territoires occupés. A la fin de la guerre (1945), la France ne s'est pas gênée: elle a copié exactement le mécanisme nazi, qu'elle a appliqué à ses colonies d'Afrique; et ça dure jusqu'à nos jours.
Le premier à avoir écrit sur le CFA et dénoncé cet outil de pillage de l’Afrique dite francophone fut le docteur en économie camerounais du nom de Tchuindjang Pouemi. Il a écrit en 1983 un livre intitulé Monnaie, servitude et liberté. La répression monétaire de l’Afrique. Peu de temps après ce livre il est décédé dans des circonstances douteuses. Assassinat en règle par la France ou simple coïncidence? A chacun de juger. Depuis ce fut un silence de mort. Personne n'avait plus osé écrire de manière critique sur le franc CFA, jusqu'à ce que le professeur Nicolas AGBOHOU nous gratifie en 2008 de son ouvrage intitulé Le franc CFA et l’Euro contre l’Afrique.
Notre recherche de documentations sur le franc CFA nous a permis de trouver deux autres livres : Le franc CFA, d’où vient-il, où va-t-il ?, du congolais Serge Ikiemi ; et Le franc CFA : Pourquoi la dévaluation de 1994 a tout changé, du journaliste français Rémi Godeau. Ces deux derniers livres se contentent de décrire les mécanismes de fonctionnement de franc CFA, sans véritablement proposer d’analyses critiques, contrairement au livre de Nicolas AGBOHOU.
2) Le fonctionnement du CFA et les règles de base
Dans un souci de faire comprendre à un public large, nous allons expliquer de manière simplifiée le fonctionnement du franc CFA, sans plonger dans les détails. Les mécanismes de base du fonctionnement du franc CFA sont simples. Il y a trois acteurs en jeu:
- Les pays Africains soumis à l’utilisation du franc CFA ;
- La France ;
- Et le reste du monde.
Enfin il y a ce que l'on appelle "Compte d’opérations". Le Compte d’opérations est un Compte bancaire ouvert auprès de la Banque de France pour chaque pays qui utilise le franc CFA. Lorsque la France veut des biens de pays africains, elle imprime le CFA (à Clermont Ferrant en France – et les pays africains payent pour les frais d’impression) et vient récupérer les vrais biens des pays africains avec ce papier. Ensuite la France écrit sur les Comptes d’opérations un crédit équivalent (en gros la France prend les biens des pays africains et écrit sur une ligne d’ordinateur que ces pays ont du crédit auprès de la banque de France). Ce papier dénommé franc CFA n'est utilisable qu'auprès de la Banque de France.
Lorsque les pays africains veulent acheter les biens en France, ils se pointent avec ce papier à la Banque de France, et la banque de France leur donne des euros pour acheter chez eux (le compte d’opérations est débité si nécessaire). Lorsque les pays africains veulent acheter ailleurs qu’en France ils vont demander des dollars auprès de la Banque de France. Après toutes les pressions politiques imaginables, lorsque la France accepte de leur donner les devises, un ajustement (débit) est effectué sur leurs comptes d’opérations si nécessaire.
Lorsqu'un acteur quelconque vient acheter les matières premières africaines (c'est l’essentiel de ce que les africains ont à vendre pour l'instant), il les paye en dollars. Pour l’Afrique centrale, 60% de ces dollars sont purement et simplement récupérés par la Banque de France, et seulement 40% descendent en Afrique. La France écrit alors dans les comptes d’opérations des pays africains qu’ils ont l’équivalent des 60% de crédit en plus. Pour l’Afrique de l'ouest c'est 50% (restent à la Banque de France) et 50% descendent en Afrique. Officiellement la France retient cet argent pour garantir le taux de change Fixe 1€=655fcfa. D'abord on nous dit que le taux est Fixe, ensuite on apprend qu'en réalité ça ne l'est pas. Les acteurs économiques dans le monde ajustent en fonction de la valeur réelle de biens des africains. Lorsqu'ils s'apprécient, la France crédite les comptes d’opérations, et lorsqu'ils se déprécient la France débite les comptes d'opérations.
En réalité il n y a pas de taux fixe, les pays africains payent pour maintenir ce taux fixe artificiel ; parité qui n’est pas nécessairement dans l’intérêt des pays africains, comme nous expliquerons plus bas. Dans le livre d'AGBOHOU il est dit que les comptes d'opérations pour la seule zone de l’Afrique centrale présentaient un solde créditeur de 4 311.7 milliards F CFA en fin Mars 2007.
La France y a accumulé une fortune qu'elle utilise pour elle, n’a jamais rien restitué aux africains, et se contente d'écrire sur un écran d'ordinateur (compte des opérations) qu'elle leur doit, et que les africains peuvent acheter des biens en France. En plus de prendre gratuitement (sans débourser tout de suite) les biens africains avec son CFA, la France utilise les devises extérieures africaines du compte d'opérations pour son fonctionnement, place une partie de cet argent sur les marchés financiers, en reçoit les intérêts, prête une partie de ces intérêts gagnés sur leur argent, aux africains. Ensuite la France bat tambour dans ses médias et ceux africains qu'elle les aide. Pour cela elle a toute une artillerie de structures: agence française du développement,...
Pendant que les africains manquent des infrastructures, qu’ils cherchent des devises pour les construire, la France utilise grassement leur argent du compte des opérations, qui ne cesse de s'accumuler. Il faut être rêveur pour espérer que la France rendra aux africains 1 centime de cet argent un jour.
