Mohamed Seyni Guèye, le bâtisseur de la Mosquée de la divinité de Ouakam (située en bord de mer de la Corniche), est décédé dans la nuit de lundi à mardi, à Casablanca (Maroc), à l’âge de 81 ans. La dépouille mortelle de “ Sang bi ”, qui se disait également “ sauveur de l’humanité, l’homme attendu à la fin des temps ”, est attendue à Dakar aujourd’hui.
Mouhamed Seyni Guèye, plus connu sous le nom de “ Sang bi ”, s’est révélé au public le 6 mars 1977, suite à une retraite spirituelle de 14 ans.
Lors d’une cérémonie organisée dans son village natal de Ouakam, il déclare, selon le site Internet de l’Union musulmane Naby-Allah dont il est le fondateur : “ Dieu a élu sur terre un homme. Et cet homme est un noir qui habite en Afrique, oui au Sénégal, dans la région du Cap-Vert, dans un petit village qu’on appelle Ouakam. Il est le fils d’Aminata Diène et de Daouda Guèye. Ce choix est religieux, il est d’ordre Divin ”.
Dès son enfance, le jeune Seyni Guèye reçoit de son père l’essentiel de son enseignement coranique. Il révèle des aptitudes exceptionnelles lors des travaux champêtres ainsi qu’une intelligence et un esprit très vif dans l’apprentissage du Coran.
D’ailleurs, très vite, il supplée son père pour enseigner le Coran aux autres disciples. Seyni Guèye fréquente l’école française à Ouakam, puis à Dakar. Il obtient ses diplômes de Certificat de fin d’études élémentaires et de comptabilité à la Chambre de commerce.
Ainsi, il embrasse la vie active avec l’entreprise “ Auger ” et séjourne successivement à Ziguinchor (Sud) puis à Touba (centre), capitale du mouridisme (confrérie fondée par Cheikh Ahmadou Bamba) pour superviser, comme comptable payeur, les travaux d’achèvement de la grande mosquée.
Durant toute cette période, Goorgui Seyni, après le travail, consacre le reste de son temps aux questions d’ordre spirituel.
Peu avant l’inauguration de la mosquée de Touba en juin 1963 par Serigne Fallou Mbacké, dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 octobre 1962, il voit dans le ciel de Touba les mots “ Allahou Ahada Anzalahou ” écrits en noir (Dieu a promis de le faire descendre), puis le mot “ Al Houda ” (La droiture). Quelques semaines plus tard, une recommandation divine lui interdit toute activité professionnelle. Cependant, il devait rester à Touba jusqu’à l’inauguration de la mosquée, pour ensuite rejoindre Ouakam, son village natal, et se consacrer désormais uniquement à des actes de dévotion.
Ainsi, il entame à Ouakam, une longue retraite spirituelle durant 14 ans, faite de privation et de souffrance avec sa famille.
Mohamed Seyni qui se considérait comme “ l’élu de Dieu ” et son “ Khalife sur terre ”, a pu, malgré l’hostilité du voisinage, expliquer sa mission avec des mots justes. Les jeunes ont été ses premiers compagnons L’Union musulmane éducative et culturelle Naby-Allah qu’il a initiée est un modèle d’orthodoxie islamique tant par l’enseignement coranique et religieux qu’il a inculqué à ses disciples que par le port vestimentaire de ses milliers d’hommes et de femmes qui le fréquentent aujourd’hui, tous habillés de blanc.
Le 3 janvier 1983, à la place “ Bayé ” à Ouakam, il déclarait, lors d’une cérémonie : “ En ma qualité de Wali, je vous recommande vous Sénégalais, vous Africains, vous musulmans de toutes les nations, de porter des boubous blancs parce que la pureté du vêtement à travers les prières peut entraîner celle de l’âme. Nul doute, Satan fuit les cœurs purs et vaillants ”.
La dépouille mortelle de “ Sang bi ”, qui se disait également “ sauveur de l’humanité, l’homme attendu à la fin des temps ”, est attendue à Dakar mercredi.
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Salif
En Mars, 2017 (12:55 PM)Participer à la Discussion