NETTALI.NET - C’est au cours d’une interview exclusive parue dans les éditions de samedi 10 et 11 et lundi 12 du quotidien d’investigations EnQuête (2ème partie) Alpha Condé, Président de la république de Guinée, en totale liberté de ton et de paroles, dit ses vérités crues sur plusieurs sujets relatif à l’axe Dakar-Conakry, la tentative d’assassinat de juillet dernier, le risque du conflit inter-ethnique, l’évolution du processus démocratique, l’agenda des élections générales et législatives, la réconciliation nationale liée aux élections, la lutte contre la corruption, le redéploiement d’une armée républicaine.
Quelles sont vos priorités aujourd’hui ?
On dit que la Guinée c’est un scandale agricole. Mais ce n’est pas tout à fait cela. La Guinée, c’est un peu comme la Casamance. Mais c’est toute la Guinée qui est comme cela. Ma priorité aujourd’hui, c’est l’autosuffisance alimentaire. Que la Guinée n’importe plus de riz ! Mieux, nous voulons devenir exportateur. Le deuxième axe, c’est la santé et l’électricité. J’ai donné 110 millions de dollars pour la barrage du Delta. J’ai préféré que la Guinée finance ce barrage pour que cela commence rapidement et qu’on ne perde pas de temps. En même temps, nous avons commencé trois mini-barrages. Un dans le Fuuta, un en Haute Guinée et en Forêt, que nous avons nous-même financés. Ces trois mini-barrages vont permettre de drainer le courant. Les infrastructures constituent aussi une urgence. Nous avons, aujourd’hui, trois corridors que nous avons faits. Le Transguinéenne qui va de la forêt au Port de Matacam. Nous avons le chemin de fer Conakry-Kankan. J’ai discuté avec le président Amadou Toumani Touré, pour qu’ensemble nous cherchons des financements, pour que le chemin de fer passe par le Mali jusqu’à Bobo Dioulasso. Avant même la proclamation des résultats par la Cour Suprême, le président Compaoré a dit à Bobo Dioulasso « maintenant qu’Alpha est président, la Guinée va servir de port au Burkina ». Conakry n’est pas une ville, donc nous avons un grand projet de réhabiliter la mangrove. Il y a une société belge qui est là pour réhabiliter la mangrove. Ce qui nous permettra de récupérer ces terrains pour construire. Il n’y a pas ici des maisons comme au Sénégal à la Sicap ou Hlm. Il y en avait du temps colonial mais il n’y en a plus. On pourra construire des maisons à vocation sociale. Et ensuite nous allons reconstruire Conakry. Les maisons qui sont là datent de l’époque coloniale.
Le patronat local est-il mis à contribution ?
Mais bien sûr. Moi, j’ai mon objectif et des hommes d’affaires. Mon slogan, c’est produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons. Et notre défi est de changer le secteur informel productif en petites et moyennes entreprises. La preuve, j’installe aujourd’hui le président du Micro crédit d’aide aux femmes pour améliorer leurs capacités de production. Nous avons aussi un Fonds pour l’insertion de la jeunesse. Nous avons mis en place un service civique sous la formation de l’armée et avec la coopération de l’armée française pour former les jeunes qui n’ont aucun métier. Nous avons mis en place une structure comprenant le syndicat du patronat et du gouvernement pour définir la retraite parce que la fonction publique guinéenne est âgée, le Smic dans ce pays et la sécurité sociale. Les syndicalistes ont été à Dakar puis à Accra. Ils sont dans les pays voisins pour voir comment cela se passe là bas. Ils sont venus faire des propositions concrètes.
A l’international, des pays comme la Chine ou l’Inde peuvent apporter des partenariats plus bénéfiques que l’Occident ?
