Le patron de l'Ong Aid Transparency est loin d'applaudir la mesure prise par le chef de l'Etat de réduire la taille de son gouvernement pour faire face à la conjoncture nationale et internationale avec la hausse des prix des denrées de première nécessité. Pour Jacques Habib Sy, le fait de ramener le nombre de ministres de 38 à 28, ‘n'est qu'un feu de paille en ce sens que ce nombre est nettement insuffisant’. Ensuite, fait noter le président d’Aid Transparency, ‘sur le plan qualitatif, il n’y a aucune sorte de décision lumineuse qui montre que Wade veut se départir de l'informalisation ministérielle’. Cette réduction, selon toujours Jacques Habib Sy, n'est rien comparée au nombre d'ambassades que compte le Sénégal à l'étranger. ‘Des ambassades inutiles, car elles ne s'occupent même pas des Sénégalais vivant à l'étranger. La preuve, ces derniers sont confrontés à un problème de passeports que ces ambassades n'arrivent pas à régler depuis longtemps’.
Par ailleurs, Jacques Habib Sy estime que le véritable problème de ce gouvernement, ‘c'est cette frime en permanence, cette démagogie intellectuelle qui fait croire que le Sénégal est à la première loge, alors qu'il n’y a aucune émergence au Sénégal. C'est cette frime qui amène le gouvernement à organiser des réceptions d'apparât à l'étranger qui se chiffrent en milliards avec des délégations pléthoriques et qui ne cessent de se comporter de manière indigne’. Aussi le patron d’Aid Tranparency estime que le chef de l'Etat devait plutôt ‘s'attaquer à ses dépenses somptuaires’ tels que l'achat de centaines de véhicules 4X4 aux députés, la réduction du budget de la présidence de la République qui est sans commune mesure avec les capacités du Sénégal. En outre, de l'avis de M. Sy, Me Wade doit renoncer à l'achat d’un nouvel avion présidentiel et certains voyages ‘artificiels’ qui grèvent le budget de l'Etat. ‘L'année dernière, rien que le kérosène a coûté près d'un milliard 300 mille francs Cfa pour les nombreux déplacements du chef de l'Etat’, révèle Jacques Habib Sy.
L'autre aspect du problème, souligne Jacques Habib Sy, c'est qu'il y a plus d'argent qui sort des caisses de l'Etat pour tomber dans l'escarcelle de multinationales que ce qui entre dans le pays. Ce qui lui fait dire que ‘notre balance commerciale est chroniquement déficitaire. Tous les agrégats sont au rouge malgré tout ce qui se dit dans l'entourage du chef de l'Etat. C'est de la folie par exemple de soutenir que la capacité d'endettement du Sénégal est de 17 %… Voilà ce qui illustre cette frime et cette démagogie intellectuelle qui consistent à vouloir faire du Sénégal un pays aux premières loges’.
Le patron de l'Ong Aid Transparency ajoute que si on en est arrivé à se serrer la ceinture, c'est parce que le chef de l'Etat n'a pas su prioriser les dépenses. Pour exemple, il cite le cas de l'embellissement de la corniche à plusieurs milliards pendant que certaines routes indispensables pour la circulation des biens à l'intérieur du pays sont impraticables, au moment également où l'agriculture et l'industrie connaissent d'énormes difficultés. ‘A cela s'ajoute l'affaire Idrissa Seck dans laquelle l'Etat a dépensé plus d'un milliard entre la mise sur pied de la Commission d'instruction et son équipement, les frais des commissions rogatoires qui ont sillonné le monde, ceux de la dizaine d'experts de l'Ige etc. Et tout cela pour aboutir au résultat que l'on connaît aujourd'hui’, renseigne Jacques Habib Sy pour mieux expliquer comment le Sénégal est arrivé à cette situation même si l'on met souvent à l’index la conjoncture internationale et la hausse du prix du baril de pétrole.
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