La trame de cette affaire qui aurait pu coûter à Abdoulaye Baldé son poste de directeur exécutif de L'OCI et même de secrétaire général de la Présidence de la République, s'est écrite en pleine semaine des fastes libéraux à Paris. Me Aboulaye Wade était sans doute loin de s'imaginer qu'un scandale fabriqué dans les rangs de sa famille libérale allait l'empêcher de savourer ses distinctions à l'UNESCO et à l'UIT à Genève sans remous. Ce n'est pas très différent de beaucoup d'histoires déjà connues sous la République de Me Abdoulaye Wade souvent «abusé» par de «vrais faux bulletins de renseignements» qui lui sont fournis. Sauf que cette fois-ci, le filet semblait beaucoup trop gros pour faire mordre le chef de l'Etat à l'hameçon. Et pourtant, Me Wade a failli mordre. Nos sources recoupées tout au cours de notre enquête, révèlent que lorsque le quartet cité plus haut aurait fait part au chef de l'Etat de l'existence d'un «document particulièrement accablant» pour Abdoulaye Baldé, épinglé pour des dessous de tables et de pots-de vins dans le cadre des chantiers de l'OCI sur la Corniche-ouest, le président de la République était dans tous ses états. Et à cet instant précis, la seule personne à laquelle le chef de l'Etat s'en est ouvert, c'est son fils Karim Wade, pour lui tenir un langage qui en disait long sur le sentiment qui l'animait et surtout le sort qu'il allait réserver à Abdoulaye Baldé.
Et karim Wade parla de complot
C'est donc un Me Wade déjà «travaillé» par ses informateurs qui se serait adressé à son fils en ces termes : «Je ne sais plus à qui faire confiance. Je suis déçu par Baldé aussi». Et quand Me Wade a commencé à expliquer au président de l'ANOCI ce qui venait de lui être livré comme information, le fils n'en revenait pas. Et ce dernier entamait de restituer au président de la République ce qu'il considère comme la vérité dans cette affaire. Et nos sources, très au fait de tous les agissements au plus haut niveau de l'Etat pendant ces premiers jours où l'affaire n'était pas encore sur la place publique, racontent de mémoire, le bref dialogue qu'il y a eu entre le père et le fils.
*Me Wade : Ah bon, toi aussi tu es au courant ?
*Karim : Mais oui, Baldé m'a parlé des courriers qu'il a reçus et il a déjà porté plainte pour tirer cette affaire au clair. *Me Wade : Comment çà Baldé a porté plainte ? Ils viennent de me demander l'autorisation de saisir la justice ! (Ndlr. . . et Me Wade de citer les noms de Ousmane Ngom, Macky, Cheikh Tidiane et Souleymane Ndéné Ndiaye qui ont travaillé sur le dossier *Karim : Non, en fait, c'est Baldé lui-même qui a décidé de tirer cette affaire au clair avec le jeune homme qui l'accuse. *Me Wade : Quel jeune homme ? Ils m'ont dit que c'est une ONG très sérieuse qui a produit le document. Le reste se passe de commentaires ; notamment la colère mêlée à l'incompréhension de Karim Wade qui a du mal à comprendre que des gens du camp présidentiel et à des niveaux aussi élevés, mettent des bâtons dans les roues de Abdoulaye Baldé. Et au-delà de sa personne, à l'ANOCI dont il est le président. Et, ceci n'est rien face à la réaction indignée de Me Wade à l'endroit de ses informateurs qui ne seraient autres, faut-il le rappeler, que Macky Sall, Souleymane Ndéné Ndiaye, Ousmane Ngom et Cheikh Tidiane Sy. Ce dernier qui était à Paris à portée de main du président de la République, en a d'ailleurs fait les frais, selon des sources dans l'entourage du chef de l'Etat. Il est donc facile aujourd'hui de comprendre quelles sont ces «personnes tapies dans l'ombre du pouvoir qui ont monté cette cabale» dont parlait Karim Wade dans une de ses récentes sorties sur Rfm et reprises par L'Observateur dans son édition du samedi 03 juin 2006. Le président exécutif de l'ANOCI s'est aussi fait l'écho des accusations portées par Abdoulaye Baldé contre ces mêmes personnes que la chronologie des événements a fini par désigner. Selon une source proche de Baldé, le document fourni par les soins de Pape Malick Ndiaye est d'abord tombé entre les mains des services de Abdoulaye Baldé hors du territoire, qui a décidé de saisir son avocat pour ester en justice pour «dénonciations calomnieuses» sans voir plus loin. Et c'est bien plus tard qu'une copie du dossier serait arrivée à la Primature. Le Premier ministre aurait, selon des proches de Baldé, manifesté une diligence particulière. Il aurait à la limite fait preuve d'empressement pour coordonner l'affaire avec Souleymane Ndéné Ndiaye, ministre d'Etat directeur de cabinet du président de la République en prenant soin de «verrouiller l'info» pour que le mis en cause qui pourtant est le chef de l'administration à la Présidence de la République, n'en sache rien avant que le chef de l'Etat n'en soit réellement informé pour aviser. Le Garde des Sceaux aurait alors convaincu le président de la République de saisir la justice avec la subtile requête de cheikh Tidiane Sy pour que le Président Wade «libère» Baldé de ses charges, le temps de le mettre à la disposition de la justice. Nous avons tenté d'avoir la version de Cheikh Tidiane Sy en vain. Le ministre Ousmane Ngom est resté injoignable. Seul le ministre d'Etat, directeur de cabinet du président de la République s'est exprimé sur cette affaire. Souleymane Ndéné Ndiaye a rejeté et pris la défense du Premier ministre Macky Sall. Voir (itw Serigne Saliou).
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