« Yoonu askanwi (la voie du peuple en wolof) constitue une sensibilité que des camarades et moi-même, dans le pays au plan national et à l’extérieur du pays, dans la diaspora, ont créée, suite à la crise que notre parti est en train de vivre », a indiqué Alassane Guissé, l’un des initiateurs de ce courant au sein de Aj/Pads.
Il explique que lui et ses compagnons "frondeurs" se sont ainsi conféré aux statuts de leur parti qui, dans son article 17, prévoient "la possibilité de constituer une sensibilité à l’intérieur de la formation politique, pour participer à la vie démocratique du parti, contribuer à l’organisation des débats sereins et constructifs". Pour M. Guissé, il faut que ces camarades de la direction de AJ reconnaissent cette sensibilité, une première dans le parti pro-pouvoir plaide.
« Maintenant, si la direction s’oppose à ce que cette sensibilité mène ses activités à l’intérieur du parti, la responsabilité de la direction sera engagée sur l’évolution de la situation au sein du parti. Je veux dire qu’on ne peut pas arrêter une sensibilité, un courant, des vagues par la main", poursuit l’un des initiateurs dudit courant, avant d’affirmer que "cette sensibilité s’imposera au sein du parti et en dehors du parti ».
Mais, au sein de la partie opposée à cette menée courantiste, c’est un son de cloche différent. Le porte-parole de Aj, Mouhamadou Daff, déclare que cela est contraire au même article 17 invoqué par les "frondeurs", et qu’il n’accepte qu’une minorité s’érige en fraction.
« C’est trop dire qu’il y a un courant qui est né dans notre parti, parce que, en réalité, c’est une minorité qui s’est érigée en fraction. Pour nous, cela est inacceptable, parce que la sensibilité, pour qu’elle existe dans un parti, c’est le parti qui en définit le mode de création ainsi que le mode de fonctionnement », rejette le porte-parole des « follistes ».
« Des autoproclamés »
A en croire Mouhamadou Daff, « dans le cas d’espèce, il y a eu la charrue avant les bœufs". Le porte-parole de Aj d’expliquer qu’Alassane Guissé et compagnie se sont "autoproclamés, sans avoir eu à débattre à l’interne de la faisabilité et des modalités de la mise en œuvre d’une telle initiative".
M. Daff avance que "c’est une minorité qui s’est érigée en fraction, en ce sens qu’ils nous ont sorti une déclaration après une décision majoritaire à laquelle ils ont pris part largement", précisant que c’était au cours du Secrétariat exécutif politique du 17 juin 2007 qui a décidé de relancer le partenariat avec le Pds et le président de la République.
Il avoue ainsi que la pomme de discorde, c’est l’option du compagnonnage avec le parti au pouvoir.
Selon Mouhamadou Daff, le Secrétariat permanent a décidé dans sa séance hebdomadaire de ce jeudi d’amener le dossier au niveau du Bureau politique, qui "certainement aura à étudier et à prendre ses responsabilités".
Les courantistes se réunissent ce samedi après-midi pour plencher sur ce qu’ils appellent "situation de crise que vit le parti depuis la présidentielle (février 2007) et les législatives (début juin 2007).
"Nous allons faire des propositions au parti et à sa direction", a fait savoir ce samedi midi sur la Radio futurs médias (Rfm), Madièye Mbodj, un des frondeurs. Ces derniers ont été interdits de réunion à la permanence de AJ, relève M. Mbodj. Lui et ses camarades vont se rabattre ailleurs, comprenant que " la permanence soit la propriété individuelle de quelques personnes du parti".
Les courantistes annoncent une point de presse au terme de leur rencontre vers 18 heures.
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