Des raisons alors évoquées pour motiver le départ de Cheikh Tidiane Gadio du ministère des Affaires étrangères, figurait la gestion du pèlerinage à La Mecque. M. Gadio avait toujours refusé que l’organisation de cet événement religieux, qu’il confiait à son chef de Cabinet, soit détachée de son ministère. Exit Gadio et le chemin est libre pour le chef de l’Etat de formaliser sa volonté. En effet, depuis le 14 octobre, la gestion du pèlerinage est confiée à une «structure administrative créée» pour l’occasion. Elle est dénommée «Commissariat général au pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam» et est «rattachée à la Primature», lit-on dans le décret 2009-1134, du 14 octobre, signé par le Président Wade et le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Le Commissariat ainsi institué est dirigé par un Commissaire général nommé par décret, comme il est fixé par l’article 2 du texte législatif.
Ce changement opéré par le chef de l’Etat s’explique par des «difficultés récurrentes d’organisation et de fonctionnement de la Commission chargée du pèlerinage». Laquelle commission avait à sa tête un commissaire et son adjoint, «sans statut, et nommés souvent quelques semaines avant le démarrage des opérations», relève-t-on dans le rapport de présentation du décret. Une situation qui n’assure pas d’avance une bonne coordination des activités liées au pèlerinage. Et pour corriger ces manquements, le Commissariat général est doté de trois structures internes avec des missions précises. Il s’agit de la Division administrative et financière chargée de «l’administration du Commissariat général», de la Division logistique chargée «des moyens techniques» et de la Division de l’encadrement à laquelle il revient d’assurer «la formation et l’encadrement religieux des pèlerins».
Autre constat fait par le chef de l’Etat pour justifier le changement intervenu, c’est le système de cooptation qui prévalait dans la désormais défunte mission vieille de 45 ans. «Les membres de la mission d’encadrement constituée de bénévoles sont nommés pour la circonstance», rappelle le rapport. Une méthode qui est maintenant bannie dans la mesure où le décret stipule, en son article 5, qu’un «arrêté du Premier ministre désigne chaque année les membres de la Commission d’encadrement». Dans le but de rompre avec le pilotage à vue qui a toujours caractérisé l’organisation de cet événement, il est exigé, désormais, au Commissariat, «trois mois après les opérations du pèlerinage, de fournir au Premier ministre un rapport d’exécution du déroulement du pèlerinage».
Seulement selon des sources dignes de foi, l’affectation du Commissariat général au pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam à Souleymane Ndéné Ndiaye, n’est que transitoire. L’on assure que son destinataire final n’est autre que Karim Wade. Qui tient à contrôler d’amont en aval la machine du pèlerinage, non seulement riche en baraka, mais aussi et surtout en retombées politiques.
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