Moi, je pense qu’aujourd’hui la coopération sud-sud est une nécessité. L’argent se trouve dans les pays émergents. Ces pays ont connu la colonisation. Ils connaissent mieux nos problèmes. Nous comptons renforcer notre collaboration avec l’Occident. Nous comptons renforcer notre collaboration avec l’Inde, la Colombie, etc. Vous avez vu les rencontres tenues avec les présidents Zuma et Dos Santos avec une délégation de plus de vingt personnes. Nous comptons renforcer notre collaboration avec les pays africains aussi, la coopération sud-sud. Mais nous n’acceptons pas le troc. Nous n’acceptons pas un financement contre une licence. Nous avons dit vous voulez nous financer on négocie les conditions du financement. Lorsque le code minier sera adopté on fera des appels d’offre.
On dit que la Guinée est un scandale géologique et grâce à ce potentiel, c’est la ruée vers l’El dorado Guinéen avec des multinationales. Ce qui ne profite pas aux Guinéens. Quelles actions comptez-vous entreprendre pour que cette richesse profite à la Guinée et aux Guinéens d’abord ? On a mis en place un nouveau code minier. J’espère qu’il sera adopté demain. Si vous en avez l’occasion faites la comparaison entre l’ancien code minier et le nouveau et vous verrez. Maintenant, c’est une nouvelle Guinée.
Qu’est ce qui va changer concrètement ?
Concrètement, nous exigeons que ces sociétés soient à 15% d’actions gratuites. Ensuite qu’elles nous donnent la possibilité d’avoir des actions jusqu’à 20%. Ce qui fait 35 % en tout. Nous avons une société de patrimoine qui va porter les actions de l’État. Deuxièmement, le nombre de permis est désormais aussi limité entre 2 et 5, selon les superficies. Troisièmement, les infrastructures aéroportuaires, ferroviaires et routières doivent appartenir désormais à la Guinée. Quatrièmement la Guinée elle même doit avoir la possibilité de commercialiser une partie de la production correspondant à sa part dans le capital. Cinquièmement, il n’y a pas de temps de péremption. C’est-à-dire nous pouvons vendre à qui nous voulons une partie de nos actions. Nous exigeons aussi des grandes sociétés qu’elle nous donne un business plan. Enfin, nous disons que le directeur général adjoint et le directeur des ressources humaines doivent être des Guinéens et qu’au bout de cinq ans le directeur général doit être Guinéen. Ensuite nous avons pris des dispositions contre la corruption. Et toute société dont il est prouvé qu’elle a remis des pots de vin ou on lui retire sa licence ou on lui fait payer une forte amende. Voilà les points essentiels.
Vous comptez écarter votre famille ?
Mon fils est un intellectuel. Mon frère aîné est dans la lutte. Il a été arrêté avant moi. J’utilise mes compétences. Mais personne de ma famille ne fera des affaires. Demandez maintenant aux hommes d’affaire s’ils osent maintenant proposer de l’argent aux ministres ou autre.
Le président Wade a un peu tiré en voulant garder sa candidature. . . Moi je suis fidèle à mes convictions. J’ai les mêmes convictions depuis l’âge de 20 ans. Mais je sais qu’en tant que président de la République je dois tenir compte des réalités d’ici. Mais je dois aussi me dire que si le Sénégal a réussi dans tels secteurs je dois me demander comment il a fait. Et voir quoi tirer de l’expérience sénégalaise. Moi, j’étais un opposant mais un opposant qui avait des relations avec le commissaire au pouvoir. Je tutoie la plus part des chefs d’État. Qu’ils soient francophones ou anglophones ou hispanophones.
Vous êtes prêts à sacrifier un peu de liberté ?
