Des vieillards, des adultes, des femmes, des demoiselles, des enfants, au total, 180 Sénégalais ont pu, avec succès, prendre la poudre d’escampette pour sauver leurs vies. Au vu de la cavalcade de violences qui, en à douter, fera sombrer la Côte d’Ivoire, il n’y avait pas mieux à faire, selon Abdou Bakhé Mbaye que de revenir au bercail. Ce dernier, parlant au nom de ses compatriotes, se désolera d’avoir été « abandonnés par l’Etat du Sénégal ». « Nous sommes venus grâce à nos propres moyens. Jamais le Gouvernement Sénégalais ne s’est soucié de savoir si nous étions en vie ou si nous étions déjà morts. Tout le contraire des pays frères comme le Mali qui, dès les premiers accrochages, se sont attelés à rapatrier ses émigrés » dira-t-il. Son compère, Bara Fall, d’ajouter que « nous sommes venus sans amener nos biens. Pourtant, nous étions partis pour soutenir nos familles et aujourd’hui nous serons des charges familiales parce que l’Etat n’a pas su à agir en responsable ». Plusieurs d’entre nous ont été tués. Huit corps, d’après notre interlocuteur ,ne sont pas encore enterrés et pourraient même ne pas parvenir à leurs parents. Des mots qui arracheront des larmes à Serigne Mourtadha Mbacké Ibn Serigne Abdou Lahad. Dans son discours, le fils du 3ème Khalife de Touba a déploré le comportement honteux de l’Etat. Le marabout dira que c’est le ministre des Affaires étrangères, en personne, qu’il lui a confié que l’Etat n’avait fini de déployer aucun dispositif de rapatriement des Sénégalais. Néanmoins, il se gardera de blâmer le Gouvernement, invitant les Mourides à cesser de compter sur les politiques. Martelant ne ressentir aucun mépris à l’égard du Président Wade, le marabout s’offusquera, toutefois, de la négligence dont il a fait montre dans ce cas d’espèce.
Le Chef de Cabinet de Madické privé d’interview Afin de répondre aux différentes interventions des uns et des autres, le Chef de Cabinet du ministre des Affaires étrangères a senti le besoin de parler aux journalistes. Malheureusement, tel n’a pas été le cas. A peine essayait-il de tempérer les ardeurs que des protestations ont fusé. Deux hommes s’opposeront, catégoriquement, à ce qu’il se prononce sur la question. Interpelés, ils diront que Me Madické n’a jamais répondu à leurs sollicitations. Pire, lorsque la violence a augmenté d’intensité, « le ministre a préféré éteindre son téléphone-portable. Donc, aujourd’hui, ni lui, ni ses proches n’auront droit à la parole ». Finalement, le sieur se résignera avant d’être appelé par le marabout… Nos interlocuteurs, venus à bord de 5 minibus, ont déclaré qu’un autre contingent de 200 personnes est en route. Leurs véhicules souffrent de petites difficultés techniques. « Plusieurs d’entre eux ont été, sauvagement, battus par les milices de Laurent Gbagbo », nous confie un émigré.
4 Commentaires
Niirek
En Avril, 2011 (10:26 AM)Wakh Deug
En Avril, 2011 (10:39 AM)Xalaas
En Avril, 2011 (12:15 PM)xALAAS §
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En Avril, 2011 (16:58 PM)merci
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