Tout de blanc vêtue, debout devant la porte de la maison, une
vieille dame tient une bouteille d'eau à la main et attend l'arrivée de
l'ex-Directeur général de l'Artp qui vient de bénéficier d'une liberté
provisoire. Elle, c'est Mme Sophie Seck, la mère de Daniel Seck, qui
tient à préciser que «la bouteille d'eau, c'est de l'eau bénite de
Lourdes». Se laissant aller, Mme Seck exprime sa conviction : «Je savais
que mon fils allait sortir, même dans 20 ans. La prison, c'est un
passage obligé de sa vie. Il devait passer par là et il l'a fait.
D'ailleurs, ‘ñu mu bayi prison, gënuleen (il ne vaut pas mieux que ceux
qu’il a laissés là-bas)».
Mme Seck qui affirme avoir travaillé
«pendant 30 ans» jusqu'à recevoir «la grande médaille d'or», est
convaincue de l'innocence de son fils. «J'ai appris à mon enfant à
travailler, pas à voler», lâche-t-elle avant de se tourner vers la femme
de Daniel Seck : «Je te remercie, tu as été très brave, tu es une
battante».
Revenant sur les circonstances dans lesquelles elle a
appris le placement de son fils sous mandat de dépôt, Mme Sophie Seck :
«C'est une voisine qui m'a appris la nouvelle. Je dois dire que j'étais
effondrée. Mais je rends grâce à Dieu car j'ai reçu des centaines de
visites chez moi. Je ne savais pas que mon fils avait tant d'estime aux
yeux des gens».
«Je savais comment les choses allaient se passer», confie Daniel
Seck
Élargi hier un peu après 16 heures,
Daniel Goumalo Seck a retrouvé son domicile vers 18 heures après un
détour chez le coiffeur pour, dit-on, «enlever les souillures». Devant
sa maison, ses proches l'ont accueilli avec des applaudissements et des
prières à la gloire du Seigneur. Entre les cris de joie des uns et les
larmes des autres, l'ex-Directeur général de l'Agence de régulation des
télécommunications et des postes (Artp), accusé de détournement de
deniers publics portant sur une somme de 135 millions de francs Cfa, a
accepté de confier quelques mots. «Je rends grâce à Dieu. Je remercie ma
famille et mes proches», dit-il avant d'ajouter : «Ce qui était
difficile pour moi, c'est la famille que j'ai laissé derrière». Oubliant
son sort, il renchérit : «Je pense que ça été plus difficile pour mes
proches».
«Ce qui était difficile, c'est la famille que
j'ai laissé derrière»
Non sans faire noter en wolof :
«xamoon naa mbir yi nu muy demee (Je savais comment les choses allaient
se passer)». Pour Daniel Seck, les quelques jours passés en prison
«c'est des moments qu'on passe et qui vous marquent pour la vie».
Pour
la suite de la procédure, M. Seck s'est réfugié dans un silence,
préférant s'en remettre à ses conseils. «La suite, c'est entre les mains
de mes avocats. Je laisse mes avocats se prononcer sur cette question»,
dit-il.
Revenant sur les conditions de détention à la prison
centrale, Daniel Seck déclare : «Ce que j'ai trouvé à Rebeuss, c'est une
famille. Rebeuss, c'est une solidarité très forte entre ses membres qui
sont aussi des humains. J'ai trouvé des gens dignes, forts avec des
cœurs purs». Ce qui fonde cette solidarité, poursuit M. Seck, «c'est de
savoir qu'ils (les prisonniers) sont dans le même espace, vivant les
mêmes situations très souvent dures, difficiles, mais qui vous
réunissent, qui vous ramènent à l'essentiel, c'est-à-dire à Dieu».
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