Non je pense que le développement ne peut pas aller sans liberté. Je dis produire ce que ne nous consommons et consommer ce que nous produisons. Je ne veux pas faire l’erreur de Sankara de dire tout le monde doit porter les chaussures dans la famille. Si je dis aujourd’hui que tous les Guinéens doivent porter les chaussures fabriquées en Guinée les gens vont dire que je porte atteinte à leur liberté. Donc, je pense que ce sont aux cadres de donner le bon exemple. Si les Italiens font de jolies chaussures c’est parce que les artisans ont l’occasion de développer leur savoir. Si vous dites que vous préférer des chaussures italiennes on ira jamais de l’avant. Mais je ne le fais pas en usant de la force. Je le fais par l’éducation demandant principalement aux cadres de porter des chaussures fabriquées en Guinée, de porter des tenues fabriquées en Guinée. Je suis pour une formule créée par l’homme total qui s’épanouit dans toute sa diversité sans entraver la liberté de l’autre.
Cela veut dire que vous cherchez à protéger la production locale ?
Mais, c’est une évidence. Vous savez pourquoi la France est en en guerre avec l’Angleterre ? Tout simplement parce que l’Angleterre étant un pays de libre échange et Napoléon voulant développer la France voulait le protectionnisme. Les Usa protègent leur marché. L’union Européenne protège son marché. En France, par exemple, on arrache les vignes et on finance. Le protectionnisme et la défense des intérêts nationaux n’ont pas été inventé par des Guinéens. Et vous voulez qu’un Guinéen de deux ans marche comme un Français de vingt ans. Et pourquoi vous ne vous dites pas comment ont marché l’Allemand et le Français quand ils avaient deux ans. Donc, c’étaient des politiques pour se développer quand ils étaient dans notre situation. Vous dites que nous appliquons une politique des pays postindustriels. Alors que moi je suis dans une politique pré-industrielle. Comment voulez vous que je mène la politique qu’ils mènent alors que j’ai vu comment ils ont procédé pour se développer. Je protégerai la production nationale guinéenne. Mais je respecterai les règles établies par la Cdeao mais en dehors de la Cdeao je protégerai le marché guinéen.
Venons en à la diplomatie, cette diplomatie avec la politique étrangère qui ne s’est encore illustrée, comment allez vous faire pour redynamiser et diversifier les partenaires de la Guinée ?
Je ne suis là que depuis neuf mois. Il n’y avait pas de diplomatie. Mais nous sommes en train de nous organiser. La preuve, les ambassadeurs ont été rappelés. Et j’ai payé leurs arrières des douze mois de 2010. J’ai nommé de nouveaux ambassadeurs. Et nous sommes en train de développer des relations avec les pays émergents. Vous savez quand je suis venu j’ai remarqué que la Guinée n’avait pas d’ambassadeur dans certains pays. Comment voulez-vous qu’un pays qui veut se développer ne noue pas de relations avec l’Inde par exemple. Je suis en train d’accueillir de nouveaux ambassadeurs et de créer aussi de nouveaux ambassadeurs. Nous sommes en train d’échanger des ambassadeurs avec la Turquie, les pays scandinaves, avec la Corée du Sud, avec l’Inde etc. Nous sommes en train d’organiser une véritable diplomatie. Moi même je fais plusieurs voyages dans des pays africains et européens. J’ai été en Afrique du Sud, en Guinée Équatoriale, en Angola, en Libye, au Sénégal, au Mali, au Burkina, au Niger, etc. Sékou Touré était celui qui avait les meilleurs relations en Afrique avec les pays arabes. Aujourd’hui nous avons perdu tout cela. Nous sommes en train de relancer les relations avec ces tous ces pays.
Relance pays arabes. . .s
Nous sommes en train de faire les démarches pour effectuer une visite d’État, en Arabie saoudite, aux Émirats et au Quatar. Parce qu’aujourd’hui les dirigeant arabes se sont rendus compte qu’il est temps d’investir en Afrique parce qu’en mettant l’argent dans les banques. car en mettant l’argent dans les banques ils ont vu ce qui arrive avec Ben Ali, avec Moubarack. Donc, ils ont compris qu’il et mieux d’investir en Afrique pour mieux sécuriser leurs biens. Et nous devons profiter de cette occasion.
Parlons de vos rapports avec la Libye. la Guinée reconnaît le 28 août dernier le Cnt alors que l’Union africaine hésite encore, qu’est ce qui a motivé cet élan ?
