JEAN JACQUES TIZIE GARDIEN DE BUT DES ELEPHANTS «On a peur que ce qui est arrivé au Sénégal après 2002 nous arrive»

Que vous inspire un match amical opposant le Sénégal à la Côte d’Ivoire ? Une rencontre Sénégal-Côte d’Ivoire ? Ce sera un bon match surtout de retrouvailles. Ça va être une fête du football pour les deux nations. Qui ont montré un autre visage du football africain ces dernières années. Somme toute, c’est une très belle affiche.

N’est-ce pas une belle opportunité de confirmer ?

On ne voit pas cette rencontre en termes de confirmation. C’est plutôt une fête pour l’ensemble de l’Afrique et surtout l’Afrique de l’Ouest. C’est une manière de dire merci au peuple africain qui nous a soutenus. Aujourd’hui le football africain est en train de rivaliser avec les plus grands pays de football.

La Côte d’Ivoire n’a pas d’entraîneur depuis la fin du mondial, cette situation ne va-t-elle pas déteindre sur votre prestation?

Principalement, il n y a pas d’entraîneur, mais il y a un staff. Donc, c’est la continuité. L’essentiel est de maintenir le groupe et la dynamique de groupe. On ne peut pas attendre d’avoir un entraîneur pour préparer les échéances futures. L’entraîneur, quand il viendra, il est bon qu’il trouve un groupe, une équipe sur place et à partir de ce moment son travail sera beaucoup plus facile. Je pense que la situation ne nous gêne pas.

Qu’avez-vous retenu de l’équipe du Sénégal ?

A la Coupe d’Afrique des nations en Egypte le Sénégal a démontré qu’il avait un bon collectif. C’est vrai qu’ils ont démarré le championnat avec des difficultés mais ils se sont ressaisis en terminant fort. Le Sénégal est une grande nation de football. Ils ont démontré à toute l’Afrique qu’ils étaient bel et bien là. Le fait que le Sénégal ne soit pas qualifié en coupe du monde n’enlève rien en sa valeur.

A la coupe du monde, la Côte d’Ivoire a montré un grand potentiel mais les résultats ne suivaient pas qu’est-ce qui n’avait pas marché ?

Vraiment, il y a eu pas mal de problèmes qui sont dus au fait qu’on ne maîtrisait pas l’environnement du mondial. On n’a pas su vraiment canaliser les choses. On a été surpris sur beaucoup de choses. On a payé notre manque d’expérience. On était trop respectueux. On a attendu d’être en difficulté pour réagir. Mais on avait rien à envier autres équipes. Le mondial quand on y va, il faut le faire avec beaucoup de talent en évitant d’être attentiste. Nous, c’est l’erreur qu’on a eu à commettre.

Après avoir fait le diagnostic de cette coupe du monde 2006 comment envisagez-vous l’avenir ?

D’abord tout faire pour se qualifier à la Can 2008. C’est le premier objectif. On est tombé dans une poule que certains pensaient facile, mais aujourd’hui la Côte d’Ivoire est l’une des équipes attendues. On n’a plus droit à l’erreur. Jouer contre la Côte d’Ivoire est une source de motivation.

N’êtes-vous pas hanté par le syndrome du Sénégal après le mondial 2002 ?

Effectivement ! C’est ce qu’on redoute un peu. On le redoute vraiment. On a un peu peur que ce qui est arrivé au Sénégal après le mondial 2002 nous arrive. C’est pour cela qu’on a demandé aux dirigeants d’essayer de cerner tous les problèmes au niveau de la fédération et au niveau des joueurs et aussi d’épargner l’équipe. La coupe du monde 2010 c’est maintenant qu’il faut la préparer. Ça passe par la qualification à la Can et essayer de continuer sur la Can 2010. C’est maintenant que nous devons nous mettre en préparation pour qu’en 2010 nous soyons prêts.

Quel a été le rôle de Didier Drogba au sein de l’équipe en Allemagne ?

Il a joué son rôle de capitaine. Un rôle de médiateur entre les joueurs et entre ces derniers et les dirigeants. Il a été celui qui a motivé l’équipe. Il s’est battu pour que tout le monde se sente bien. On forme vraiment une famille solide. Il a toujours attisé la flamme de l’amour la flamme de l’entente au niveau de l’équipe nationale et cela a été payant.