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[ Contribution ] ABDOU LATIF COULIBALY : UN OPPOSANT EMBUSQUE

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[ Contribution ] ABDOU LATIF COULIBALY : UN OPPOSANT EMBUSQUE

Dans son commentaire du 03 mars 2008 à la radio sud FM, sur la décision du Président de la république de recevoir l’opposition afin de renouer le dialogue, Abdou latif Coulibaly est resté égale à lui-même c'est-à-dire faisant une fois de plus montre d’un acharnement  à l’égard de Me Wade qu’il accuse de tous les péchés d’Adam et d’Eve. Mais là n’est pas le problème pour qui connait la haine de ALC à l’égard de Me WADE et sa famille depuis 2004 c'est-à-dire depuis que ce dernier à renoncé à le nommer Directeur Général (DG) de la Radio et Télévision du Sénégal  (RTS). Ce qui me pose problème c’est le fait qu’en tant que patriote et digne fils du pays ALC contrairement à la grande majorité des sénégalais ne s’est pas réjoui de cette initiative de dialogue.  De l’autre côté, en tant que journaliste devant avoir un esprit critique donc indépendant, gage de sa crédibilité, ALC sous couvert du manteau de journaliste, se livre à une véritable diatribe digne d’un porte parole de l’opposition.

L’histoire politique du Sénégal a toujours montré des rapports heurtés entre pouvoir et opposition surtout à la veille et ou au lendemain d’élections disputées  Mais Dieu merci, car même si le pays a souvent été au bord du précipice, le Sénégal n’a jamais réellement sombré dans une crise politique majeure comme c’est le cas en République Démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire au Togo, pour ne citer que ces pays. La menace nous a guetté mais grâce à nos génies  protecteurs, la baraka de nos illustres aïeuls - qu’ils reposent en paix-, les prières de tous le sénégalais de quelque bord qu’ils se trouvent mais aussi et surtout le dialogue politique permanent entre pouvoir et opposition, le Sénégal a toujours su échapper à l’abîme.
C’est d’ailleurs grâce à ce dialogue politique entre pouvoir et opposition qu’Abdou Diouf, ancien Président du Sénégal disait qu’il lui était plus facile de diriger le pays que son propre parti : la Parti Socialiste.
Le sénégalais est par essence un homme, un être –pour renoncer à l’apparence sexiste- contestataire – le porteur de pancartes Me MBAYE JACQUES DIOP  ne me contredira pas -, ce qui est plutôt une marque de liberté et de maturité. Cette contestation se retrouve dans nos familles, nos quartiers, nos villages, nos villes, nos partis politiques, nos mouvements associatifs et professionnels et même dans nos confréries religieuses à l’apparence incompatibles avec la contestation.
Sur le plan politique et syndical, malgré des contestations sans cesse renouvelées et surtout souvent réprimandées et violemment réprimées il y a toujours eu des courroies  formelles et informelles de dialogue et de discussion  entre protagonistes. Ce dialogue est le gage de la stabilité du pays, de sa sécurité et de sa crédibilité sur le plan international.
Conformément à une coutume bien établie au Sénégal et en Afrique, une partie de l’opposition a contesté la nette victoire du Président candidat Me WADE, à l’élection présidentielle de 2007 alors que tous les observateurs nationaux et internationaux ont été unanimes à reconnaître la fiabilité du scrutin. Face à cette attitude inélégante et peu républicaine d’une partie de l’opposition le Président nouvellement élu s’est lui aussi radicalisé en refusant tout contact avec une certaine opposition. Regroupé au sein de la coalition « Benno siggil Sénégal » cette opposition au lieu de faire sa propre autocritique, décide d’organiser des assises nationales en y conviant le chef de l’Etat. Or convenez avec moi que l’on ne peut pas refuser de reconnaître Abdoulaye Wade Président de la République et le convier es qualité à des assises. D’un autre côté des voix plus avisées s’étaient élevées contre la pertinence de ces assises d’autant plus que le pays ne traversait aucune crise majeure au point que le fonctionnement normal de nos institutions soit interrompu ou notre pacte républicain menacé.
Il est vrai que le pays a traversé et traverse encore une période dure sur le plan politique et surtout sur le plan économique.
Sur le plan politique cela correspond peut être au dernier mandat du chef de l’Etat en place et après lui il y aura nécessairement un besoin de renouvellement de la classe politique. Cette fin de mandat suscite des convoitises, des ambitions et des suspicions.
Sur le plan économique, les efforts sans cesse renouvelés de notre gouvernement ont été noyés dans un contexte économique mondial morose avec la flambée du prix du baril du pétrole, la boulimie des pays émergeants comme la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Brésil, l’Afrique du sud… La crise des subprimes et la crise financières des banques a fini de plomber  bon gré mal gré toutes les économies du monde.
Cette situation de récession appelle à une concertation nationale la plus large possible  mais je ne crois pas qu’il eut été nécessaire d’en appeler à des assises nationales lourdes et budgétivores dont la réussite et la sincérité n’étaient de toute façon pas garanties.