Si vous demandez au président Att, il vous dira que c’est Alpha qui a permis qu’on installe le colonel libyen au comité de paix et de sécurité. Pendant mon séjour à Paris, j’ai dit clairement que je suis contre une intervention étrangère en Libye. Non seulement je l’ai dit directement au président français mais aussi dans une interview dans le Figaro. J’ai toujours dit que la Guinée est pour que les problèmes africains soient résolus par les Africains. J’ai toujours critiqué le fonctionnement de l’Union africaine. Et cela doit changer. Quand on convoque une réunion à 8h, on vient à 11H. Il faut d’abord que nous même nous devenons responsable pour que l’Union africaine soit responsable. Mais, j’ai été aux Usa avec trois de mes collègues le président de la Côte d’Ivoire, le président du Bénin et le président du Niger. et le président du Niger est très proche parce que nous sommes des anciens militants de la à partir du moment qu’ils ont été reconnus j’ai estimé ne pas être proches d’eux. Mais je reconnais que la Guinée demande un gouvernement d’union nationale et quand l’union africaine me l’a demandé j’ai demandé des concertations. Ma position est très claire.
Votre position est très claire mais avec le Cnt comment voyez vous les révolutions en cours en Afrique et dans le monde arabe ?
J’ai dit à Paris que ce n’est pas le printemps arabe. le printemps africain et arabe. Moi je me suis concerté avec un certain nombre de chef d’État pour voir comment faire évoluer l’Union africaine en créant au moins quatre postes de ministres africains. C’est à dire un ministre de l’Énergie parce que nous avons de grandes possibilités énergétiques. moi je crois qu’on devrait suivre l’exemple de l’Union européenne qui a commencé par le charbon et l’acier. En Afrique les problèmes c’est l’énergie, le commerce intérieur et les infrastructures. Je dis donc ayons un ministre africain de l’Énergie qui va mener la politique énergétique africaine. Un ministre africain de l’Énergie pour qu’on ait le courant. Parce que c’est dans tous les pays. Un ministre du Commerce parce que lorsque j’ai demandé un jour au président du Burkina pourquoi tu fais le tour pour aller à Lomé. Il m’a dit ça va pas. il faut que dans les pays africains les relations économiques et commerciales soient détachées des relations politiques. Quelque soient les relations entre les pays que cela ne touche pas les communautés. les infrastructures parce que pour aller en Afrique du Sud on est obligé d’aller à Paris. Alors qu’on peut développer non seulement des voies aériennes mais aussi des routes. Enfin quatrièmement un ministre des Affaires étrangères pour que l’Afrique parle d’une seule voix. Avec certains chefs d’État nous nous sommes concertés pour aller ensemble aux décisions.
Alors le président abadoulaye Wade s’est prononcé en faveur d’un éventuel jugement de Khadafi par la Cour pénale internationale, est-ce que vous partagez ce point de vu ?
Premièrement, moi j’estime que les problèmes africains doivent être résolus par les Africains. Et c’est au niveau de l’Union africaine qu’il faut résoudre ce problème. Et c’est dans le cadre de l’Union africaine que moi je me prononce. Je ne mène pas une politique en dehors de l’union africaine. Et je dis aussi que si je suis contre l’impunité je suis aussi contre ces gens là. mais il y a d’autres qui ont fait pire sur d’autres continents. Jusqu’à présent à ma connaissance la cour pénale internationale n’a décidé, en dehors des pays baltiques, c’est-à-dire la Yougoslavie je n’ai pas encore vu la Cpi juger un dirigeant occidental, arabe ou sud-africain. Donc, si je suis contre l’impunité je suis pas contre l’Afrique qu’on montre du doigt comme si c’est en AFrique seulement qu’il y a des dictatures ou des massacres. Nous sommes en train de suivre ce qui se passe en Syrie. Et en Syrie c’est des populations aux milliers qui sont massacrées. Mais est-ce qu’on a demandé à la Cpi de juger le président.
