Il est actuellement très difficile de lire dans le jeu des différents acteurs politiques de l’opposition. Tous s’accordent que des négociations sont en cours, en perspectives des Législatives. La seule constante est la dynamique unitaire grandement facilitée par la posture du régime et les actes qu’il pose.
Recomposition politique. Le mot est lâché par l’ancien directeur de l’Anej Abdou Khafor Touré, dans un entretien publié dans notre édition d’hier. Y assiste-on réellement ? En tout cas, le constat est une certaine ébullition du landerneau politique, à quelques mois des Législatives. En grande partie, à cause de l’opposition qui pousse pour avoir des listes communes, à défaut d’une seule liste, lors de ces échéances électorales du 30 juillet prochain. Et le plus étonnant est que le régime est en train de grandement favoriser ces retrouvailles.
En effet, les actes posés par le pouvoir actuel constituent actuellement des plages de convergence pour une opposition qui n’en demandait pas tant. Le dernier exemple en date est le ballet des leaders politiques à la prison de Rebeuss. Le cas Khalifa Sall ne fait que renforcer leur dynamique unitaire. Car, nonobstant les faits pour lesquels le maire de Dakar est en détention, son incarcération est très mal perçue par une frange de l’opinion et de ce pan de la classe politique. L’édile de la capitale étant présumé innocent, le régime, voire le procureur, n’ont pas été très fins, en le mettant en prison, à cette étape de la procédure judiciaire. L’emprisonnement étant l’exception, en la matière, et vu son statut, on en fait une ‘’victime politique’’. Plus préoccupant, on en fait un alter ego du président Macky Sall. D’ailleurs, sa cote est montée en flèche. Puisque, de manière unanime et spontanée, il a été proposé comme tête de liste de l’opposition à Dakar et son leadership s’en trouve boosté.
En plus, si en politique tout n’est que perception, selon qu’on soit d’un bord ou de l’autre, la concomitance de certaines arrestations (Khalifa Sall, Bamba Fall et leurs proches) ; le relatif caractère sélectif de certaines poursuites judiciaires (Karim Wade, ….) ne fait que renforcer ce sentiment d’une justice aux ordres. Ce qui fait le lit de la contestation actuelle du régime. En effet, la question judiciaire est au centre des griefs. Lorsqu’Idrissa Seck, qu’on a réussi à sortir de sa retraite, déclare : ‘’le président de la République et son clan n’ont rien appris et n’ont pas compris que le peuple sénégalais n’accepte plus des dirigeants qui manipulent la justice, qui utilisent la corruption, l’achat de conscience… pour s’attaquer à des adversaires politiques’’, a-t-il raison de porter de telles accusations ? Nous ne répondrons pas, parce que là n’est pas la question. Mais le seul fait qu’on épilogue sur l’instrumentalisation ou non de la justice est très mauvais en soi. Encore une fois, tout n’est que perception.
Outre ces questions soulevées par Y en a marre, Idrissa Seck, Ousmane Sonko et Cie, l’épée de Damoclès au-dessus des têtes ne fait que rapprocher ces leaders de l’opposition, conscients que l’union fait la force. Mais surtout, ce qui est étonnant c’est le regroupement et le rassemblement d’entités que tout opposait jusqu’ici. C’est le cas de l’anachronisme de retrouver le Pds à une rencontre de ‘Y en a marre’. A ce propos, le constat lucide du porte-parole des Libéraux, Babacar Gaye, est édifiant. ‘’Nous avons commis des erreurs qui nous ont fait perdre le pouvoir’’. Il ajoute : ‘’Y en a marre est en train de nous montrer que le gouvernement de Macky Sall n’aurait jamais dû exister. En 5 ans, on n’a jamais vu un président perdre autant de sympathie.’’ Le Libéral semble penser que le régime reproduit les erreurs qui leur ont coûté le pouvoir.
La politique du ‘’tout sauf Macky’’
En effet, l’attitude du président Macky Sall, aux premières heures de son magistère, tranche avec la ‘’surenchère’’ judiciaire actuelle. On ne retrouve plus ce réalisme froid, implacable, qui lui a permis de déjouer toutes les tentatives de regroupement de l’opposition. Il avait réussi à appâter une bonne frange de l’opposition, en agitant la question d’un grand rassemblement des Libéraux. Le dialogue amorcé avec une partie de l’opposition avait également contribué à apaiser l’espace politique. En ce qu’il l’avait profondément divisée.
En politique, ne dit-on pas que l’une des meilleures stratégies est de ‘’diviser pour mieux régner’’ ? (Divide ut regnes, en latin). En effet, tant que l’opposition était occupée à se tirailler, le président Sall avait les coudées franches pour dérouler son programme. Mais aujourd’hui, le Chef de l’Etat cristallise toutes les attentions et est la cible de toutes les attaques. Sur des questions purement politiques, Macky Sall avait montré un certain savoir-faire qui avait fini par déboussoler l’opposition. Une ligne directrice, un travail de sape qu’il semble avoir abandonné. Le dialogue politique est jeté aux oubliettes, alors que, rien que cette question lui permettait de rester le maître du jeu politique et de contenir les assauts de ses adversaires politiques.
Aujourd’hui, en est-on arrivé à un point où l’aversion contre Macky Sall transcende les divergences ? En tout cas, cette politique du ‘’tout sauf Macky’’ a, dans le contexte actuel, une portée significative car elle permet à l’opposition de maximiser ses chances de gagner qui ne sont pas grandes. D’ailleurs, la liste unique n’est pas encore gagnée. Modou Diagne Fada ne dit pas autre chose, lorsqu’il déclare : ‘’Ce n’est pas possible que tous les partis de Manko partent ensemble sur une seule liste. Ce serait ingérable. Il faut au moins trois à quatre listes”.
