Kolda, 14 avr (APS) - Plusieurs habitants de la ville de Kolda (sud-est) manifestent violemment depuis ce samedi matin pour protester contre la mort suspecte dans les locaux de la police d'un jeune accusé de vol au domicile du président du Conseil régional de Kolda.
Kolda offre ainsi l'image d'une ville en état de siège depuis très tôt dans la matinée du samedi, a constaté le correspondant permanent de l'Agence de presse sénégalaise.
Les manifestants, qui réclament que justice soit faite, ont saccagé les locaux du commissariat central et la maison du présiddnt régional, Mamadou Lamine Dramé.
La victime, un jeune homme d'une trentaine d'années, serait décédée ‘'après avoir été malmenée au cours de l'enquête''.
Son corps sans vie aurait découvert tôt dans la matinée du samedi dans les locaux du commissariat avant d'être évacué à l'hôpital régional de Kolda par les soldats du feu sur ordre du procureur.
Cette accusation a été balayée par un officier de la police qui estime que le jeune homme serait victime d'une mort naturelle, dans la mesure où le constat a été fait dans la matinée après que des éléments ont trouvé le corps allongé dans la cellule du commissariat.
Le procureur Habib Awe interrogé par l'APS déclare qu'après avoir été mis au courant de la situation, s'est rendu au commissariat où il a rencontré les parents de la victime.
‘'Je suis allé à l'hôpital régional où j'ai examiné le corps sans trouver de traces de services corporels'', a dit le procureur, ajoutant : ‘'j'ai retourné le corps sur tous les côtés, mais je n'ai constaté aucune trace de sévices''.
‘'Néanmoins, a-t-il poursuivi, j'ai ordonné au médecin de procéder à une autopsie pour déterminer les circonstances réelles du mobile du décès du jeune'', a indiqué M. Awe, précisant toutefois que ‘'force restera à la loi car personne n'a le droit de se faire justice. Je prendrai toutes les dispositions pour que la lumière soit faite sur cette affaire''.
Face au mouvement de colère des populations, notamment celles du quartier Doumassou où est né le jeune décédé, un important dispositif de sécurité a été mis en branle.
Des militaires ont été déployés a travers les différentes artères de la ville, en attendant un renfort des éléments du Groupement mobile d'intervention (GMI) en provenance de Ziguinchor.
Un groupe de jeunes arrêtés par la police ont été libérés en début d'après-midi sur ordre du procureur. La tension reste cependant très vive.
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