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Economie

CRISE ENERGETIQUE Sale temps sur l’économie

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CRISE ENERGETIQUE Sale temps sur l’économie
Après la froide analyse macroéconomique sur la crise industrielle de la semaine passée, il est bon de revenir sur la crise à partir d’une approche plutôt microéconomique. Afin de mieux comprendre les conséquences et autres désagréments sur le vécu quotidien des opérateurs économiques et des populations.

Lundi 27 mars 2006. Veille de bouclage du journal, donc un jour de forte production. Pour une certaine raison, je décide de rentrer et continuer le travail à la maison. Manque de chance. De 16h à minuit, point de jus. Comme le groupe électrogène fonctionnait en continu au bureau, j’avais "presque oublié" le calvaire que vivaient au quotidien les populations et tous les travailleurs qui n’avaient pas du tout cette "chance". En restant ainsi huit longues heures sans pouvoir rien faire, mais surtout en tant que journaliste économique, j’ai commencé à réaliser, en grandeur nature, tous les désagréments que pouvait engendrer sur l’activité économique ce " système de rationnement " dans la fourniture de l’énergie électrique.

Brusquement, me vinrent à l’esprit tous ces papiers que j’ai écrit sur la " fameuse " Stratégie de croissance accélérée, sur le Sénégal qui serait sur les rails de l’émergence, sur la promotion de la Destination Sénégal. Mais bon Dieu, à quoi peut bien servir une politique de marketing du pays sur l’international quand les autorités ne sont même pas capables d’assurer le minimum vital ? A savoir, un approvisionnement énergétique régulier, continu et de qualité. Vraiment, du basique !

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’au rythme où vont les choses, on semble plutôt assister à la mise en œuvre d’une obscure Stratégie de " décélération " de la croissance. Qui est en train de se traduire par une baisse notable de l’activité à tous les niveaux de la chaîne de production. Ce qui ne serait pas, bien entendu, sans dommages sur les performances macroéconomiques.

Revenons encore au calvaire du consommateur-lambda qui ne peut plus conserver ses provisions dans son réfrigérateur. Qui, la nuit, est privé de lumière, de télé, de ventilateur ou de climatiseur. Bref, qui est obligé de vivre dans sa chair les affres des délestages à n’en pas finir de la boîte de Samuel Sarr. Celui-là même qu’on nous présentait comme un " manager hors pair, un financier tellement " réseauté " sur l’international, qui allait apporter tellement de milliards, par centaines, qu’on ne devrait plus parler de délestages au Sénégal… " Le moins qu’on puisse dire, c’est que la montagne de promesses a accouché d’une toute petite "souris" de réalisations. Mais enfin…

Pour continuer à noyer mon désespoir, je me jette à fond sur le téléphone. Appelant ainsi tous les correspondants possibles et imaginables. Dont deux qui sont hyper-intéressants. Le premier est la représentante d’une multinationale de Ntic, présente presque partout dans le monde. Donc, une responsable qui est obligée d’être connectée presque 24h/24. Etant obligée de correspondre, à temps réel, avec des interlocuteurs éparpillés un peu partout dans le monde. Donc, imaginez alors cette dame, ainsi obligée de courir, son ordinateur portable en bandoulière, d’un coin à un autre de la ville à la recherche du précieux jus pour pouvoir être fonctionnelle. Si je vous dis qu’elle est aussi responsable d’un mouvement de lobbying devant promouvoir l’investissement au Sénégal, vous comprendrez aisément qu’elle doit en avoir " ras-le-bol ". Non seulement pour son job, ainsi réduit à sa plus simple expression. Mais aussi et surtout cette dame-là, que voulez-vous bien qu’elle dise à ses interlocuteurs du business mondial pour les inciter à s’implanter au Sénégal ? Idem aussi pour nos "marketeurs" de l’Apix. J’imagine qu’ils ne doivent vraiment pas " être bien " ces temps-ci. Tellement ce qui se passe au Sénégal, ces dernières semaines, est en porte-à-faux total avec tous leurs discours sur les avantages, bienfaits et autres atouts de la Destination Sénégal. Mais enfin…

L’autre interlocuteur est un hôtelier, propriétaire d’un réceptif de luxe sur la Petite Côte. Lui, également, de me narrer les désastres causés par les délestages sur son activité. Avec des ruptures dans l’approvisionnement en eau et l’obligation de recourir à de l’eau minérale, même pour la douche. Sans compter les surcoûts de consommation énergétique avec des groupes électrogènes fonctionnant à plein régime et presque à feu continu. Pour ainsi dire, une situation qui est loin d’être " incitative ", ni pour le touriste qui a payé très cher afin d’être à l’aise pour ses vacances. Ni pour l’opérateur économique qui ne sait même pas à quelle autorité se vouer. Tellement on ne voit pas le bout du tunnel alors qu’elles passent tout leur temps à nous dire que la crise est finie, alors qu’elle ne cesse de perdurer. Dommage !



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