Par contre, cette dynamique unitaire peut augurer de lendemains désenchanteurs pour le pouvoir, si certains correctifs ne sont pas apportés, d’ici à la Présidentielle de 2019 qui n’est plus très loin. Sous ce rapport, faut-il minimiser le rassemblement du 7 avril dernier à la Place de la Nation, comme l’ont fait pratiquement tous les responsables de l’APR, du moins en public ? Ou bien, comme Zator Mbaye, faut-il en faire une analyse lucide et en tirer les véritables leçons ? Car, ceci est un coup de semonce. Un certain nihilisme a conduit le PDS à sa perte. L’APR va-t-il reproduire les mêmes erreurs ? Tout en sachant que ‘’les mêmes causes produisent les mêmes effets’’.
14 Commentaires
Arissoi
En Avril, 2017 (23:52 PM)PEUT ETRE QU' IL A ESSAYÉ MAIS LA REUSSITE NE LE SOURIT PAS.
LE MONDE DES PROMESSES EST FACILE EN TANT QU' OPPPOSANT MAIS GOUVERNER EST UN ART. .
Anonyme
En Avril, 2017 (23:54 PM)Plus vite il dégagera avec sa meute d'incompétents et de nullard, mieux sera
Anonyme
En Avril, 2017 (00:13 AM)Anonyme Phisique
En Avril, 2017 (01:53 AM)Lavoisier
Diomina
En Avril, 2017 (03:04 AM)Heureusement, Diouf eut ce qu'il méritait: "la jeunesse malsaine" eut raison de lui. Près de 15 ans plus tard (après avoir inlassablement défendu la francophonie depuis Paris), Diouf écrit ses mémoires. Quelle fut ma déception de ces mémoires. On y lit un chef d'état qui visiblement n'avait aucune vison ni ambition pour le développement de son pays, mais pire, ses années passées à la tête du Sénégal ne lui permettent même pas de formuler des recommandations pour le développement du Sénégal, voire de l'Afrique de l'Ouest. On assassine le président du conseil constitutionnel sous sa magistrature, et son adversaire politique -Wade- se présenta contre lui au moment où il était établi que ce dernier avait des arriérés fiscaux colossaux, ... il faut vraiment être Diouf pour le faire! Toutefois, le Sénégal rendu par Diouf était resté enfant, mais avait une santé acceptable.
Wade/Macky - les démolisseurs! Ils n'ont pas d'expérience administrative; ils ont peu d'expertise technique pertinente; ils sont en majorité des ruraux, donc très versés dans l'informel et, pire ils sont affamés et ne le cachent pas - Idy Seck nous apprenait que l'une des premières phrases de Wade au palais était "tous nos problèmes financiers sont réglés"... le porte parole de Wade (Mbacke Ndiaye) ne se gênait pas de dire (ou de faire l'écho de son patron) à la veille des élections de 2012 " si nous perdons le pouvoir, on serait tous en prison". Oui, ça a été le règne des incompétents, des complexés, des bandits. Hélas, cette situation reste d'actualité au vu du parcours de Macky, de son "enrichissement à l'Afrique Centrale", de ses conneries (mobiliser 1 milliard d'Euros pour un TER français qui sera géré par la France pendant longtemps), en pensant que le gas et le pétrole sénégalais permettront de faire face aux remboursements... quelle trahison! Pendant ce temps, l'école sénégalaise est littéralement à genoux, l'insécurité physique des citoyens gagne du terrain, l'administration sénégalaise est restée inefficace et corrompue, la notion de planification urbaine inexistante avec extrême promiscuité des habitations et destruction des arbres entraînant des niveaux croissants de pollution jamais connus (pas surprenant quand des ruraux sont aux commandes!).... tout est politique ou politisé. Quand je suis allé récemment au Sénégal, l'état des villes de Dakar, des autres villes de l'intérieur, ainsi que les zones rurales me fit penser qu'il a existé une sorte de croisade nationale pour enterrer mon cher pays...il faut vraiment le vouloir pour en arriver à ce niveau de dégradation et de paupérisation.
Je prie donc, je prie pour que les prochaines élections législatives libèrent mon pays, et jettent les bases d'une transition durant laquelle çes fameux fonds politiques disparaissent à jamais de notre constitution, que la notion de "Raw Gaddou" dans les législatives disparaisse, que l'administration soit remise en état, que les agences de Wade/Macky disparaissent...seigneur trop de choses à dire !!!
Anonyme
En Avril, 2017 (05:51 AM)Paris 2004
En Avril, 2017 (06:43 AM)on te connait tu n'as même pas de diplôme, tu fais patie des jeunes qui ont trompé wade avec des cv falsifiés. je te défi et je parle en connaissance de cause .
Ce mr qui parle à fait Lille et paris.
Tous les ans vers avril mai jusqu'en septembre tu partais en corse avec ta femme que tu as trahi grâce au pouvoir.
arrete de defendre macky sall car tout le monde peut le faire sauf toi.
gordal amatoul senegal mentir rek sur les plateau de télé
montre au senegalais tes diplomes (peut etre falcifiés du privé en france)
Anonyme
En Avril, 2017 (08:04 AM)Second
En Avril, 2017 (10:09 AM)Anta
En Avril, 2017 (10:14 AM)Anonyme
En Avril, 2017 (12:56 PM)Anonyme
En Avril, 2017 (12:59 PM)Latsabetcha
En Avril, 2017 (13:04 PM)Anonyme
En Avril, 2017 (14:30 PM)Participer à la Discussion