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LES SENEGALAIS DU NORD-PAS-DE-CALAIS : Un exemple d’intégration réussie

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LES SENEGALAIS DU NORD-PAS-DE-CALAIS : Un exemple d’intégration réussie

Le Nord-Pas-de-Calais compte près de 5.000 Sénégalais dont certains sont des binationaux. Dans cette région, plus précisément à Lille, dans la grande métropole des Flandres, ils se sentent comme chez eux.

Lorsqu’on débarque à Lille, on est attiré par la présence massive de nos compatriotes dont certains y sont depuis plus d’une cinquante années. Leur installation, dans la Métropole lilloise et plus particulièrement dans la ville de Roubaix, se justifie par la présence, lors de premières vagues d’émigration, de nombreuses entreprises de tissage. C’était la période des vaches grasses. Cette présence sénégalaise est visible à travers les noms des restaurants africains comme le « Toucouleur », « Dakar », etc. Beaucoup d’Africains, qui y étaient, sont maintenant retournés au bercail, laissant souvent sur place leur progéniture.

Celle-ci est fortement présente dans différents domaines d’activités, de l’éducation au commerce avec les « bana-bana », en passant par les emplois dans l’administration municipale, les agences de sécurité.

L’autre fait est que la ville de Lille compte trois grandes universités dont l’école de formation de journalistes d’où sont sortis des noms célèbres de la presse sénégalaise comme l’ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), feu Amadou Dieng et feu Gabriel Jacques Gomis de Radio-Sénégal.

Des enseignants sénégalais occupent des places importantes dans le circuit universitaire, parmi eux un petit-fils de Blaise Diagne. Aujourd’hui, selon les statistiques, plus d’un millier de sénégalais est immatriculé au Consulat du Sénégal à Lille et plus de 3.000 autres y vivent.

Une promenade dans les villes de Roubaix et Lille nous rappelle les scènes vécues à Dakar, Thiès, Diourbel, Touba, Saint-Louis ou ailleurs au Sénégal. À Roubaix, par exemple, les fêtes de Gamou et du Magal ainsi que les animations culturelles avec des « sabars », « djembés », les jeux traditionnels, etc. rythment la vie de nos compatriotes.

Venus gagner leur vie honnêtement, certains de nos compatriotes installés dans la métropole du nord, ont choisi le commerce dans les marchés hebdomadaires. L’un d’eux, Sidy Karé, ne regrette pas de s’être installé dans cette ville depuis le début des années 80. Marchand de son état, chaque jour, il fait le tour des marchés hebdomadaires.

Cet originaire de la région de Louga s’y est installé seul, préférant laisser sa famille au village. En « bon musulman, croyant et talibé » de Cheikh Ahmadou Bamba, Sidy Karé ne se plaint pas de ses conditions de séjour. « Je suis resté fidèle à mes origines. Quand l’occasion se présente, je vais au pays voir ma famille et faire des investissements ». Malgré tout, souligne-t-il, il n’a jamais été confronté à des problèmes d’intégration dans la société française. « Je ne fais que l’essentiel, c’est-à-dire aller au travail et regagner ma chambre en toute tranquillité », poursuit-il. Il ajoute : « je me réfère toujours à mon guide religieux en faisant mes prières ou aller voir mes compatriotes avec qui je partage cette ville du nord ».

Un autre marchand ambulant, qui revenait de vacances du Sénégal, M. Diagne, est installé à Roubaix depuis plus d’une décennie. Lui aussi, il fait le tour des marchés du lundi au dimanche pour gagner honnêtement sa vie. « Je n’ai pas à me plaindre. Je suis venu ici pour travailler et rentrer au pays. Alhamdoulilahi (Dieu merci) je me porte bien », soutient-il.

À côté du commerce, il y a un métier bien exporté à Lille, c’est celui de batteur de tam-tam ou animateur de « sabar ». La famille Mbaye de Dakar, originaire de la Médina, y trouve bien son compte. Ma Cheikh Mbaye, homonyme du grand batteur et tambour-major de la Collectivité léboue de Dakar, Ma Cheikh Mbaye Fatma Ndiaye, fait partie d’un groupe de jeunes qui se sont intégrés en exportant le folklore sénégalais.

À travers des animations dans les villes de Lille, Roubaix et dans le département Nord-Pas-de-Calais, ces jeunes sont sollicités dans toutes les manifestations et dans les organisations culturelles, soirées et boîtes de nuit. « Ici, nous nous considérons en famille, car il faut se produire en groupe », déclare Ma Cheikh Mbaye. Sans complexe, le « sabar » en bandoulière, il fait étalage de son talent sous les applaudissements d’un public, à majorité de Français, qui esquissent des pas de danse.

« Pourtant, précise-t-il, notre groupe n’a que 18 mois de présence sur le terrain et aujourd’hui il est sollicité pour des manifestations organisées par les Sénégalais, les propriétaires de dancings et d’autres ressortissants des communautés africaines qui sont nombreuses ici ».

Babacar Mbaye dit Moussa est membre de ce groupe qui travaille avec l’association « City Téranga » dirigée par une Française d’origine sénégalaise, Mme Hélène Diongue, fille du célèbre footballeur de l’équipe nationale d’Asmara 1968, l’ailier Doudou Diongue des Espoirs Dakar, aujourd’hui le Jaraaf avec la fusion de 1970 de l’ancien Commissaire aux Sports, Lamine Diack.

« Nous sommes heureux de vivre de notre art et notre fierté aujourd’hui, c’est d’avoir initié beaucoup de jeunes Français à la danse sénégalaise, plus particulièrement le « sabar » avec ses différentes facettes », souligne Babacar Mbaye dont le groupe a initié quelque 300 élèves à la danse sénégalaise.

« Parmi nos élèves, il y a des Sénégalaises nées ici et qui n’ont rien à envier, en matière de danse sénégalaise, à leurs sœurs vivant au pays », se réjouit Babacar Mbaye. Comme bon nombre de Sénégalais, ces jeunes, issus d’une famille griotte dakaroise, n’ont pas des difficultés d’intégration dans leur nouvelle communauté. Sur les revenus, même s’il reconnaît que le groupe s’en tire à bon compte, Babacar Mbaye s’inquiète du fait que la zone est peuplée d’étudiants et les séances de tam-tam ne sont pas très régulières. Maintenant, face aux nouveautés, avec l’introduction des « djembés » et autres instruments musicaux, Babacar Moussa Mbaye pense qu’il est nécessaire de s’adapter pour agrandir le cercle de l’animation.

« Chez nous, c’est le « sabar » qui est l’instrument de communication le plus connu et le plus célèbre. Mais aujourd’hui, nous avons jugé plus judicieux d’y introduire tous les rythmes pour maintenir la clientèle dans les soirées que nous animons, mais surtout nos stagiaires qui veulent s’initier », déclare le formateur de « City Téranga ». Cette association musicale a un ambitieux programme d’œuvres caritatives. Dans ses objectifs, elle y introduit un volet d’aide et de soutien aux nécessiteux et bénéficie actuellement d’une subvention de la mairie de Lille, « comme toutes autres associations reconnues conformément aux lois et règlements français », fait remarquer M. Mbaye.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:37 PM)
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