ÉMIGRATION : Le président Wade invite les jeunes rapatriés à soutenir son action

Le président de la République Abdoulaye Wade a invité ses jeunes compatriotes à le soutenir dans son œuvre de construction d'un Sénégal meilleur soulignant que le rapatriement d'émigrés clandestins en accord avec l'Espagne ne signifie ''nullement'' la volonté du gouvernement sénégalais de forcer les jeunes à rester au Sénégal. ''Nous ne disons pas que vous ne devez pas partir, mais il faut organiser les départs. Nous discutons avec l'Espagne, la France pour connaître leurs besoins.

Personne n'a jamais dit que vous ne devez pas partir'', a dit le chef de l'État qui recevait, mercredi au Palais de la République, un groupe d'environ 500 personnes récemment rapatriées d'Espagne. ''Il faut organiser et réguler tout ça. Il faut de l'ordre, de l'organisation et de la discipline. Je ne veux pas vous empêcher de partir, au contraire. Les émigrés qui sont régulièrement installés à l'étranger nous amènent de l'argent qui profitent à leurs familles et à eux-mêmes'', a dit Me Wade.

Le président de la République avait à ses côtés son directeur de Cabinet Souleymane Ndéné Ndiaye, les ministres Ousmane Ngom (Intérieur) et Aliou Sow (Jeunesse), Abass Ndiour, ambassadeur du Sénégal en Espagne.
''Le monde évolue. Il ne s'arrête pas. Ce qui était possible avant ne l'est plus aujourd'hui. Je dois vous dire la vérité. Il ne faut pas qu'on se trompe. Le monde ayant changé, le Sénégal aussi. Les difficultés viennent de très loin. Ça date de l'esclavage, de la colonisation'', a-t-il expliqué.

Il a ajouté : ''nos économies sont toujours dominées. C'est difficile, mais nous devons redresser la situation. C'est à cela que je vous invite. Nous devons construire notre pays. Personne ne viendra le faire à notre place. Ceux que vous êtes allés voir ont construit leur pays. Nous aussi, nous devons faire de même. C'est la première chose que je voulais dire. Celui qui vous dis autre chose, vous trompe''.

''Je peux faire quelque chose. C'est ce à quoi je vous invite, a encore dit le chef de l'État. Si tout marchait comme sur des roulettes, je ne serais pas là à mon âge. Je pense avoir fait pour le Sénégal des choses pour lesquelles je peux être félicité. Mais je suis resté parce que mon expérience, mes relations me donnent une chance unique au monde. C'est pour ça que je suis encore là où je suis.'' ''Vous les jeunes du Sénégal, je veux que vous vous engagiez à mes côtés pour construire le pays. Nous pouvons le faire. Vous ne savez pas comment y aller, je suis la personne qui doit vous montrer le chemin. Avec mon gouvernement'', a-t-il encore lancé aux jeunes qui font partie des 4.800 rapatriés en septembre et octobre dernier.

''Nous venons de très loin. Je n'ai pas besoin de dire tout ce que j'ai fait et ce que je continue de faire. Tout le monde le constate'', a conclu le chef de l'État.