Le retrait de Trump "préjudiciable" pour l'Afrique

La décision du président américain Donald Trump de retirer son pays de l'accord climat de Paris, signé en 2015, sera "préjudiciable" pour l'Afrique, affirment vendredi militants environnementaux et politiciens. "Ce sera maintenant bien plus difficile de protéger les populations sur le continent africain des effets du changement climatique", explique à DPA le chercheur pour WWF (World Wide Fund) en Afrique du Sud, Jaco du Toit. Le retrait de l'accord de Paris du deuxième plus gros émetteur de carbone au monde met en péril le financement des efforts de réduction et de contrôle (des effets du changement climatique) sur le continent africain, selon M. du Toit.

"Nous espérons que les autres pays vont compenser le manque à gagner", ajoute-t-il. L'ancien président du Ghana, John Dramani Mahama, qui a contribué grandement à l'engrangement du soutien pour le continent africain contenu dans l'accord de 2015, a déclaré que "la décision de Trump... provient d'une position véritablement mal informée". "Le monde devient un endroit vraiment imprévisible quand de tels traités mondiaux peuvent être renversés par la décision électorale d'une nation", a-t-il souligné.

"Tourner le dos" à l'Afrique L'administration de Donald Trump a "tourné le dos" à l'Afrique, a pour sa part déploré le directeur exécutif de Greenpeace Afrique, Njeri Kabeberi. "Les millions de personnes vivant sur le continent africain sont aux frontières du changement climatique et il est essentiel que les pollueurs soient tenus responsables de la souffrance et de l'injustice que le réchauffement climatique inflige déjà", s'est-il exclamé. L'Union africaine a promis de maintenir "son profond engagement dans la pleine mise en œuvre de l'accord de Paris", malgré le retrait des Etats-Unis.

Les chercheurs en analyse climatique ont mis en garde contre le changement climatique qui aura de sérieuses répercussions en Afrique, notamment avec des vagues de chaleurs extrêmes, un manque de précipitations et des ressources en eau qui s'amoindrissent. L'agriculture et la pêche notamment en souffriront. Les experts s'attendent à une augmentation des taux déjà élevés sur le continent de malnutrition et des maladies infectieuses, des inondations et du prix de la nourriture.