Serigne Omar Mbacké est le fils de Serigne Cheikh Amadou Mbacké Gaïndé Fatma. Ce dernier s'était installé à la Sicap rue 10, qui porte son nom depuis les années 50. Serigne Omar y est né et y a grandi. En marge des préparatifs de la célébration du trentenaire de la disparition de son père, il parle de ses relations avec Me Wade, le Pds, Karim Wade, entre autres.
Aujourd'hui la communauté musulmane célèbre les 30 ans de la disparition de Serigne Cheikh. Qu'elle lecture en faites-vous ?
A l'image de tous les musulmans, et particulièrement de tous les talibés, nous commémorons l'évènement, comme partout au Sénégal. Car, la dimension du Cheikh était telle que, dans de nombreux foyers, les gens se rappellent son œuvre.
Y a-t-il un cachet particulier dans la célébration de cette année ?
Oui, parce que l'hommage de cette année coïncide avec la disparition du khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké, qui nous a quitté il y a moins d'un an. Un vibrant hommage lui sera rendu.
Pour en revenir à Serigne Cheikh, il fut un homme qui a beaucoup aidé des intellectuels sénégalais, parmi lesquels des hommes politiques. Vous qui êtes son fils, intéressez-vous à la politique ?
Ecoutez, si vous ne vous intéressez pas à la politique, la politique s'intéressera de vous. Faisant mienne cette philosophie, j'ai décidé depuis longtemps de participer à la gestion de la cité. C'est dans ce cadre que j'ai milité dans un parti, au Pds de Me Wade que mon père a beaucoup aidé lorsqu'il créait son parti.
Quels sont vos rapports avec Maître Abdoulaye Wade?
Nous avons soutenu Maître Wade aux élections présidentielle et législatives. Nous avions mis sur pied un mouvement de soutien qui s'est impliqué directement et s'est engagé résolument pour sa victoire, au niveau de notre commune d'arrondissement, même au-delà de nos frontières. Quant à mes relations avec lui, elles ne sont pas personnelles. Je n'ai fait que perpétuer la tradition, étant donné que Serigne Cheikh Mbacké l'a soutenu moralement, financièrement, il l'a incité à créer le Pds en 1974. Il est donc tout à fait normal que je le soutienne, par égard à mon vénérable père et guide, par respect pour sa mémoire.
Que pensez-vous des querelles intestines qui minent le PDS?
Elles sont le fruit des luttes de positionnement, car l'après Wade est devenu au sein du Pds une question centrale. Tout le monde croit en son étoile, et se dit que son heure a sonné ; aussi, ne faut-il pas s'étonner des appétits, des uns et des autres, pour le pouvoir, mais le Pds n'a pas pu trouver un personnage charismatique à la dimension de Maître Wade.
D'aucuns disent que le dauphin de Maître Wade est son propre fils, qu'il veut propulser? Qu'en pensez-vous?
Monsieur Karim Wade est un Sénégalais à part entière. Nous savons aussi qu'il a des ambitions pour le Sénégal. Mais s'il veut les réaliser, il doit nécessairement descendre sur le terrain, et acquérir le pouvoir par la voie des urnes. Il lui faut d'abord saisir sa chance à temps, et profiter des élections locales qui se profilent à l'horizon pour s'impliquer à la base. Il est clair que ni lui, ni même son entourage ne connaissent les difficultés auxquelles les populations sont confrontées. Et aussi, il y a certains paramètres sociologiques qui sont d'une importance majeure qu'il faut maîtriser. Je n'ai aucun préjugé sur Karim, mais il doit tenir compte des préoccupations des populations de sa commune. La dimension sociale est d'une importance capitale, à ne pas négliger surtout.
Donc, Karim Wade peut compter sur votre soutien?
Comme Serigne Cheikh l'avait fait pour son père, je l'accompagnerai dans la réalisation de ses projets, pour le Sénégal. Je l'invite et l'encourage à descendre au niveau de la commune qui est sa base naturelle, parce qu'il y a un travail à faire. Il faut aussi un bon choix des hommes, et une bonne stratégie pour gravir les échelons, en vue d'atteindre le sommet.
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