Le Sénégal accueille une nouvelle promotion de 25 médecins spécialistes en oto-rhino-laryngologie (ORL) formés à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il s’agit de nouveaux médecins de cinq nationalités, qui viennent ainsi combler, en partie, le déficit criant de spécialistes dans cette discipline jugée essentielle pour la santé publique.

Un déficit marqué à l’intérieur du pays

Actuellement, le Sénégal ne compte qu’une centaine d’ORL, dont près de 80 % exercent à Dakar et à Thiès. Plusieurs régions restent dépourvues de spécialistes, obligeant les patients à se déplacer vers la capitale pour des soins de première nécessité. « Avec cette promotion, nous injectons de nouvelles compétences dans le dispositif sanitaire et l’espoir est grand de voir ces médecins déployés dans les régions », a expliqué le docteur Fallou Niang, directeur du centre hospitalier de Fann et directeur du centre hospitalier régional de Kolda et parrain de la promotion.

En effet, la formation a nécessité plus de douze années d’études après le baccalauréat. « Elle illustre l’engagement des autorités sanitaires et académiques à doter le pays de ressources humaines de qualité. Cette promotion incarne la vision d’une santé équitable et décentralisée, inscrite dans l’Agenda national de transformation du système de santé », a rappelé le Dr Niang.

Au-delà du renforcement en effectifs, ces nouveaux spécialistes apportent des compétences cruciales dans la lutte contre la surdité, dont la prévalence est estimée entre 6 et 8 % au Sénégal. La réhabilitation auditive, qu’elle passe par la chirurgie, les appareils ou la rééducation, reste encore insuffisamment accessible.

Le docteur Ndiaye plaide pour la mise en place d’un programme national de dépistage systématique dès la naissance. « Avant trois ans, tout enfant atteint doit pouvoir bénéficier d’une aide auditive. C’est un défi collectif qui engage ORL, pédiatres, gynécologues et autorités » renseigne-t-il. Il ajoute que « ces 25 nouveaux ORL représentent un apport stratégique pour le système de santé sénégalais. Avec leur déploiement attendu dans différentes régions, ils devraient contribuer à réduire les inégalités d’accès aux soins et à renforcer la souveraineté sanitaire du pays ».