Après la crise ivoirienne, plus ou moins arbitrée par l’Occident, il y a la crise libyenne qui a connu le même destin. on entent souvent parler d’ingérence de l’Occident dans les affaires africaines. Quelle est votre position ?
Ça c’est notre faute. Le jour où nous serons assez responsables pour donner les moyens à l’Union africaine et que quand on convoque une réunion à 8h on vient à 8h, au lieu de mettre dix sujets à l’ordre du jour alors que nous avons un ou deux micros on sentira plus les problèmes africains. A Malabo, on avait un seul sujet à l’ordre du jour et tous les chefs d’État sont restés jusqu’à la fin. Ensuite nous avons décidé que lorsque le ministre des Affaires étrangères adopteront les chefs d’État peuvent se libérer. Malabo déjà était un premier pas. Pour qu’il n’ait plus d’ingérence étrangère en Afrique il faut que les Chefs d’État africains prennent leurs responsabilités. Nous avons décidé d’avoir des forces pour positionner l’armée. Nous avons eu l’honneur. c’est notre président de la transition qui a été nommé à la tête de cette armée. Si nous voulons qu’il n’y ait plus d’ingérence en Afrique, il faut que nous privilégions les rapports avec les pays africains surtout que nous soyons capables de discipline et d’accepter de renforcer nos relations économiques. et de ne plus accepter qu’un chef d’État soit manipulé par telle ou telle puissance. Lorsque l’Union africaine prend position il faut que tout le monde reste sur cette position là. Nous ne pouvons pas empêcher d’ingérence étrangère si nous ne donnons pas la capacité d’agir à l’Union africaine.
On parle aussi de la monnaie. Aujourd’hui est ce que vous allez conserver le franc guinéen ou opérer un changement de ce point de vu ? Un philosophe a dit l’humanité ne résout que les problèmes qui se pose à elle. Les problèmes qui se posent actuellement à la Guinées sont des problèmes macro et micro économiques. la monnaie, on verra après. Mais en off Après mais vous allez. .
(Il coupe). J’ai dit après. Je ne fais jamais d’off avec un journaliste. C’est une maladresse. Pour le moment mon problème c’est d’avoir des autorités qui permettront l’annulation de 2 milliards quatre cent millions de dollars sur une dette 3 milliards cent millions. Ensuite, on pourra régler les problèmes d’énergie et les problèmes des conditions de vie des populations.
Comment vous passez vos journées. il paraît que vous ne vous reposez pas, vous ne dormez pas. C’est la légende populaire qui le rapporte ou c’est la vérité ?
Mais si vous connaissez la profondeur du mal guinéen vous ne pouvez pas penser à vous reposer. Cela ne peut pas vous laisser dormi. Aujourd’hui mon ministre du Budget part pour rester dans le programme du fonds monétaire international. Comment le faire ? J’ai 700 millions de dollars et je ne peux pas les dépenser pourtant j’ai besoins de réaliser. est ce que vous pensez que je peux dormir. Il faut que je réfléchisse pour savoir qu’est ce qu’on va faire. je dois aller au fonds monétaire qu’est ce qu’on va faire, comment on va faire ? de l’autre côté, il y a les besoins des populations. Il n’y a pas d’hôpitaux. On a des problèmes de denrées alimentaires. Il y a donc les besoins urgents de la population De l’autre côté, j’ai le fonds monétaire qui me dit macro économie. en mettant l’argent il y a la masse monétaire, l’inflation etc. Comment voulez-vous que je puisse dormir avec cela.
Il semble que côté personnel vous êtes difficile. Est ce que ce n’est pas cette façon de vivre là qui fait de vous un homme nerveux, tendu ? je pense qu’en tant que journaliste, vous devriez m’observer et non écouter ce que l’on dit. Vous m’observez et vous tirez après vos conclusions. Vaut mieux faire votre propre expérience que d’écouter ce que l’on dit.