Voilà résumé le fonctionnement du CFA. A retenir: la France obtient les matières premières des pays africains sans débourser la moindre devise; si la France n'a rien qui intéresse les pays africains alors les matières premières qu'elle leur prend sont gratuites pour la France. Plus les pays africains exportent à l'étranger, plus ils enrichissent la France: 60% de leurs exportations pour l'Afrique centrale, et 50% pour l'Afrique de l'ouest sont purement et simplement retenus par la France. Le solde des avoirs extérieurs africains ainsi « rackettés » par la France cumulait à 4 311.7 milliards F CFA en fin Mars 2007, et ceci uniquement pour la zone BEAC (Afrique centrale). Les africains ne sont pas libres d'acheter ce qu’ils souhaitent où ils veulent dans le monde, car il faut que les africains passent par la France pour les devises. Tout ce que la France ou l'union européen appelle "aide" n'est en réalité qu'une partie de l’argent des africains du compte d’opérations, que la France leur prête à des taux d'intérêt non nuls. S'il y a quelque chose à retenir du FCFA c'est ce dernier paragraphe.
3) Les institutions du franc CFA et l'économie locale
Bien qu'ils portent le même nom, les franc CFA des différentes régions (Afrique centrale, Afrique de l'ouest et Comores) ne sont pas convertibles entre eux. Si un camerounais veut acheter de la marchandise en côte d'ivoire, il doit aller convertir son CFA en France contre l'euro, acheter les CFA de l'Afrique de l'ouest et aller acheter en Côte d'ivoire.
Officiellement le CFA de chaque zone est géré par la banque centrale de ladite région, et chaque Banque centrale est libre dans la prise de ses décisions. Ce qui pourrait laisser penser que ces banques sont libres de manipuler le franc CFA dans l'intérêt de leurs peuples. C’est malheureusement Faux. En effet La France s'est arrangée pour contrôler aussi les Banques centrales des pays africains qui utilisent le franc CFA. En Afrique centrale, le conseil d’administration de la banque centrale (BEAC) est constitué de 13 membres, dont 3 français désignés par le gouvernement français. En Afrique de l’ouest le conseil d’administration de la banque centrale (BCEAO) est constitué de 16 membres, dont 2 français désignés par le gouvernement français. Aux Comores le conseil d’administration de la banque centrale comorienne (BCC) est constitué de 8 membres, dont 4 français désignés par le gouvernement français.
En Afrique centrale, le conseil d’administration de la BEAC « délibère valablement lorsque au moins 1 administrateur par état membre et 1 administrateur français sont présents ou représentés ». Ce qui signifie, en reprenant les termes mêmes du professeur AGBOHOU, qu’il suffit pour la France de pratiquer la politique de la chaise vide (n’envoyer aucun de ses membres aux réunions de prise de décisions) pour bloquer toutes les affaires des six pays membres de la BEAC.
En Afrique de l’ouest les statuts de la BCEAO stipulent que pour que des décisions soient prises au conseil d’administration elles « doivent recueillir l’unanimité des membres du conseil d’administration ». Or comme dit plus haut la France compte 2 membres au conseil d’administration.
Dans les Comores, le conseil d’administration de la BCC « délibère valablement lorsque au moins six de ses membres sont présents ou représentés. Les délibérations doivent être adoptées par 5 au moins des membres présents ou représentés ». Or comme expliqué plus haut ce conseil d’administration est constitué de 4 comoriens et 4 français.
On constate donc que par ces dispositions statutaires la France dispose d’un droit de veto au sein de chacune des banques centrales des 3 zones CFA, sans qu’aucun pays africain n’ait réciproquement de regard sur la politique monétaire française. Par ce veto nombre d’avantages promis aux africains concernant le CFA ne peuvent pas être concrétisés, car la France mettra toujours et logiquement son veto pour éviter par exemple des opérations de création monétaire (Quantitative Easing), ou que les comptes d’opérations passent durablement en négatif, ce qui irait contre les intérêts de la France.
La conséquence de ce droit de veto c'est que les pays africains ne peuvent même pas utiliser cette monnaie (prêts aux entreprises, Quantitative Easing, dévaluation, surévaluation, ...) pour booster leurs économies. De nos jours la politique monétaire est un outil indispensable pour piloter l'économie. En l'occurrence la structure économique des pays africains qui utilisent le CFA voudrait que leur monnaie soit moins forte que la valeur actuelle du franc CFA arrimé à l’EURO. Pour se permettre une monnaie forte un état devrait avoir une économie qui produit des biens très hauts de gamme, rares ou difficilement « concurrençables ». En Europe il n y a que l’Allemagne qui peut se permettre le luxe de l'euro fort tel qu'il est actuellement.
Ça fait 1 dizaine d'années que la chine (2ème économie mondiale) est accusée de volontairement garder sa monnaie basse. Les Etats-Unis ont laissé chuter le dollar et ne font rien pour le relever. Dans ce contexte, on impose aux économies comme celles africaines, qui ne produisent pas de biens hauts de gamme une monnaie arrimée à l'Euro, que l’on s’obstine à maintenir à une parité fixe (1euro = 655 FCFA). C'est une aberration, mais tant que cela arrangera la France, à moins que les africains contraignent la France à lâcher l'étau autour de leur cou, la France ne permettra jamais que cela change. Si l’Afrique de développe économiquement et prend son destin en main, la France se retrouvera certainement dans une situation économique alarmante. La France vit de l'exploitation de l’Afrique. Ce n'est pas nous qui le disons, mais l'ex président français Jacques Chirac dans une de ses interviews après sa retraite.
Waly Bandia Gueye
En Avril, 2016 (01:56 AM)https://youtu.be/1f5Q-1KRDqU
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