Mercredi 01 Mai, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

CREDIT A… Madani Tall, directeur des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal : «La taxe sur les huiles ne va pas sauver l’arachide au Sénégal»

Single Post
CREDIT A… Madani Tall, directeur des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal : «La taxe sur les huiles ne va pas sauver l’arachide au Sénégal»

Sans vouloir répondre à l’émoi provoqué par ses déclarations antérieures sur la protection des huiles de la Sonacos, le représentant de la Banque mondiale au Sénégal précise sa pensée et explique comment, à son avis, la question de l’arachide devrait être abordée au Sénégal.

Vos déclarations sur la taxe sur les huiles importées ont créé beaucoup de remous. Il se dit que la suppression de cette taxe ferait de la Sonacos un importateur au même titre que d’autres, et qu’elle cesserait d’être une société industrielle, car la trituration de l’arachide seule n’est plus rentable.

Le plus important dans ce débat, c’est de comprendre que d’une part, il y a l’arachide, et de l’autre, il y a les huiles importées. La protection a été mise en place, il y a très longtemps, pour permettre à la Sonacos de générer un surplus de ressources qui lui permette d’accompagner la filière arachide, à travers la subvention du prix payé au producteur, ou à travers un accompagnement de l’encadrement, etc. Donc, on ne peut pas dire que la protection permet d’accompagner la filière arachide. Deuxièmement, c’est le gouvernement qui subventionne le prix au producteur, ce n’est pas la Sonacos. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on se demande à quoi sert cette taxe. La seule chose qu’elle fait vraiment, c’est renchérir le prix de l’huile pour les millions de consommateurs sénégalais. Donc, si le gouvernement et la Sonacos veulent garder cette activité, nous demandons simplement que l’on fasse des enquêtes pour voir à quel point le marché est attaqué. Que l’on fasse l’audit industriel de la Sonacos, pour savoir si elle peut se restructurer pour être efficace, se mettre à niveau, avoir les gains de compétitivité qui lui permettent de peser sur le marché. Si cela est possible, tant mieux ! Sinon, ce sera à l’Etat sénégalais de prendre ses responsabilités. S’il veut protéger la Sonacos éternellement, pour garder à 200 travailleurs leur place, c’est un choix de société. Si vous êtes prêts à payer très cher votre huile pour que la Sonacos continue à faire de l’huile végétale, c’est aux Sénégalais de le décider, et non à la Banque mondiale. Tout ce que nous disons, c’est que les choses doivent se faire correctement. On ne dit pas de supprimer la protection sur les huiles importées.

C’est ce que les gens semblent avoir compris…

On dit de la garder pendant une période de transition de 200 jours. C’est l’épreuve de vérité. Pourquoi les gens ont-ils peur d’aller vers une épreuve de vérité ? Il ne s’agit pas de personnaliser les choses, il faut poser les problèmes de fond. Donc, on a privatisé et le privé regarde par rapport à ses opérations, et il investit dans son outil de production, il essaie de s’organiser. Et s’il lui faut une protection, je suis d’accord. Nous sommes dans de bonnes dispositions pour faire les choses de façon transparente. Le gouvernement a toute la latitude de repartir vers l’Omc et demander une protection sur une durée plus longue, jusqu’à quatre ans. Mais, c’est un choix de société.

On craint également des risques sur la santé publique

C’est n’importe quoi ! C’est une question de contrôle, qui n’a rien à voir avec la taxe. Et même si vous mettez la taxe sur des huiles de mauvaise qualité, vous aurez toujours des problèmes de santé. Les problèmes actuels de la Sonacos ne peuvent pas être liés à la taxe, puisque pour le moment, cette taxe n’est pas levée. Le projet de loi actuel ne demande pas sa suppression. Elle demande que cette taxe soit limitée dans le temps, afin que l’on fasse une enquête d’audit industriel, pour voir plus clair dans l’histoire. Essayons d’approcher les choses de manière constructive, en tant que partenaires. La taxe a été signée en 2003, et j’étais très loin du Sénégal. Mais, en tant que Directeur des opérations, je dois veiller à ce que les accords entre le gouvernement et l’ensemble des partenaires qui appuient le gouvernement dans le domaine agricole soient respectés. Il faut que les gens comprennent que l’on est dans de bonnes dispositions. Nous savons que la filière arachide est importante pour le pays, et il n’est pas question de la démanteler, comme je l’entends dire par-ci par-là.

Mais est-elle menacée ou non ?

Même avec la protection à 15 ou 20%, sur trois, quatre ou cinq ans, si l’on ne met pas le doigt sur les problèmes de fonds, la filière arachide risque d’être compromise. Si l’on n’a pas abordé des problèmes de semences, les problèmes des outils agricoles, ceux du foncier ou de la fixation des prix payés au producteur, toute la protection dont pourrait bénéficier la Sonacos ne va pas régler les problèmes de l’arachide au Sénégal.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse
Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email