Vous pensez tout accaparer, tout gérer vous même, cela va être difficile de ce point de vu ?
Comment je peux tout gérer. Il y a une chose. L’administration guinéenne est restée pendant de très nombreuses années dans de très mauvaises habitudes avec la corruption, personne ne travaille avec des absences, etc. Tout le monde défiler dans les ministères. Donc, il faut donner l’exemple. Il faut impulser le changement. Mais ce n’est pas seulement le changement matériel. C’est le changement dans la tête des gens, l’esprit. Quand les ministres savent que je suis tous les dossiers, un investisseur vient je le reçois . J’appelle moi même le ministre pour prendre rendez-vous pour qu’il le reçoive. Mais j’attends ensuite que le ministre me donne son point de vue. Donc, le ministre ne peut pas dire,je n’ai pas le temps. Tout investisseur qui vient ici s’il doit rencontrer cinq ministres, il va les rencontrer dans la journée. Parce que moi même je prends mon téléphone et j’appelle les gens. Il faut que pendant quelque temps le président s’implique afin de donner une nouvelle façon d’agir. Les ministres vont s’habituer à une nouvelle gestion. En Guinée on dit alpha c’est un blanc, il a la peau noire mais c’est un blanc. qu’est ce que cela veut dire ? Cela veut juste dire qu’il ne sont habitués à la rigueur dans la gestion. En Guinée lorsque vous êtes rigoureux on dit que vous êtes méchant. Lorsque vous êtes véridique on dit que vous êtes impoli. Voilà un peu l’esprit d’ensemble. Pour changer tout cela je m’implique moi même.
Votre premier ministre. . .
Mais le premier ministre a son rôle. C’est lui qui gère le gouvernement. Il est tout le temps sur le chantier. il est à l’intérieur du pays mais il ne faut pas oublier que la Guinée c’est un régime présidentiel. Ce n’est pas un régime parlementaire c’est un régime présidentiel. Mais c’est bizarre. On voit le président Sarkozy partout. On voit Obama partout. Ce que je ne comprends pas c’est que j’ai l’impression que nous les Africains sommes différents des autres. Ce que l’on accepte des autres chefs d’État occidentaux ou autre. Lula est partout. Mais c’est comme ci nous nous étions une race à part qui n’a pas droit à faire ce que les autres font. Quand le président américain voyage il est commis voyageur. Il cherche à prendre les beaux Boeing etc . Pareil pour le président Sarkozy. Je suis le premier président à être parti à Paris avec les hommes d’affaire. Quand je voyage avec les hommes d’affaire ce n’est pas pour réduire le drapeau. Je suis venu pour être le commis voyageur de la Guinée. Et les hommes d’affaires guinéens pour attirer les investisseurs et développer les hommes d’affaire guinéens.
Le franc guinéen par rapport au franc Cfa, est ce que vous allez ? Vous pouvez tourner en toute forme. Ma réponse est la même. je sais qu’il y a beaucoup de pression de chef d’État tout le monde me dit qu’il le faut.
Quelle a été votre dernière lecture ?
Je ne me rappelle pas. Honnêtement, je suis tellement fatigué que je ne me la rappelle pas. Je ne sais pas. Si je vous dis que ma dernière lecture c’est telle, je vous aurais menti. Mais je suis les livres économiques, je lis les livres politiques aussi. On vient de m’envoyer des livres publiés en France. Le Sénégalais a un avantage sur nous. Ils sont très proches de la culture. Et ils lisent beaucoup. Parfois même ils sont grandiloquents. Mais au moins ils sont cultivés. ils aiment se cultiver. Nous on n’a perdu cette habitude. Même les médecins ou ceux qui travaillent lisent peu. Quand vous ne lisez pas vous ne pouvez pas apporter d’évolution dans votre secteur. Un médecin qui reste dix ans sans lire les brochures médicales ne suit pas l’évolution.
Quel est votre rêve, monsieur le président ?