C’est dans ce contexte que le Président de la République, après avoir fini de mettre sur place les différentes institutions dont la réforme était attendue, a décidé de tendre la main à l’opposition dite radicale. Ce geste de dialogue et d’ouverture du chef de l’Etat fut salué par une grande partie de nos compatriotes et des observateurs étrangers ainsi que des bailleurs de fonds et acteurs économiques. Ce geste qui prouve un certain dépassement, un attendrissement des cœurs et des esprits fut accepté –sous conditions pour ne pas dire conditionnalités – par ses destinataires.
A la « surprise » générale ALC, au lieu de se réjouir de ce dialogue, en bon musulman ou en citoyen tout cout, estime au contraire que c’est une ruse et que l’opposition doit se radicaliser. Pour lui le meilleur cadre de dialogue entre pouvoir et opposition c’était les assises nationales et rien d’autre.
Ces déclarations ont scandalisé et ont été jugées irresponsables et constituent un délit de « sale gueule». Au nom de quoi ALC s’estime-t-il plus apte à reconnaître ce qu’il y a de mieux pour l’opposition à qui cette invitation est adressée. Au nom de quoi ALC pense-t-il être mieux placé que le dépositaire de la souveraineté nationale pour dire le cadre de dialogue le plus approprié pour les sénégalaises et les sénégalais. Décidément ALC ne manque aucune occasion pour déverser son mépris sur Me Wade, sa famille et son gouvernement. Les critiques spontanées et répétées d’ALC sur le Président Wade depuis 2004 ne sont rien d’autre qu’un acharnement et la preuve d’une frustration personnelle, d’un homme aigri à la limite rancunier et haineux. Ce faisant ALC sort de son cadre de journaliste, cette activité noble qui consiste à collecter, rassembler, vérifier et commenter des faits pour les porter à l’attention du public à travers les médias.
Tout bon journaliste doit respecter un principe d’objectivité en s’imposant une distance critique entre les faits et sa propre interprétation des faits. Si le journalisme est appelé « quatrième pouvoir » après l’exécutif, le législatif et le judiciaire c’est justement pour le rôle d’éclaireur, de transparence et d’objectivité qu’il est censé avoir au sein d’une démocratie. Dans la pratique il arrive cependant qu’un journaliste soit engagé, mais même dans ce cas ,il doit toujours avoir dans l’esprit de respecter les faits , viser l’intérêt général et surtout exposer clairement les termes de son parti pris conformément à la ligne éditorialiste de son média. En ce sens le travail du quotidien « le Soleil » -qui n’est pas ma première tasse de thé – est remarquable. C’est un journal engagé, au service de l’Etat et de son Administration et non au service d’un homme ou d’un parti politique. Décrié hier par le Parti Démocratique Sénégalais (P.D.S) et son secrétaire nationale Me Wade, comme étant trop partisan, il est aujourd’hui adoubé par ce parti et celui-ci comme étant une presse républicaine. Au même moment ses défendeurs d’hier à savoir le Parti Socialiste (P.S) et son premier secrétaire Ousmane Tanor Dieng considèrent aujourd’hui le journal  « le Soleil «  comme trop pro gouvernementale voire pro mouvance présidentielle.
Dans tous les cas Monsieur Seye le désormais ex D.G du groupe « le soleil » a su  jalousement gardé la ligne éditorialiste de son journal, ce qui n’empêche pas son quotidien d’être crédible et souvent critique à l’égard du gouvernement.
Mais, ce que fait mon cousin Coulibaly ressemble beaucoup plus à un manque de courage politique. Quand il intervient dans le débat politique en tant que journaliste ou journaliste d’investigation» -comme il s’est autoproclamé- il donne un certain crédit et une présomption de neutralité et d’objectivité à ses dires et à ses livres mais dans les faits il apparaît beaucoup plus comme un journaliste sur commande c'est-à-dire comme un véritable opposant embusqué.
ALC ferait mieux d’enlever son masque et de monter sur le ring politique pour apporter sa contribution à cette jeune démocratie encore fragile. C’est d’ailleurs là où se trouve le mérite de certains chefs religieux du genre Modou Kara Mbacké, Mamoune Niasse…
Quand ALC va jusqu’à affirmer que « le Président de la République n’a aucune préoccupation par rapport à ce que  (…) la majorité des sénégalais demande «  ou que « l’ANOCI a montré l’incompétence de Karim Wade, ce gosse que l’on a voulu nous imposer « ,ou qu’il prône la violence –lors de la séance de promotion de son conte intitulé « contes et mécomptes de l’A.N.O.C.I ) aux jeunes socialistes pour dit il faire comprendre raison au chef de l’Etat il y a manifestement une confusion des genres.et une preuve de parti pris incompatible avec le rôle de journaliste libre et indépendant et neutre. C’est une fois de plus à se demander si ALC n’agit pas sur commande.
Monsieur Coulibaly peut critiquer l’action gouvernementale, il est libre de le faire, il a droit de le faire et c’est salutaire qu’il le fasse. Mais, critiquer  de façon systématique ressemble à du lynchage, du matraquage  ce qui aux yeux des sénégalais, enlève toute pertinence à son œuvre. C’est encore plus triste quand il s’acharne sous couvert de journaliste car ce faisant il commet une forfaiture en prenant aussi le risque de décrédibiliser le journalisme pilier de toute démocratie qui se respecte. Je ne suis pas surpris que des dérapages et forfaitures comme ceux d’ALC constituent un véritable casus belli entre pouvoir et journalistes.

Depuis Paris,

CISSE Oumar Sadio


Juriste en droit des contrats et  marchés publics
Membre de la fédération PDS de Rufisque.  



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