Le programme des pluies provoquées ''Bawaane'' (pluies abondantes en langue wolof) a permis d'augmenter ''de manière très significative'' le niveau de précipitations enregistrées au Sénégal en 2005, a indiqué, mardi Matar Ndiaye, directeur de la Météorologie nationale.
''De manière indicative'', l'année 2005 qui a marqué le démarrage de ce programme a été ''très pluvieuse'', selon M. Ndiaye, également coordonnateur du programme des pluies provoquées. Invité des ''Grands débats de l'info'', le directeur de la Météorologie nationale a souligné que ''de manière très significative, l'année 2005 a été beaucoup plus pluvieuse, particulièrement dans les zones cibles''.
Présente dans de nombreux pays africains dont le Maroc, la Libye, le Burkina Faso, la technique des pluies provoquées a été expérimentée au Sénégal en 2005, depuis que l'idée a été lancée en août 2002 par le président Wade. Elle consiste dans la modification artificielle du temps d'avoir des précipitations abondantes à partir des nuages disponibles, à l'intérieur desquelles on introduit des particules qui favorisent le processus de développement des précipitations.
Le programme sénégalais, développé avec l'appui de l'expertise marocaine, s'inscrit dans ''un choix stratégique, parce qu'il porte sur une politique de maîtrise de l'eau'', selon Matar Ndiaye. L'idée de ce programme est en lien avec le constat d'une ''baisse significative'' de la pluviométrie au Sénégal, qui a des répercussions négatives sur l'économie sénégalaise. Il espère avoir des ''incidences directes'' sur la valeur ajoutée, par l'amélioration de la production agricole.
De façon subsidiaire, le programme ''Bawaane'' permettra aux scientifiques sénégalais de mieux comprendre les processus physiques et microphysiques des nuages dans ''nos régions'', a ajouté M. Ndiaye. ''Le Sénégal commence à maîtriser effectivement'' cette technique des pluies provoquées, a-t-il déclaré non sans rappeler que ce programme est combiné à celui des bassins de rétention, qui est destiné à capter les eaux de ruissellement ''pour les utiliser au-delà de la saison des pluies''.
Les bonnes précipitations enregistrées en 2005 à partir de la mise en œuvre de ce programme ont par ailleurs permis ''le remplissage précoce des bassins de rétention'', a dit le directeur de la Météorologie nationale, se félicitant de ce que ''la synergie'' instituée entre les différents protagonistes du programme ait été sa ''clef de réussite''.
'Il est envisagé, au-delà de la phase expérimentale du programme (cinq ans), d'étendre la zone-cible'', à travers un programme sous-régional qui inclurait la Mauritanie, le Mali, la Gambie, a révélé M. Ndiaye. Le Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss) ''est en train de développer'' un programme similaire dont notamment les premières études de faisabilité seront dirigées par le Sénégal.
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