Mon rêve c’est si Dieu me donne vie de voir l’Afrique unie. Le rêve de Nkrumah. Vous savez j’ai lu le discours de Nkrumah, la création de l’Oua j’ai multiplié pour donner à beaucoup de chefs d’État. Tout ce que Nkrumah a dit si l’Afrique ne s’unit pas ce qui va arriver. Je souhaite que vous lisez le discours de Nkrumah à la création de l’Oua. Il a eu raison. Si on e s’unit pas tout ceci va arriver et c’est arrivé. Je souhaite que le rêve de Nkrumah se réalise.
14 Commentaires
Tef
En Septembre, 2011 (18:42 PM)Parler
En Septembre, 2011 (18:55 PM)des MOTs.. DES MOTS rien que des MAUUUUXXX
Ces lideurs africains qui font HONTE à L´AFRIQUE
Celui ci est pire puisqu´il est l´araignée qui tisse pour TUER.
DEGAGE DEGAGE DEGAGE
Objekt?f
En Septembre, 2011 (19:02 PM)Le Roi
En Septembre, 2011 (19:33 PM)condé a peur d'aborder la question liée à sa monnaie parceque connaissant la mediocrité de son gouvernement
quel echec avant le depart?
Cayorien
En Septembre, 2011 (19:36 PM)Je ne pense pas qu'il réfléchi comme un Wade. Car il il toujours préoccupé par la situation désatreuse de son Pays.
Cela revient toujours dans ces discours. La seule crainte que j'ai est qu'il lui sera trés difficile de trouver des hommes qui réfléchisse e pense comme lui en Guinée. jE veux dire des gens capables de se dépasser. CAR pour redresser ce Pays il faudra de sacrés bons hommes travailleurs et sachant relever des défis
D'ailleurs c'est ce qui manque terriblement en Afrique noire
Je me permets de croire à cet homme et j'espère qu'on ne viendra pas le destabiliser. Car les enjeux en Guinée sont énormes du fait de la richesse de son sous-sol. Les multinationnaux ne resteront pas inertes s'ils se sentent menacés.
Ba
En Septembre, 2011 (20:33 PM)Un Vrai Vacho
En Septembre, 2011 (20:34 PM)Caporal Diedhiou
En Septembre, 2011 (20:47 PM)Le peuple est un troupeau de tous les temps...
C'est philosophique la pensee du PR Guineenne..
Maa Ko Wax
En Septembre, 2011 (22:16 PM)Le MALHEUR de ce pays est d´être dirigé jusqu´ici par des IDIOTS dont 2 Malinkes, despotes et assoiffés de sang.
Que ce pays plus que frère retrouve un bon PRESIDENT capable de relèver ce defi pour la bonne marche de la SOUS REGION.
Cpg-arc-en-ciel
En Septembre, 2011 (22:35 PM)Vive le président Alpha Condé.
Siga Diouf
En Septembre, 2011 (22:46 PM)Patisco
En Septembre, 2011 (09:32 AM)Certains pays ont du pétrole jusqu'au plafond; d'autres ont des mines de dimants qui n'ont pas de fond; et certains ont même des filons d'or à en perdre la raison; Et nous on a... VOUS, qui valez tous les trésors du monde !
Vous n'êtes pas intelligent, vous êtes mieux encore !
Mbeugue Beuré Bagne Baré , vive wade et ses alliés 75% au premier tour
Ndiaganiao
En Septembre, 2011 (09:33 AM)Vous n'êtes pas intelligent, vous êtes mieux encore !
Avec vous, le mot "éblouissant" retrouve ses lettres de noblesse.
La finesse de vos mots est l'adoucissant des nos torpeurs intellectuelles.
Comment faîtes-vous pour avoir une telle avance intellectuelle ?
Mbeugue Beuré Bagne Baré , vive wade et ses alliés 75% au premier tour
Siga Diouf
En Septembre, 2011 (12:13 PM)Participer à la Discussion