La Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) a servi une réplique salée à la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) qui l’accuse, en même temps que les partis de la mouvance présidentielle, d’être responsable de l’échec du dialogue politique. « Nous n’avons pas de leçon à recevoir de la Raddho », a déclaré Abdoulaye Bathily. La Cpa a, par ailleurs, lors de sa réunion hebdomadaire d’hier, jeudi 7 septembre, estimé que la réquisition des produits pétroliers des grandes entreprises énergétiques n’est pas la solution aux délestages.
Dans un communiqué reçu avant-hier, mercredi 6 septembre, la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) tenait toute la classe politique responsable de l’échec du dialogue politique. Les leaders et responsables des partis membres de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) n’ont pas bien apprécié cette sortie et n’y sont pas allés du dos de la cuillère pour le faire savoir. « Je pense que la position de la Raddho, si c’est bien celle-là, elle est inacceptable. Nous n’avons pas de leçon à recevoir de la Raddho. Nous sommes des partis politiques, chacun n’a qu’à faire son travail. Ce n’est pas à la Raddho de dire que nous n’avons pas de vision. Ce n’est pas à la Raddho de nous mettre dos-à-dos », a déclaré le porte-parole du jour de la Cpa, Abdoulaye Bathily.
Le secrétaire général de la Ld/Mpt d’expliquer : « nous sommes en face d’un gouvernement qui a hérité d’un système démocratique stable magnifié par les élections du 19 mars qui se sont déroulées dans la paix civile. Tout ce qu’on peut lui demander, c’est de faire au moins comme le précédent système. C’est d’arriver à des élections à date régulière dans les conditions de la paix civile ». Pour lui, « c’est tout le contraire de ce gouvernement qui a reporté les élections législatives ». Le porte-parole de la Cpa de s’interroger : « avec tous les problèmes que connaît aujourd’hui, le fichier électoral, en quoi peut-on nous rendre responsable de cette situation, en quoi sommes nous responsable de cela. Je ne comprends pas comment on peut nous renvoyer dos-à-dos face à un gouvernement qui dit que dans trois mois, il aura un fichier complet sans problème et qui peine, un an après ,à sortir un fichier et les cartes d’électeurs ». Abdoulaye Bathily d’ajouter : « ce n’est pas juste. On ne peut pas jouer à l’équilibrisme, un coup par-ci, un coup par-là. On ne s’en tire pas comme cela ». Pour lui, « Ce n’est pas Abdoulaye Wade qui a instauré le dialogue démocratique dans ce pays. C’est le premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor qui l’a érigé, Abdou Diouf a suivi. Malgré les péripéties de cette vie politique, c’est grâce à ce dialogue-là qui existe depuis 40 ans que le Sénégal a pu évoluer de manière stable. Tout ce qu’on demande à Abdoulaye Wade c’est de faire la même chose que ces prédécesseurs, surtout pour une telle question », a avancé le leader de la Ld/Mpt.
Dans la foulée, il a rappelé qu’en 1992, il y a eu un dialogue politique qui a abouti à un code électoral consensuel alors qu’en1993, c’est également un dialogue politique qui a abouti au découplage des élections présidentielle et législatives, dont Abdoulaye Wade a bénéficié pour accéder au pouvoir. C’est grâce au dialogue politique que L’Observatoire national des élections (Onel) a été créé et qui a permis des élections stables en 1998 dont tout le monde s’est félicité. C’est grâce, aussi, au dialogue politique qu’on a abouti à la création de la Cena (Commission électorale nationale autonome, Ndlr) en passant qu’elle va faire mieux que l’Onel, « mais on constate que la Cena est en deçà de l’Onel », a-t-il fait remarquer. Le porte-parole du jour de la Cpa a semblé être tellement dépité par la sortie de la Raddho qu’il n’a pu s’empêcher de se poser des questions. « Comment on peut dire que nous ne sommes pas pour le dialogue ? ». Abdoulaye Bathily de fulminer que « ce que la Raddho dit est inacceptable. Nous ne pouvons pas recevoir de leçon de la Raddho. Et c’est très commode de se mettre à côté et de distribuer des coups. Il faut qu’on se dise la vérité. Aujourd’hui, s’il y a manque de dialogue, c’est à cause de Abdoulaye Wade ».
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